«Je voyais maintenant que c'étaient les créatures les moins terrestres qu'il soit possible de concevoir. Ils étaient formés d'un grand corps rond, ou plutôt d'une grande tête ronde d'environ quatre pieds de diamètre et pourvue d'une figure. Cette face n'avait pas de narines - à vrai dire les Martiens ne semblent pas avoir été doués d'un odorat - mais possédait deux grands yeux sombres, au-dessous desquels se trouvait immédiatement une sorte de bec cartilagineux. [...] En groupe autour de la bouche, seize tentacules minces, presque des lanières, étaient disposés en deux faisceaux de huit chacun. Depuis lors, avec assez de justesse, le professeur Stowes, le distingué anatomiste, a nommé ces deux faisceaux des mains.»
Un scientifique découvre une formule d'invisibilité qu'il essaie sur lui-même. Profitant de son nouvel état, il commet des vols en tout anonymat. Mais il ne parvient pas à trouver l'antidote : le voilà condamné à demeurer invisible. Dès lors, comment vivre en marge de la société ?L'Homme invisible se fonde sur une utopie scientifique. Un rêve ancien : celui de pouvoir réaliser ses fantasmes à l'insu de tous. Voir sans être vu. Mais le rêve se heurte aux lois de la science et aux règles de la société. Griffin, le héros (qui est albinos), se verra rejeté par tous, traité comme un paria. Le roman raconte une tragédie de la solitude et de la différence. Inadapté à la société, Griffin est un apprenti sorcier, qui finira captif de son rêve. Misanthrope et grotesque, ce héros négatif ne cesse pourtant de nous fasciner.Roman haletant, tragi-comique, L'Homme invisible (1897) est une inépuisable source d'inspiration pour la culture populaire, rejoignant les grands mythes de l'humanité.
«Il me revint en tête - par quel procédé mental inconscient -, une phrase qui fit retourner ma mémoire de dix ans en arrière. Elle flotta imprécise en mon esprit pendant un moment, puis je revis un titre en lettres rouges:LE DOCTEUR MOREAU, sur la couverture chamois d'une brochure révélant des expériences qui vous donnaient, à les lire, la chair de poule. Ensuite mes souvenirs se précisèrent, et cette brochure depuis longtemps oubliée me revint en mémoire, avec une surprenante netteté. J'étais encore bien jeune à cette époque, et Moreau devait avoir au moins la cinquantaine. C'était un physiologiste fameux et de première force, bien connu dans les cercles scientifiques pour son extraordinaire imagination et la brutale franchise avec laquelle il exposait ses opinions.»
«Je vis des arbres croître et changer comme des bouffées de vapeur ; tantôt roux, tantôt verts ; ils croissaient, s'étendaient, se brisaient et disparaissaient. Je vis d'immenses édifices s'élever, vagues et splendides, et passer comme des rêves. Toute la surface de la terre semblait changée - ondoyant et s'évanouissant sous mes yeux. Les petites aiguilles, sur les cadrans qui enregistraient ma vitesse, couraient de plus en plus vite. Bientôt je remarquai que le cercle lumineux du soleil montait et descendait, d'un solstice à l'autre, en moins d'une minute, et que par conséquent j'allais à une vitesse de plus d'une année par minute ; et de minute en minute la neige blanche apparaissait sur le monde et s'évanouissait pour être suivie par la verdure brillante et courte du printemps.»
Le Pays des aveugles est l'une des nouvelles les plus célèbres de Wells et une histoire de premier plan dans la littérature pour les aveugles dans laquelle Wells se plaît à imaginer une société basée sur les autres sens que la vue.
