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Retraçant l'itinéraire libre et personnel d'une grande historienne, ce livre nous fait visiter, dans les pas d'Annette Wieviorka, une multitude de lieux emblématiques qu'elle a fréquentés, qui lui sont familiers, qui ont laissé leur empreinte, d'une manière ou d'une autre, dans sa mémoire.
Cette mémoire est notamment celle de la Shoah, à laquelle l'historienne a consacré de nombreux ouvrages et qui est donnée à lire cette fois sous un jour intime. Au gré du flux de souvenirs, nous voyageons à Auschwitz, où les siens furent assassinés, dans la ville de New York, où elle apprit le yiddish sur les traces de son aïeul, nous poussons les portes de l'hôtel Lutetia à Paris, qui accueillit des survivants de la déportation, nous parcourons le Centre de documentation juive contemporaine du Mémorial de la Shoah, où elle fit ses premières armes, Varsovie, et son ghetto, qu'elle découvrit d'abord à travers ses lectures de jeunesse.
Au détour de ces pérégrinations et de quelques chemins de traverse, nous croisons la route de toute une galerie de personnages historiques disparus, rescapés des camps, historiens, hommes politiques, écrivains, penseurs, artistes, que l'autrice a bien connus, admirés, dont elle s'est inspirée, et sur lesquels elle a beaucoup écrit.
Cette déambulation au côté d'Annette Wieviorka dans les méandres de sa mémoire nous offre alors une formidable feuille de route pour traverser toute l'histoire du xxe siècle.
Directrice de recherche honoraire au CNRS et vice-présidente du Conseil supérieur des Archives, spécialiste de l'histoire des Juifs au xxe siècle, Annette Wieviorka est l'autrice de très nombreux ouvrages, dont, chez Albin Michel, Juifs et Polonais (avec Jean-Charles Szurek, 2009), L'Heure d'exactitude. Histoire, mémoire, témoignage (entretiens avec Séverine Nikel, 2011). -
Ils étaient juifs, résistants, communistes
Annette Wieviorka
- Tempus / Perrin
- Tempus
- 23 Janvier 2025
- 9782262109905
Un portrait de groupe saisissant de jeunesse et de courage, aux prises avec une histoire tragique où rôde une mort presque certaine.
Ils s'appelaient Victor Zigelman et Henri Krasucki, Sophie Szwarc et Yanina Soschaczewska, Jacquot Szmulewicz et Etienne Raczymow, Paulette Shlivka et Esther Rozencwajg. Le plus jeune, en 1940, avait 14 ans, le plus âgé moins de 30. Eux ou leurs parents, nés en Pologne ou en Roumanie, étaient venus en France chercher du pain et la liberté, la sécurité aussi croyaient-ils, car tous étaient juifs, et tous étaient ou devinrent communistes, et Résistants organisés dans la Main d'oeuvre Immigrée (M.O.I.), branche dissoute peu après la guerre d'un PCF dont le fonctionnement relève du secret. Aussi l'histoire de ces quelques centaines de jeunes gens, enfants de Belleville ou de la banlieue lyonnaise, est-elle restée largement méconnue. Pourtant, son importance est déterminante pour la communauté juive elle-même, mais aussi pour l'histoire de la Résistance et de celle, si discutée, du PCF pendant l'Occupation -qu'on pense à l'Affiche rouge, tant exploitée et détournée. L'oubli, voire l'occultation qui les a frappés, est d'autant plus surprenante qu'ils payèrent leur action d'un prix démesuré. Seule une minorité en réchappa. De quel poids pesa leur identité juive, qui faisait planer sur eux une menace absolue et permanente, par rapport à leur engagement communiste, qui subordonnait tout à la défense de l'Union soviétique ? Ce dilemme fut dramatique pour beaucoup d'entre eux, y compris pour la sulfureuse Lucienne Goldfarb, dites " la Rouquine ", dont un destin extraordinaire fit après la guerre une tenancière de maison close amoureuse de l'opéra.
