Dans une ville du nord, un homme se découvre un imaginaire exotique en plongeant dans la piscine à vagues artificielles d'un parc tropical. Lorsqu'il accepte de livrer un colis à Madrid pour une cliente énigmatique, il poursuit une illusion de dépaysement dont il perd rapidement le contrôle - mais l'a-t-il jamais eu ? «Un corps tropical» est l'histoire d'un candide contemporain, lancé malgré lui dans le tourbillon du monde. Une épopée absurde, désopilante, et qui porte un regard décapant sur les mirages peuplant nos imaginaires.
La narratrice, une enfant de onze ans, vit chez ses grands-parents, dans le Brabant flamand. Sa mère l'a abandonnée des années auparavant. C'est l'été dans cette vaste maison bordée d'un étang et d'un magnifique jardin. Le grand-père est en train de mourir dans une des chambres à l'étage, visité chaque jour par une infirmière. Cet homme autoritaire, distant, intimidant, est l'ombre manquante dans le jardin, espace de prédilection où sa petite-fille l'assistait dans ses occupations. Alors que la mort approche, autour de la fillette prennent place les différents protagonistes de ce lieu où la nature est souveraine : ses grands-parents bien sûr, les trois chiens, un jeune homme qui s'occupe des gros travaux, une baleine qui un jour a surgi dans l'étang. Elle rêve aussi d'un ailleurs qui pourrait être l'Alaska, la mer des Sargasses ou les Adirondacks.
Dans ce premier roman qui impressionne par sa sobriété et sa maîtrise, Zoé Derleyn interroge avec subtilité la manière dont se construit une filiation.
Victor rencontre Lucía lors d'une soirée et passe la nuit avec elle. Quelques jours plus tard, elle retourne dans le sud de l'Espagne, où elle vit. Désoeuvré et amoureux, sans autre indice que le nom d'une ville - Grenade -, le jeune homme de vingt ans décide de partir à sa recherche. Lucía, Lucía, Lucía... Il se perd dans un labyrinthe de ruelles éblouissantes, à l'image de sa passion pour la jeune femme, qui augmente à mesure qu'elle lui échappe. Sans Lucía, à qui se confier ? Qui aimer ? Victor découvre la trompette et se confie à elle comme à un amour, en jouant à se perdre de bonheur, à défaut de retrouver la jeune femme.
Et soudain : Lucía. Ils renouent. Ils s'aiment. Ils s'adorent. Tout de même, Lucía a des comportements bien énigmatiques... Elle a une conception du couple, comment dit-elle ? ouverte. S'ouvre un champ d'expérimentations périlleux.
Entre distance humoristique et panique existentielle, les éblouissements esthétiques naissants et les charmes de l'amour incertain, un premier roman charmeur et déchirant comme un solo de trompette dans la nuit.
«- Il serait temps que je meure, sinon je vais vous fatiguer.- C'est toi qui te fatigues : tu ne t'ennuies pas, toute la journée à ne rien faire ?- Je ne m'ennuie jamais. Quand je n'aurai plus rien à faire, je deviendrai enfin bonne.»Une nuit, la narratrice rêve que sa mère, handicapée et malvoyante, parcourt à pied dans l'obscurité les cent kilomètres qui les séparent. Ce rêve inaugure un temps durant lequel, dans la «grande et brave maison» où la mère voudrait mourir parmi les siens, se renoue un lien ambivalent mais tenace. Cinq ans plus tard, la presque centenaire assumera avec courage la nécessité de son placement dans un établissement de soins. Cet exil se doublera du confinement imposé par la pandémie, la voix de la mère au téléphone constituant l'unique vecteur de sa révolte. La mort l'emportera sans qu'elle ait pu revoir ses enfants. Mais ce qu'elle a voulu faire de sa fin offrira une lumineuse consolation au désarroi familial.
Tom, vendeur dans une boutique de compléments alimentaires et de protéines pour bodybuilders, est en pleine dépression. Le passage à la cinquantaine lui ouvre les yeux sur sa vie rangée avec sa femme Mathilde qui ne le rend plus heureux.
Mais il voit sa vie bouleversée quand revient à la maison familiale son fils Jérémie, jeune homme malingre tout juste séparé de sa copine, et son père, juif marqué par la Shoah et malade d'un cancer. S'annonce une cohabitation compliquée pour Tom qui ne souhaite que tranquillité et repos.
Témoin d'un acte de violence, Tom va sauver une inconnue aux origines mystérieuses des mains d'une brute qui la maltraite, ramener chez lui cette femme sans papier, et perturber le quotidien de tous.
Avec les membres de la famille de Tom, Thomas Gunzig fait une description lucide de son temps et de ses tendances Son roman bref et impeccable se dévore sur le corps, le couple, la vie, vieillir, aimer, durer, rester vivants, qui alterne avec un talent et un rythme parfait le rire, la lucidité, le désenchantement, le bonheur... Drôle et profond, le plus sensible et personnel des livres de l'auteur.
Se promenant dans sa ville natale de Gand un jour de 1979, le narrateur tombe en arrêt devant une maison:visiblement à l'abandon derrière une grille ornée de glycines, cette demeure l'appelle. Il l'achète aussitôt et va y vivre près de vingt ans.Ce n'est qu'au moment de la quitter qu'il mesure que ce toit fut également celui d'un SS flamand, profondément impliqué dans la collaboration avec le Troisième Reich. Le lieu intime se pare soudain d'une dimension historique vertigineuse:qui était cet homme incarnant le mal, qui étaient son épouse pacifi ste et leurs enfants? Comment raconter l'histoire d'un foyer habité par l'abomination, l'adultère et le mensonge?À l'aide de documents et de témoignages, le grand romancier belge Stefan Hertmans nous entraîne dans une enquête passionnante qui entrelace rigueur des faits et imagination propre à l'écrivain. Examen d'un lieu et d'une époque, portrait d'un intérieur où résonnent les échos de l'Histoire, Une ascension est aussi une saisissante plongée dans l'âme humaine.