Auteur de célèbres romans d'anticipation (La Machine à explorer le temps, La Guerre des mondes, L'Île du docteur Moreau...), voix dominante de son temps, l'écrivain britannique H. G. Wells (1866-1946) a porté tout au long de sa carrière un regard acéré sur le monde d'alors. Au coeur d'une oeuvre foisonnante dominée par ses spectaculaires scientific romances, l'amour occupe une place insoupçonnée.Biologiste de formation, Wells étonne en décryptant les emballements du coeur et du corps, contre une société qu'il juge corsetée, gouvernée par des conventions, contre le mariage. Pleines d'humour, ses fictions empreintes d'une virulente critique sociale, donnent à lire un auteur qui, inspiré de ses propres extravagances sentimentales et sexuelles, se rit des couples mal assortis, applaudit à l'aventure et s'intéresse à l'émancipation féminine. Pour lui, aimer n'est pas un engagement, c'est un acte de liberté.Cette édition Quarto propose de découvrir ce continent inconnu de l'oeuvre de Wells, au travers d'un choix de nouvelles et de romans - comiques, politiques, fantastiques ou d'inspiration autobiographique. En appendice, des extraits inédits d'un Post-scriptum à sa Tentative d'autobiographie, sorte de confession d'un amoureux fluctuant, font écho aux textes de fiction et brossent le portrait d'un homme complexe, en quête d'un idéal qui s'esquive, en quête de son «Ombre-Amoureuse».
«Tandis que je considérais avec ébahissement cette sinistre apparition rampant vers moi, je sentis sur la joue un chatouillement, comme si un papillon venait de s'y poser. J'essayai de le chasser avec ma main, mais il revint aussitôt et, presque immédiatement, un autre vint se poser près de mon oreille. J'y portai vivement la main et attrapai une sorte de filament qui me glissa rapidement entre les doigts. Avec un soulèvement de coeur atroce, je me retournai et me rendis compte que j'avais saisi l'antenne d'un autre crabe monstrueux.»
Les oiseaux disparaissent ; les insectes disparaissent ; les vers de terre, les grenouilles, les libellules disparaissent ; les grandes espèces sont sur le déclin ; et l'homme ? Sur le thème, qui l'obsédait, de la fin de l'espèce humaine, et donc de sa survie, voici cinq textes publiés par H.G. Wells entre 1891 et 1896 ("Zological Retrogression", "On Extinction", "The Man of the Year Million", "The Extinction of Man", et "Intelligence on Mars"), et un constat : la Grande Catastrophe nous guette. "Et nous l'aurons bien mérité."
Écrit en 1913, ce roman dépeint une planète terrassée par une guerre annonçant bien sûr le drame de 1914-1918 mais aussi le second conflit mondial. H. G. Wells est le premier à décrire une explosion atomique. Et il va encore plus loin en posant des questions qui sont aujourd'hui au coeur de notre actualité : consommation abusive d'énergie, destruction de la nature, mise en place d'un « nouvel ordre mondial » - expression qu'il est d'ailleurs le premier à employer. Wells pressent ainsi l'accélération de la mondialisation dont nous mesurons actuellement l'inquiétante puissance.
C'est donc une expérience unique que propose la réédition de ce texte : celle d'une lecture fascinante qui, grâce à l'imagination débridée, lucide et communicative de l'auteur, dessine les contours d'une catastrophe dont nous sommes aujourd'hui à la fois les acteurs et les victimes. Un tour de force littéraire.
«Faut-il considérer le cambriolage comme une profession, comme un sport, ou comme un art ? Sa technique est trop peu précise pour qu'il soit une profession, et ses prétentions à l'art sont gâtées par l'élément de cupidité qui mitige ses triomphes. En somme, il semble juste de le ranger au nombre des sports, d'en faire un sport pour lequel aucune règle n'a jusqu'à présent été formulée, et dont les prix sont distribués d'une manière dénuée de tout apparat.» Entre éclats de rire et sueurs froides, quatre nouvelles d'un maître de l'histoire courte, dense et dramatique, par l'auteur de La guerre des mondes.
Sidney Davidson voit loin, très loin, trop loin... Victime d'un accident dans son laboratoire, le voilà capable de voir, par-delà les océans, une île déserte balayée par les alizées, le corps pourtant prisonnier au coeur de la vieille Angleterre. Don hors du commun, cette ubiquité devient une infirmité, mettant les nerfs du héros, de ses compagnons ainsi que ceux du lecteur, à rude épreuve. H.G. Wells nous livre une intrigue à suivre à l'aveuglette. La mise en page en forme d'origami suit un récit à recomposer soi-même par pliage. Elle reprend l'analogie de la feuille de papier pliée pour rapprocher deux points distants que sont l'île des Antipodes et Londres.