Alternant récits oraux de personnages attachants et parfois sublimes, aujourd'hui disparus, et analyse de la politique qu'ils furent conduits à suivre, voire à subir, cet ouvrage, édition récrite, augmentée et mise à jour d'un livre paru en 1985, éclaire une page trouble, héroïque et polémique des années noires, qui continuent de hanter la mémoire collective. -
Le 21 février 2024 Missak Manouchian entre au Panthéon, avec son épouse, Mélinée. L'histoire des Arméniens mérite d'être connue et reconnue. Missak, le militant, le résistant est une figure digne d'être honorée. Mais je suis saisie par un double sentiment, celui d'une injustice à l'égard des 21 autres résistants étrangers fusillés en même temps que lui par les nazis et d'Olga Bancic guillotinée ; celui d'un malaise devant un récit historique qui distord les faits pour construire une légende. Or, à l'époque des « vérités alternatives », si on souhaite donne une leçon d'histoire, la moindre des précautions est de l'établir.
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Tombeaux : Autobiographie de ma famille, précédé de L'historien et ses morts
Annette Wieviorka
- Points
- Points Recit
- 17 Janvier 2025
- 9791041420773
Annette Wieviorka retrace la vie de sa famille juive malmenée par les drames de l'histoire : un récit intime en forme de sépultures.
Lors du décès d'une tante sans descendance, Annette Wieviorka réfléchit aux traces laissées par tous les êtres disparus qui constituent sa famille, une famille juive malmenée par l'Histoire. Il y a le côté Wieviorka et le côté Perelman. Wolf, l'intellectuel yiddish précaire, et Chaskiel, le tailleur taiseux. L'un écrit, l'autre coud. Ils sont arrivés de Pologne à Paris au début des années 1920. Leurs femmes, Hawa et Guitele, assument la vie matérielle et celle de leurs enfants.
L'historienne plonge dans les archives, les généalogies, les souvenirs. Par ces vies et ces destins recueillis, on traverse un siècle cabossé, puis tragique : la difficile installation de ces immigrés, les années politiques, la guerre, Auschwitz et son lot de morts, le difficile retour à la vie marqué par un autre drame. Un récit en forme de tombeaux de papier qui font oeuvre de sépultures. -
Spécialiste de l'histoire du génocide et de la construction de la mémoire, Annette Wieviorka développe dans ce livre les relations entre le témoignage et l'histoire, distinguant trois phases dans l'histoire du témoignage. Durant les premières années d'après-guerre, les témoins veulent rappeler ce qui s'est passé, mais ne sont guère entendus. À partir du procès Eichmann, les témoignages sont au contraire sollicités, dans une perspective judiciaire. Enfin, à l'ère du témoin, le témoignage relève d'un véritable impératif social et non plus d'une nécessité intérieure.
Analysant avec beaucoup de finesse ces variations dans le statut du témoignage sur le destin des juifs d'Europe, l'auteur met en lumière un débat dont la portée est plus générale, car il concerne la possibilité même d'écrire l'histoire. Annette Wieviorka plaide néanmoins pour une écriture de l'histoire lucide, afin que coexistent témoignages et oeuvres historiques. -
Allemagne, octobre 1945. Les Alliés, vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale, s'apprêtent à juger les crimes commis par le IIIe Reich. Durant un an, sous les yeux attentifs de la presse du monde entier, une vingtaine de hauts dignitaires du régime nazi vont devoir répondre de leurs actes devant les magistrats du Tribunal militaire international. S'appuyant sur les nombreuses archives et les témoignages consignés, Annette Wieviorka raconte le procès de Nuremberg, cet événement majeur du xxe siècle, depuis sa genèse, au début de la guerre, jusqu'à ses répercussions lointaines sur la mise en oeuvre d'une justice internationale.
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Correspondants de guerre, deux hommes sont parmi les premiers à entrer dans les camps de concentration nazis. Le premier s'appelle Meyer Levin. Il est américain, écrivain et journaliste. Le second est un Français : Éric Schwab est photographe de l'AFP. Tous deux circulent à bord d'une jeep aux côtés de l'armée américaine. Tous deux sont juifs. Tous deux sont animés par une quête obsédante : le premier recherche ce qui reste du monde juif, le second recherche sa mère déportée.
À leurs côtés, nous vivons les premiers moments de cet événement immense dont l'onde de choc n'a cessé d'ébranler la conscience mondiale.
Avec la reproduction des photographies d'Éric Schwab.
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Déportation et génocide ; entre la mémoire et l'oubli
Annette Wieviorka
- Pluriel
- 13 Février 2013
- 9782818503027
Durant l'occupation et surtout à partir de 1942, environ 140 000 personnes furent déportées de France vers les camps nazis, dont 75 000 juifs. Seuls 2 500 d'entre eux figurent au nombre des 40 000 survivants.
