Plus ils ânonnaient le mot « République » à toutes les phrases, plus ils en bafouaient les termes. Le pouvoir en place à agi avec démagogie en s'appuyant sur le triptyque surveillance de tous/logique de guerre/état d'urgence permanent. Et toute personne contestant l'efficacité de ces choix s'est vu immédiatement ranger au rayon des ennemis de la République.
Lila, Estelle, Jeanne : trois femmes dans la vie d'Antoine Polin, député quadragénaire brillant et pressé, figure médiatique du parti qui gouverne.
Après vingt ans de vie commune, Estelle, la femme d'Antoine, ne sait plus si elle a encore envie de la folle quête du pouvoir qui obsède son mari. Jeune assistante parlementaire, Jeanne s'interroge sur son désir pour cet homme qui l'attire comme une drogue et dont elle n'est que la maîtresse occasionnelle. Économiste atterrée, mère célibataire, Lila rencontre cet ambitieux et c'est le coup de foudre. Aveuglée par la passion, elle refuse de se demander pourquoi elle a succombé à ce technocrate en costume cravate, si peu son genre.
Pendant ce temps, l'Assemblée est confrontée au cas d'un député accusé de harcèlement conjugal. Sa femme, à qui la justice a mis à disposition un téléphone grand danger, est menacée mais la loi du silence l'emporte. Jusqu'à quand ?
Par la voix de ces femmes, et d'autres encore, le pouvoir politique apparaît comme un révélateur des mécanismes de séduction et un terreau de violences sexistes et sexuelles. Mais à l'heure de #MeeToo, les codes anciens comme les vieilles routines sont ébranlés.
Amoureuses d'un même homme, parfait mâle alpha, trois femmes libres et entreprenantes font face à leurs contradictions en évoluant avec la société, ses pesanteurs et ses changements. Une comédie des sentiments aiguisée et tendre, par une observatrice sagace des moeurs politiques. Vif, réjouissant, engagé, étonnant : un premier roman qui est une réussite.
La dernière fois que j'ai déposé mes courses sur un tapis roulant, j'ai eu envie de dire à la caissière : moi, je n'encaisse pas. Je n'accepte pas les normes qui font d'elle et de ses collègues des personnels sans voix, sans juste reconnaissance, sans protections suffisantes. Un des plus grands groupes de distribution a augmenté ses bénéfices de 7 % pendant la crise sanitaire, mais il a fallu quinze jours de grève pour obtenir... 45 centimes de hausse des tickets restaurants. Comment ne pas se révolter ?
C. A.
À partir de l'hypermarché, reflet de l'hyper marché capitaliste et productiviste, Clémentine Autain montre ce qui doit changer, maintenant. L'écosystème ne peut plus supporter le gaspillage et le consumérisme débridé, tandis qu'une part croissante de la population ne parvient pas à joindre les deux bouts.
Au fil d'un récit mêlant le personnel et le politique, elle appelle à une transformation profonde, sociale et écologiste, résultant de la conscience et de l'action collectives. Le temps est venu de rompre le lien entre le plus et le mieux.
Comédienne culte, aujourd'hui oubliée, Dominique Laffin crève l'écran dans les années soixante-dix. Femme radieuse et brûlée, en quête de reconnaissance et de liberté, elle décède brutalement en 1985, à trente-trois ans. Sa fille Clémentine en a douze.
L'étoile du cinéma était aussi une mère en souffrance. Avec elle, les rôles étaient parfois inversés tant il lui était difficile de prendre soin de sa fille. Il aura fallu trente ans et les questions de ses propres enfants pour que Clémentine Autain se retourne vers le passé et vers cette mère « partie sans un mot » qu'elle avait dû effacer pour se construire. Elle entreprend alors de retrouver ce qu'elle lui doit en même temps que les souvenirs d'une enfance hors norme, et en tire un récit d'une grande douceur, une lumineuse lettre d'amour.
De Marie de Gournay à Nancy Fraser, nombreuses sont les auteures, et quelques hommes avec elles, qui s'insurgent, à chaque époque, contre les injustices faites aux femmes et militent pour leurs droits.
Pluriel, le mouvement féministe se nourrit de courants idéologiques et culturels variés, parfois divergents. Résolument engagée dans la lutte pour l'émancipation des femmes, Clémentine Autain propose une sélection personnelle de textes fondateurs. Cette anthologie fait apparaître la complexité du féminisme et l'actualité d'un combat encore en train de s'écrire.