Un inventeur de génie met au point une machine extraordinaire pour se déplacer dans le temps. Lorsqu'il atterrit dans le futur, la banlieue de Londres comme la paisible campagne anglaise ont bien changé - sans parler des Anglais... Chef-d'oeuvre de la littérature anglaise, La Machine à explorer le temps est considéré comme un classique de science-fiction qui a inspiré de nombreux écrivains.
Victorian scientist propel himself into the year 802,701 AD, where he is delighted to find that suffering has been replaced by beauty and contentment in the form of the Eloi, an elfin species descended from man. But he soon realizes that they are simply remnants of a once-great culture.
Le célèbre auteur de La machine à explorer le temps fait son entrée au catalogue Langues Pour Tous. Trois nouvelles à découvrir qui transportent le lecteur dans des monde parallèles. Mr Skermersdale in Fairyland - M Skermersdale au pays des Fées : Mr Skermersdale s'endort sur une colline à la belle étoile et se réveille au pays des fées, où il tombe amoureux d'une fée. Mais, incapable de déclarer son amour, il est renvoyé sur la colline où il s'était endormi.
The Remarkable Case of Davidson's Eyes - L'extraordinaire cas des yeux de Davidson : Davidson assiste, depuis l'Angleterre, à une scène - un bateau en face d'une île des Mers du sud dont l'équipage est allé à terre pour prendre des oeufs de pingouin - qui se déroule à des milliers de kilomètres... Scène par la suite corroborée par un des marins. The Door in the Wall - La porte dans le mur : A l'âge de sept ou huit ans, Lionel Wallace franchit une porte verte dans un mur blanc et accède à un jardin enchanté, peuplé d'oiseaux, de panthères et d'autres compagnons de jeu.
Mais il ne peut y rester et se retrouve bientôt de l'autre côté de la porte. Beaucoup plus tard, à l'âge adulte, il revoit la porte à trois reprises mais ne la franchit pas. Désespéré de ne pas avoir revisité ce monde merveilleux, Lionel Wallace raconte cette histoire à l'auteur et meurt peu de temps après. A-t-il retrouvé la porte ?
People screamed. People sprang off the pavement..."The Invisible Man is coming! The Invisible Man!" With his face swaddled in bandages, his eyes hidden behind dark glasses and his hands covered even indoors, Griffin - the new guest at The Coach and Horses - is at first assumed to be a shy accident-victim.
Le chef-d'oeuvre horrifique de Wells.
Seul rescapé d'un naufrage, Edward Pendrick est sauvé des eaux par Montgomery et son équipe, en route vers une île tropicale, chargés d'une cargaison d'animaux. Pendrick apprend que Montgomery est l'assistant d'un certain Dr Moreau, qui se livre à d'étranges expériences de vivisection sur des animaux. Débarqué sur l'île, il découvre que ces bêtes sont en réalité le fruit de greffes monstrueuses et d'interventions chirurgicales qui les rendent pareils à des hommes, doués de pensée et de parole.
Une sorte d'harmonie règne néanmoins sur l'île, tant que ces hommes-bêtes restent soumis au docteur qui leur a donné vie et qu'ils obéissent à la « Loi ».
Jusqu'au jour où Pendrick et le Dr Moreau découvrent qu'un lapin a été tué pour être dévoré. La Loi bafouée, la chasse « à l'homme » commence...
Ce roman est suivi de La Machine à explorer le temps, autre classique de H. G. Wells.
Nouvelles extraites du recueil Le pays des aveugles
Comprenez bien que ce livre doit être le sommet de ma carrière. Il laissera La Guerre des mondes loin derrière.' H. G. Wells, lettre à son agent James B. Pinker, mai 1897 - Graham, un Anglais vivant à Londres en 1897, prend des somnifères et tombe dans un coma profond.
- Il se réveille en 2100 et découvre un monde bouleversé, dans lequel il est devenu un homme puissant, détenant une grande partie des richesses du monde.