Ces terribles statistiques montrent à quel point la déportation et le génocide sont à la fois liés et distincts. Pourtant, recouverts par le nom emblématique d'Auschwitz, camps de concentration et centres d'extermination ont souvent été confondus par la mémoire collective, sans que soit nettement reconnue la spécificité du sort des juifs.
C'est à reconstituer ce travail de la mémoire, tissé d'oublis, de stéréotypes et d'amalgames que s'attache, dans une démarche pionnière, Annette Wieviorka, utilisant des archives largement inexplorées, ainsi que la masse de témoignages livrés à leur retour par les rescapés.
Annette Wieviorka est directrice de recherche au CNRS. Elle est notamment l'auteur de Maurice et Jeannette. Biographie du couple Thorez (Fayard, 2010), de À l'intérieur du camp de Drancy, avec Michel Laffitte, (Perrin, 2012) et, dans la collection « Pluriel » de L'Ère du témoin et de Auschwitz, la mémoire d'un lieu.
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Les rencontres de la laïcité Tome 8 : histoire, mémoire et démocratie
Annette Wieviorka
- Privat
- Les Rencontres De La Laicite
- 11 Mai 2023
- 9782708902657
Après Abdennour Bidar, Gilles Kepel, Pierre Rosanvallon, Michel Wieviorka, Gérard Noiriel, Fatiha Agag-Boudjahlat, Frédérique de La Morena, Georges Bringuier et Patrick Weil, c'est au tour de la grande spécialiste de l'histoire du génocide et de la construction de la mémoire, Annette Wieviorka, d'être invitée par le conseil départemental de la Haute-Garonne dans le cadre des « Rencontres de la laïcité ». Elle aborde lors d'une conférence, en décembre 2022, le thème de la mémoire et de l'histoire, pour nous offrir des outils pour (re)penser la démocratie. Elle y retrace notamment sa propre histoire et celle de sa famille mais également dessine les contours d'une biographie collective de ce monde qui a connu l'impensable ; ce livre en est la transcription intégrale, revue et augmentée par l'autrice, pour qui « commémorer la Shoah a toujours revêtu une signification particulière : au souvenir des millions de victimes se superpose un discours d'opposition à l'antisémitisme aujourd'hui ».
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À l'intérieur du camp de Drancy
Annette Wieviorka
- Tempus / Perrin
- Tempus
- 23 Avril 2015
- 9782262050283
La vie et la mort quotidiennes dans un camp dont le nom, aujourd'hui encore, suscite l'effroi.
Entre 1941 et 1944, près de 80 000 Juifs transitèrent à Drancy, un camp commandé par les Allemands, gardé et administré par des Français. Des sources souvent inédites permettent pour la première fois de reconstituer l'existence des internés, avec son organisation, ses solidarités, ses violences et sa misère, sous la menace permanente et insupportable de la déportation.
" Cette enquête, aussi minutieuse qu'implacable, est indispensable pour comprendre, encore et toujours, ce que furent les régimes de haine. " Télérama
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Auschwitz, qui résume en un lieu et en un nom la criminalité du régime nazi, est aujourd'hui illisible: il est devenu un écran où individus et collectivités projettent leurs cauchemars ou leurs rêves. Visites de représentants de l'Eglise, d'hommes d'Etat, d'individus sur les traces d'un proche : il semble que tous ces pèlerinages, ces discours, ces commémorations ont blasé nos contemporains et brouillé la réalité du camp d'Auschwitz-Birkenau, déconnecté de son histoire pour devenir un concept, un symbole ou le tremplin d'une conscience européenne. Rendre Auschwitz à l'Histoire c'est le rendre à sa réalité, reconstituer ce qu'il fut, ce que fut son évolution, mais aussi, par là même, comprendre les enjeux des polémiques qui naissent autour de sa mémoire. C'est encore donner un sens au camp-musée qu'il est devenu en interrogeant et en restituant précisément l'histoire des vestiges autour duquel il a été conçu : la construction de l'énorme complexe de destruction de Birkenau où un million de Juifs furent assassinés, puis la découverte du camp par les soldats de l'armée Rouge. Ce livre d'Annette Wieviorka est le premier ouvrage français retraçant l'histoire des camps d'Auschwitz.