« J'ai déposé mes courses sur le tapis roulant, la jeune femme a encaissé. J'avais envie de lui dire : moi, je n'encaisse pas. Parce que je ne suis pas à sa place, et surtout parce que je ne supporte pas les normes de cette société qui font d'elle et de ses collègues des sans voix, peu reconnus, peu protégés.
Les caissières illustrent ce qui ne tourne pas rond dans une société où l'on ne cesse de nous asséner : ne pense pas, dépense. La caisse enregistre cet argent roi qui nous fait perdre le sens de la vie, et la déshumanisation en marche s'incarne à travers ces « petites mains » que nous confondons avec leur outil de travail. Leur quotidien rapporté à leur salaire illustre une effrayante hiérarchie des valeurs. Et sur le tapis roulant, elles voient passer toute la démesure consumériste d'un monde qui court à sa perte. L'écosystème, pas plus que nos désirs, ne peut supporter une telle gabegie, tandis que de plus en plus de personnes, de familles ne parviennent pas à boucler leurs fins de mois. ».
Haut lieu du consumérisme débridé et de la frustration, l'hypermarché matérialise la folie capitaliste. C'est l'espace de toutes les promotions, sauf pour les caissières. Dans l'un des plus grands groupes mondiaux de distribution, il a fallu 15 jours de grève pour obtenir 45 centimes d'euros en plus sur les tickets restaurants ! L'hypermarché, c'est aussi là où l'on voudrait nous faire croire que croissance infinie est synonyme de mieux-être sur une planète aux ressources limitées. Il est urgent de rompre le lien entre le plus et le mieux. Et ce n'est pas l'essor de l'e-commerce, avec son profilage numérique dit intelligent, qui freinera le marketing agressif fabriquant la pulsion d'achat, le gâchis, les inégalités... quand il promet plutôt la surveillance généralisée.
« Rien ne sera comme avant », a juré Emmanuel Macron pendant la crise sanitaire. Pourtant, depuis des décennies, les gouvernements successifs n'ont cessé d'encourager la loi du profit, la marchandisation de tout et le démantèlement des biens communs.
A travers le prisme de l'hypermarché, Clémentine Autain montre ce qui doit changer, maintenant. Au fil d'un récit mêlant l'intime et le politique, elle appelle à une transformation profonde, sociale et écologiste, qui ne résultera pas de l'addition de gestes individuels mais de la conscience et de l'action collectives.
Pour Clémentine Autain, victime elle-même à 23 ans d'un viol sous la menace d'une arme blanche, l'affaire DSK « raconte quelque chose de profond sur nos représentations ». Et d'abord la banalisation de l'agression sexuelle dans une société où les normes restent celles des hommes blancs, bourgeois, puissants. Société française, fonctionnant toujours sur le mode patriarcal, le mode des classes, des clans, historiquement héritière du droit de cuissage. Saisissons cette sinistre affaire, s'écrie l'auteure, pour briser l'omerta qui pèse sur le viol - un viol a lieu tous les quarts d'heure en France - mais aussi sur la parole des femmes, trop souvent suspecte, face à ces comportements insultants au regard du désir librement consenti, exercé.
La région Ile-de-France est à la fois la plus riche de notre pays... et la plus inégalitaire. Les écarts entre les plus aisés et les plus pauvres, entre les banlieues populaires et les centres d'affaires et de tourisme, y sont colossaux. Malgré son effervescence, son patrimoine et sa créativité, chaque jour davantage de ses habitants rêvent de la quitter pour fuir la vie chère, le stress, les pollutions. Ces inégalités sociales et territoriales ne sont pas une fatalité : elles sont le résultat de choix politiques axés sur la compétitivité, l'attractivité, la concurrence. Car avec ses 5 milliards d'euros de budget et son pouvoir d'impulsion, la région Ile-de-France a les moyens d'améliorer le quotidien de sa population.
Clémentine Autain propose d'abord de dégager un horizon assombri par les crises en créant un choc de solidarité. Puis d'engager un changement profond de modèle de développement qui devra être guidé par trois exigences : l'égalité sociale et territoriale, la bifurcation écologique, l'ambition éducative et culturelle. Grâce au partage des richesses et des ressources, à la mise en commun des savoirs et des pouvoirs, l'Ile-de-France peut changer de trajectoire pour devenir plus respirable et épanouissante.
La députée de Seine-Saint-Denis indique un cap nouveau et ambitieux pour, dès demain, mieux vivre en Ile-de-France.