- Mais très vite, ce nouveau monde, plus inégalitaire que jamais, le dégoûte, au point de faire front avec des ouvriers révolutionnaires, désireux de renverser l'ordre économique mondial.
Par une chaude nuit d'août, une splendide et fantastique lueur a traversé le ciel de siddermorton et... un ange est tombé sur terre !
Arrivé sans savoir comment de son univers merveilleux, où tout n'est qu'ordre, beauté et plénitude, le voilà désormais confronté à la terrible condition des hommes, à l'étroitesse d'esprit de ceux qu'il croise qui le traitent de fou ou d'imposteur... et à l'étrange douleur de l'amour... incarnation de l'«intolérable différence», l'ange saura-t-il, mais surtout pourra-t-il, surmonter l'angoisse et la souffrance de son nouvel état d'humain ? satire acide et poétique des moeurs de son temps - et peut-être du nôtre -, ce second roman d'H. G. Wells, après La Machine à explorer le temps, est l'une de ses rares incursions dans le domaine du fantastique.
«Chronologiquement, c'est Jules Verne qui, avant Wells, met à l'honneur l'anticipation scientifique. Mais l'inspiration de chacun d'eux est de nature différente. Verne se sert d'une invention technologique dont il donne une version encore inconnue et dont il imagine, dans des intuitions visionnaires, un usage extraordinaire. Wells, préoccupé de sciences, prend comme objet de sa considération les sciences elles-mêmes et prolonge la réflexion, explorant les aspects sociaux et philosophiques. [...]Si l'essentiel de la science-fiction procède plutôt de Wells, c'est sans doute en raison de cette approche particulière, de cette volonté, sans négliger les qualités littéraires du récit et tout en faisant passer un contenu scientifique, de faire naître un écho des discussions sociales et politiques du moment et d'amener une interrogation morale sur l'homme et son avenir.»Yann Yvinec.
H.G. Wells a écrit cet essai sur les Droits de l'homme en 1940, en réponse à la guerre qui opposait le Royaume-Uni à l'Allemagne. Les idées exprimées dans ce livre seront plus tard reprises dans des txtes aussi différents que la déclaration des Droits de l'homme des Nations Unies ou la Convention européenne des droits de l'homme. Publié dans l'urgence de la Seconde Guerre mondiale, ce manifeste répondait à un besoin pressant de justice. Il s'agissait de stimuler le débat et de rappeler au genre humain ses propres responsabilités.
Soixante-dix-sept ans plus tard, l'Occident est de nouveau confronté à une crise humanitaire d'une rare ampleur. Ce texte nous aide à hierarchiser l'ordre des priorités.
La Machine à explorer le temps - Une Histoire des temps à venir - Les Premiers Hommes dans la Lune - La Guerre des mondes - L'Ile du Dr Moreau - L'Homme invisible - M. Barnstaple chez les hommes dieux et onze nouvelles.
L'invasion de la Terre par les Martiens, les manipulations génétiques, l'exploration spatiale, le voyage dans le temps, les univers parallèles, les savants fous... Anticipant les ressources de la science grâce à son imagination de romancier, humaniste, prophète parfois, H. G. Wells (1866-1946) a révolutionné la littérature en inventant la science-fiction moderne. "Aucun écrivain de notre temps n'a influencé aussi profondément ses contemporains", a dit de lui George Orwell. Un siècle plus tard, son oeuvre n'a rien perdu de son efficacité ni de sa puissance d'évocation.
Pourquoi la Terre est-elle bombardée, en permanence, par les rayons cosmiques? Joseph Davis avance une hypothèse:ce phénomène ne serait pas purement mécanique. Il pourrait alors s'agir d'une action délibérée pour transformer la matière vivante.Quand on mesure le chemin parcouru depuis la naissance du globe, les mutations génétiques soulignent que l'évolution privilégie l'intelligence. C'est aussi pourquoi l'homme affine ses connaissances et accroît ses capacités intellectuelles, de siècle en siècle, en raison de ces mutations à peine discernables. Quelle entité, ou quelle race du cosmos, voudrait ainsi infléchir notre avenir? Et dans quel but?