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Tristes grossesses ; l'affaire des époux Bac (1953-1956)
Danièle Voldman, Annette Wieviorka
- Points
- Points Histoire
- 4 Juin 2020
- 9782757884270
Parce qu'ils avaient laissé mourir faute de soins leur quatrième enfant, Ginette et Claude Bac furent condamnés à sept ans de réclusion en juin 1954. Cassé pour vice de forme, le jugement fut finalement ramené à deux années. La gynécologue Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé témoigna en leur faveur, avant de fonder la Maternité heureuse, qui devint le Mouvement pour le planning familial.
L'affaire Bac, citée comme étant à l'origine des mouvements en faveur de la contraception, restait pourtant méconnue. Les auteures racontent le drame de ce jeune couple ouvrier de Saint-Ouen, des « gens sans importance » que des grossesses rapprochées ont accablé. Elles montrent comment ce désolant fait divers, repris par les partisans de la légalisation de la contraception, a brisé un tabou et mis au jour la souffrance des femmes. Le débat public ouvert à cette occasion ne s'est refermé qu'en 1967, avec la loi Neuwirth.
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Le 11 avril 1961, a` Je´rusalem, s'ouvre le proce`s d'un ancien dignitaire nazi : Adolf Eichmann, responsable logistique de la « Solution finale », retrouve´ l'anne´e pre´ce´dente en Argentine et enleve´ par les services secrets israe´liens. Au-dela` d'un « Nuremberg du peuple juif », il s'agit pour Israe¨l de donner au monde une lec¸on d'histoire.
E´tait-il le´gitime d'enlever Eichmann ? Devait-il e^tre juge´ par un tribunal israe´lien ? Ses droits fondamentaux furent-ils bafoue´s ? Quelles furent ses responsabilite´s re´elles dans le ge´nocide des Juifs ? Et sa vraie personnalite´ : haut fonctionnaire loyal, antise´mite fanatique, exe´cutant discipline´, ou simple rouage de la « banalite´ du mal », comme l'a sugge´re´ Hannah Arendt ?
De l'arrestation d'Eichmann, en mai 1960, jusqu'a` son exe´cution dans la prison de Ramla, le 31 mars 1962, Annette Wieviorka retrace les phases essentielles d'un e´ve´nement qui fit entrer la Shoah dans l'Histoire. Elle examine aussi les pole´miques qui s'ensuivirent quant a` l'appre´ciation des degre´s de responsabilite´ dans la ne´buleuse administrative nazie.
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Le 27 janvier 2005 seront commémorés les soixante ans de l'ouverture du camp d'Auschwitz par l'Armée rouge.
Auschwitz, qui résume en un lieu et en un nom la criminalité du régime nazi, est aujourd'hui illisible: il est devenu une sorte d'écran où individus et collectivités projettent leurs cauchemars ou leurs rêves. Visites de représentants de l'Église, d'hommes d'État, d'individus sur les traces d'un proche: il semble que tous ces pèlerinages, ces discours, ces commémorations ont blasé nos contemporains et brouillé la réalité du camp d'Auschwitz-Birkenau, déconnecté de son histoire pour devenir un concept, un symbole ou le tremplin d'une conscience européenne. Rendre Auschwitz à l'Histoire c'est, loin de le ranger dans un tiroir, le rendre à sa réalité, reconstituer ce qu'il fut, ce que fut son évolution, mais aussi, par là même, comprendre les enjeux des polémiques qui naissent autour de sa mémoire. C'est encore donner un sens au camp-musée qu'il est devenu en interrogeant et en restituant précisément l'histoire des vestiges autour duquel il a été conçu: la découverte du camp par les soldats de l'Armée rouge, sa construction en fonction de la population à laquelle il a d'abord été destiné, celle de l'énorme complexe de destruction de Birkenau où un million de Juifs furent assassinés, la signification du numéro matricule tatoué, etc.Alors qu'abondent les études évoquant tel ou tel aspect de la Shoah, que les témoignages de survivants se multiplient, ce livre d'Annette Wieviorka est le premier ouvrage français retraçant l'histoire du complexe de camps d'Auschwitz. -
Nouvelles perspectives sur la Shoah
Annette Wieviorka, Ivan Jablonka
- Puf
- Laviedesidees.fr
- 15 Février 2013
- 9782130619277
Si l' " ère du témoin " s'achève, ce n'est pas simplement parce que les rescapés meurent les uns après les autres ; c'est aussi parce que les formes mêmes du témoignage s'épuisent. Par ailleurs, la génération des Poliakov, des Hilberg, des Klarsfeld, des Friedländer a érigé la Shoah en discipline historique et fixé le cadre général de toute étude : leur héritage est devenu un socle. Mais déjà d'autres formes, d'autres sources, d'autres questionnements émergent : comparatisme, histoire économique, micro-histoire, enquête familiale, etc. Le champ d'études que constitue la Shoah se caractérise aujourd'hui par son ouverture et son dynamisme. Ce livre présente les nouvelles tendances de l'historiographie et le renouvellement de la mémoire qu'elles impliquent.