La société contemporaine est caractérisée par le développement de la précarité. Son installation ainsi que celle d'un chômage massif comme formes habituelles du statut professionnel, l'explosion des CDD, de l'intérim et des temps partiels imposés ont métamorphosé le monde du travail.
Le visage des vaincus du système, c'est celui des caissières de supermarchés, des travailleurs exploités dans le bâtiment, des jeunes de la restauration rapide. Si la classe ouvrière disparaît peu à peu, le peuple, lui, grandit.
La détérioration des conditions de travail, qui n'épargne pas les cadres, produit une nouvelle unité, une nouvelle conscience et de nouvelles revendications.
C'est à leur écoute qu'une gauche franchement à gauche doit se mettre aujourd'hui.
Il est temps que la honte change de camp, que les victimes de viol puissent parler sans risquer les représailles ou la stigmatisation. Cet ouvrage, coordonné par Clémentine Autain et rassemblant une centaine de témoignages, est un manifeste contre le silence.
« On peut raconter dans un dîner que l'on a été victime d'un attentat, que l'on a perdu un proche ou subi un cambriolage. Avec le viol, silence radio. Cet acte touche à la sexualité et la suspicion n'est jamais loin. Le viol est un crime dans lequel la victime se sent coupable, honteuse. Ne pas pouvoir dire ce que l'on a vécu rajoute à la violence subie et contribue à l'impunité des violeurs. » Clémentine Autain Une personne est violée toutes les huit minutes et souvent une chape de plomb pèse sur les victimes. En nov. 2012, à l'occasion de la journée contre les violences faites aux femmes, France TV a diffusé deux documentaires (Viol, double peine et Viol, elles se manifestent) dont les audiences ont été importantes. Parallèlement, le groupe a mis en place une plateforme web pour permettre aux victimes de viol de témoigner - celles-là mêmes qui trop souvent se taisent. Rapidement, des centaines de témoignages ont afflué. À ce jour, plus d'un millier de personnes sont venues dire leur souffrance, leur colère ou leur peur. Elles ont dans le même temps montré leur courage, leur résolution au combat contre le silence, et une volonté à reconstruire leur vie et leur honneur après ce double traumatisme : le viol et l'impossibilité d'en parler.
Ces maux, leurs mots, expriment tous une grande émotion, née du silence enfin brisé. Au-delà du seul témoignage, ces victimes reconquièrent une parole qui leur a souvent échappée et tentent par-là même de sortir de la honte où notre société semble l'accabler. Cette parole veut aller contre la condamnation tacite qui pèse sur elles, elle est un plaidoyer, un exercice de la justice.
L'ouvrage débute par une longue introduction de Clémentine Autain. S'ensuit une centaine de témoignages organisés par thèmes (faits, sidération, parcours judiciaire, somatisation, reconstruction). Des données repères sont régulièrement proposées pour ponctuer les récits : chiffres, informations brèves, citations. Un épilogue conclue l'ouvrage, invitant à aller plus loin.
" Ma génération est née avec la pilule, l'école mixte et l'illusion bien pratique de l'égalité entre les sexes.
Pourtant, en dépit d'avancées considérables arrachées par les mouvements féministes, les discriminations et les violences envers les femmes persistent. L'égalité réelle entre les hommes et les femmes est loin d'être réalisée. " Dénonçant les préjugés qui conduisent de nombreuses femmes à dire " je ne suis pas féministe mais... ", ce livre est un plaidoyer pour l'engagement, individuel et collectif. Avec humour et précision, il propose une nouvelle lecture du féminisme, invitant femmes et hommes à construire ensemble des rapports moins stéréotypés, plus inventifs, aux antipodes de la " guerre des sexes ".
La crise financière expose les failles du capitalisme actuel et renforce l'urgence à repenser le contrat social. Mais les perspectives politiques transformatrices se cherchent encore. L'heure n'est pas à l'écriture d'un nouveau dogme mais à la construction d'une pensée dynamique de la société postcapitaliste, d'un futur à inventer.
Cet ouvrage collectif, aux visions diverses et parfois contradictoires, veut contribuer à rouvrir le débat sur l'alternative.
« La politique traverse de mauvais jours. Elle déçoit quand elle n'écoeure pas. Son monde, qui devrait être le nôtre, apparaît clos sur lui-même, perché dans le ciel technocratique ou dogmatique.