Avec des contributions de Annette Wieviorka, Ivan Jablonka et Tal Bruttmann.
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Maurice et Jeannette. Biographie du couple Thorez
Annette Wieviorka
- Tempus/Perrin
- Tempus
- 18 Février 2016
- 9782262041977
En 1934, Maurice Thorez, secrétaire général du PCF, dit à Jeannette Vermeersch, jeune militante : « Je vais chez toi. Pour toujours. » Leur intense vie commune ne prendra fin qu'avec la mort de Maurice, en 1964. Annette Wieviorka, grâce à des archives souvent inédites, retrace le destin exceptionnel de deux enfants du Nord, aux prises avec les grands drames du XXe siècle. Elle raconte leurs parcours immergés dans l'idéologie où s'entremêle vie familiale et militante dans un enfermement partisan, que ce soit en France ou au pays des Soviets. Elle éclaire des épisodes controversés, comme la désertion de 1939. Elle montre aussi leur ouverture à l'art, ainsi que leurs positions réactionnaires en matière de moeurs. Un livre puissamment original sur un couple en politique comme l'histoire en compte peu.
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Le moment Eichmann
Annette Wieviorka, Sylvie Lindeperg, Collectif
- Albin Michel
- Bibliotheque Albin Michel De L'histoire
- 6 Janvier 2016
- 9782226315021
Seuls deux procès du nazisme peuvent prétendre au statut de lieu de mémoire : celui de Nuremberg et celui d'Adolf Eichmann.
C'est ce dernier procès qui constitue le génocide des Juifs en événement distinct, le détourant de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale, jusqu'à effacer le contexte même dans lequel il se déroula, pour l'inscrire dans la seule histoire des Juifs.
Le procès Eichmann fut l'un des tout premiers événements médiatiques mondiaux. Cet ouvrage collectif analyse pour la première fois la façon dont il fut raconté par la presse, la radio, la télévision ainsi que la postérité de ces premiers récits.
Une pensée politique forte, un récit raconté de façon puissante par les témoins et une médiatisation bien pensée font de ce procès un événement fondateur. Il y eut bien un « moment Eichmann » qui délimita un avant et un après.
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Juifs et Polonais : 1939-2008
Jean-charles Szurek, Annette Wieviorka
- Albin Michel
- 21 Janvier 2009
- 9782226187055
Corsetée par l'idéologie communiste, la mémoire du sort des Juifs en Pologne - la destruction de trois millions d'entre eux et l'assassinat de ceux qui y avaient été acheminés - fut comme frappée d'amnésie jusqu'aux années 1980. Récemment, ce passé a ressurgi dans le débat public. La découverte du massacre de Jedwabne, bourgade de l'est du pays où, en juillet 1941, la population juive fut assassinée par la population polonaise, a suscité une introspection historiographique, politique et morale comparable au débat sur le régime de Vichy ou à la querelle des historiens allemands.
Ce livre se fait l'écho des interrogations qui ont fait du « témoin polonais » une figure centrale dans la réflexion sur l'extermination des Juifs. Le témoin polonais assiste aux massacres perpétrés par l'armée allemande, informe les Alliés du génocide, prodigue de l'aide aux Juifs en fuite. Parfois il profite de leur situation, pour dépouiller, dénoncer ou assassiner.
Issues de plusieurs rencontres franco-polonaises, les contributions de ce livre, notamment celles des historiens polonais, abordent, à partir d'archives rarement exploitées, des questions difficiles : la délation, le chantage, l'amertume des Justes, les assassinats de Juifs après la guerre et leur destin dans la Pologne populaire. -
à l'intérieur du camp de Drancy
Annette Wieviorka, Michel Laffitte
- Perrin
- 19 Avril 2012
- 9782262034238
Drancy, en banlieue parisienne, demeure dans toutes les mémoires comme le camp où a transité la majeure partie des Juifs déportés de France vers les centres de mise à mort. 80 000 juifs ou considérés comme tels y ont séjourné, de quelques jours à plusieurs années, d'août 1941 à août 1944. Dès son origine, il mêle des Israélites français de vieille souche à des Juifs étrangers d'immigration récente, des élites du pouvoir et du savoir aux professions les plus humbles, adultes, vieillards, femmes et enfants. Commandé par des Allemands, gardé et administré par des Français, Drancy, à la fois camp de représailles, de transit et de concentration, atteste de l'ambiguïté criminelle des responsabilités entre l'occupant et Vichy. Des sources inédites - correspondances clandestines, journaux intimes, témoignages oraux- permettent de reconstituer l'existence des internés, avec ses solidarités multiples mais aussi la course aux privilèges, les clivages sociaux et nationaux, la famine et le désespoir mais encore l'école et le théâtre, les innombrables rumeurs et l'ordre imposé parfois par les victimes elles-mêmes, enfin la menace permanente et insoutenable de la déportation.
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L'heure d'exactitude ; histoire, mémoire, témoignage
Annette Wieviorka, Séverine Nikel
- Albin Michel
- Itineraires Du Savoir
- 12 Octobre 2011
- 9782226208941
Enquête sur le parcours et les publications qui ont jalonné la carrière de l'historienne Annette Wieviorka, ce livre d'entretiens avec Séverine Nikel lui permet de faire à la fois le récit de son propre destin familial et de son engagement politique, et de retracer en même temps la genèse de son parcours d'historienne. Revenant notamment sur ses premiers travaux de recherche (liés à la transmission de la mémoire polonaise ou encore à la résistance juive communiste), elle explique comment elle est devenue, à partir de sa thèse Déportation et Génocide, une historienne de la mémoire de la Shoah, dont elle est la pionnière. Élève d'Annie Kriegel, Annette Wieviorka est aussi spécialiste du communisme et de son rapport avec l'identité juive.
Au fil des entretiens se précisent les contours d'une méthode spécifique - le choix d'une histoire essentiellement orale -, et les questions qui en découlent : comment travailler avec des témoins vivants ? Comment l'historien, en tant que personne, réagit à la question du mal ? Avec l'examen approfondi de notions comme celle de témoin (Qu'est-ce qu'un témoin ? Quels types de témoignages ont existé et comment analyse-ton leur fiabilité ? Quel lieu de mémoire ? Auschwitz ?) ou celle de l'indicible, mais aussi dans le dialogue avec d'autres grandes figures d'historiens (Saul Friedländer, Christopher Browning.), ces entretiens dressent un panorama de l'historiographie de la mémoire du Génocide.
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Les procès de Nuremberg et de Tokyo
Annette Wieviorka
- André Versaille
- Histoire
- 10 Novembre 2010
- 9782874951213
Les procès de Tokyo et de Nuremberg constituent des événements majeurs de l'histoire du XXe siècle.
Pour la première fois - et jusqu'à aujourd'hui la dernière - les plus hauts responsables de deux Etats furent traduits devant les cours de justice internationales et jugés. Cet ouvrage est le fruit du premier colloque international tenu en France, au Mémorial de Caen, sur les procès de Nuremberg et de Tokyo. II inscrit d'abord ces procès dans la longue réflexion sur le droit de la guerre et le droit international humanitaire, nourrie notamment par la Grande Guerre.
Il se penche ensuite sur le déroulement même des procès, et en analyse les ambivalences dues principalement à la situation internationale au moment où ils ont lieu. Enfin, il propose une réflexion plus que jamais actuelle sur le droit de Nuremberg après Nuremberg. Ont contribué à cet ouvrage les meilleurs spécialistes français, anglais, suisses, japonais, allemands et russes.
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Rapport general ; rapport de synthese de la mission matteoli
Annette Wieviorka
- DOCUMENTATION FRANCAISE
- 30 Mai 2000
- 9782110045898
" Par son CGQJ, par les directions régionales et les directions locales de cet organisme, par les fonctionnaires nombreux et grassement payés qui constituaient ces dernières, par la multitude d'agents louches, de policiers suspects, de mouchards stipendiés et de délateurs bénévoles qui leur étaient attachés, le gouvernement de Vichy avait enserré le pays dans un réseau extrêmement étroit, des mailles duquel aucun Juif possesseur d'un bien quelconque ne pouvait échapper Le gouvernement de Vichy avait organisé le vol.