Ce livre part de mon quotidien qui, comme le vôtre, est politique. C'est celui d'une femme de 41 ans, mère de jeunes enfants, élue à Sevran et éditorialiste. Il rend compte de mes convictions, mais aussi de mes doutes. Il porte une vision politique, mais par fragments, puisés dans l'expérience de tous les jours, nourris de rencontres, de lectures, de situations banales ou inattendues.
Notre période est complexe, troublée. La tentation du repli, du retour aux normes anciennes se développe. Mais le désir d'un monde meilleur, porteur de progrès humains, se manifeste aussi, au travers de résistances sociales et écologiques, locales ou globales, ou encore au cinéma, dans la littérature. Notre tâche est de fédérer ces énergies.
Si nous voulons ouvrir une voie émancipatrice face aux injustices, au mal-vivre, aux monstres qui rôdent, nous avons raison d'espérer. »
Face aux crises économique, écologique, démocratique, la refonte d'une gauche digne de ce nom apparaît non seulement possible mais surtout nécessaire. Les forces disponibles pour résister et faire vivre l'émancipation humaine ne manquent pas. Encore faut-il qu'elles se fédèrent... Ensemble, elles peuvent ouvrir une autre perspective que le règne de l'argent, du consumérisme et de l'individualisme. Raviver la confrontation politique et renouer avec le principe espérance : c'est ainsi que la droite peut être durablement battue et nos vies transformées. Sur un ton direct et résolu, Clémentine Autain livre ses analyses et ses propositions face aux grands enjeux de notre temps. L'ancienne adjointe au maire de Paris défend à la fois le parti pris de la rupture avec l'ordre capitaliste dominant et celui de la novation. Et plaide pour la création d'une nouvelle force politique, rassemblant toutes les sensibilités de la gauche de transformation sociale et écologique.
Au xxe siècle, la place des femmes dans la société a été bouleversée : scolarisation, droit de vote, entrée massive dans le monde du travail, droit à la contraception et à l'avortement...
En dépit d'avancées considérables, l'égalité entre les sexes est loin d'être réalisée.
Abordant un vaste champ de questions, de l'emploi aux violences faites aux femmes, en passant par l'éducation, la famille et la vie publique, ce livre présente un état des lieux des droits des femmes en france. il met l'accent sur l'écart entre l'égalité juridique et les inégalités sociales.
De quoi la gauche est-elle le nom? Ce mot né avec la Révolution française a structuré, avec la droite, le champ politique du XXe siècle. Aujourd'hui, son projet et ses valeurs sont mal identifiés par le plus grand nombre. La notion de « gauche » a perdu de sa saveur, de son tranchant.
Le Parti socialiste en porte une lourde responsabilité. Elu président de la République au nom de la gauche en 2012, François Hollande en est aujourd'hui le principal fossoyeur. A l'exception du mariage pour tous, son bilan ressemble à celui de la droite. Dans le monde intellectuel, médiatique et syndical, le perte d'hégémonie culturelle d'une gauche fidèle à ses valeurs émancipatrices a rendu possible une telle évolution vers la social-démocratie, à l'oeuvre dans toute l'Europe.
A qui profite le crime? A la droite, à la pensée dominante, aux vainqueurs du système. C'est pourquoi les forces encores dispersées de la transformation sociale et écologique doivent plus que jamais se rassembler pour refonder un projet populaire digne du XXIe siècle. Ainsi, le mot « gauche » reprendra des couleurs et l'émancipation humaine son chemin.
Porte-parole du mouvement Ensemble ! (Front de gauche), militante de terrain (à Sevran), codirectrice de la revue Regards et féministe, Clémentine Autain est l'une des figures de la gauche critique française. Dans ce livre, qui prend la forme d'un entretien, elle réfléchit - dans un langage accessible à tous - à l'articulation des luttes et des causes. Émancipation sociale, droits des femmes et des homosexuels, antiracisme, écologie : comment les lier ensemble, dans la pensée et dans l'action ? comment appréhender les tensions qui en découlent ? Si une frange du socialisme a, trop longtemps, tenu dans l'ombre tout ce qui n'avait pas trait à la seule lutte des classes (au prétexte que cela serait « périphérique »), certains espaces ont, à l'inverse, délaissé la question sociale au profit des seuls enjeux culturels ou identitaires : l'auteure et militante appelle à tenir les deux bouts - ne pas opposer les causes, n'en sacrifier aucune, mais comprendre ce qui les connecte, les rassemble et les renforce.