Celui de la IVe République devait organiser la restitution [...]. Pour moi, la restitution des biens spoliés aux israélites est une oeuvre à la fois de justice et d'humanité dont la signification morale et politique dépasse de beaucoup les valeurs matérielles en cause. Elle doit être, aux yeux de la France et du monde, une des grandes manifestations tangibles du rétablissement du droit et de la légalité républicaine.
" Cette déclaration d'Emile Terroine en décembre 1944, la Mission d'étude sur la spoliation des Juifs de France aurait pu la reprendre mot par mot, car elle a adopté d'emblée ses finalités. Dans son Rapport général, en se penchant sur cette question, elle s'est attachée à analyser l'impact des spoliations et des pillages multiformes sur le destin de celles et ceux que l'État français et l'occupant allemand avaient désignés comme juifs et qui étaient voués par les nazis à l'extermination.
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Les biens des internés des camps de Drancy, Pithiviers et Beaune-la-Rolande
Annette Wieviorka
- DOCUMENTATION FRANCAISE
- 24 Août 2000
- 9782110045485
C'est par l'argent laissé au camp de Drancy par les déportés internés et consigné à la Caisse des dépôts et consignations qu'est apparue publiquement, en juillet 1995, l'idée que des biens spoliés aux Juifs auraient pu ne pas être restitués.
Les camps du Loiret, Pithiviers et Beaune-la-Rolande furent les premiers camps destinés spécifiquement à l'internement des Juifs. 3 747 personnes y ont été internés de mai 1941 à juin 1942, date à laquelle ils ont été, dans leur quasi-totalité, envoyés à Auschwitz. Le camp de Drancy, camp d'internement et de transit vers la déportation et la mort, a reçu quelque 80 000 personnes définies comme juives par les Allemands et l'État français entre le 20 août 1941 et le 17 août 1944.
Dès leur arrivée dans ces camps, les internés étaient dépouillés de leurs biens, argent et bijoux. Pour les internés de Drancy, une partie de ces sommes déposées avant juin 1943 a été scrupuleusement consignée dans des registres par Maurice Kiffer, agent de la Préfecture de police et liquidateur des comptes du camp, et versées à la Caisse des dépôts et consignations ; des bijoux seront entreposés dans un coffre loué à cet effet à la Banque de France.
Par contre, la comptabilité des avoirs laissés par les internés des camps du Loiret semble avoir été moins rigoureuse. D'une manière générale, les internés ont systématiquement été volés ou soumis à un marché noir intense. Mais surtout le travail effectué sur la destination de ces biens a permis de mieux connaître l'état d'intense détresse matérielle et psychique des internés de ces camps, dont profitait sans scrupule un monde de " ripoux ", principalement occupés à soutirer l'ultime centime susceptible d'être arraché à ces malheureux.
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Le pillage des appartements et son indemnisation
Annette Wieviorka, Floriane Azoulay
- DOCUMENTATION FRANCAISE
- 24 Août 2000
- 9782110045348
Dans la première vague des courriers adressés à la Mission sur la spoliation des Juifs de France, plus des 2/3 des requêtes concernaient les mobiliers pillés par les Allemand.
C'est dire, compte tenu de la composition sociale des Juifs de France pendant l'Occupation - essentiellement une population d'immigrés de condition très modeste - l'importance de la spoliation mobilière. Ce pillage frappe par sa radicalité et sa sauvagerie. Sa valeur symbolique est considérable. D'autant que, dans la mesure où les bombardements alliés étaient désignés comme des " bombardements juifs ", il était présenté comme un dédommagement légitime des populations allemandes sinistrées.
La seconde raison de cette valeur symbolique concerne la mémoire des victimes et explique la prégnance du souvenir de ce pillage. Le souvenir des morts en déportation ne peut être convoqué que dans les lieux et parmi les objets où lis ont vécu. Ce rapport décrit le fonctionnement du pillage dans le cadre de l'Action Meubles pour ensuite analyser les restitutions et les procédures d'indemnisation des dommages de guerre et d'occupation prévues par la loi fédérale allemande dite loi BrüG.