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Bruno Latour
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Habiter la Terre : Entretiens avec Nicolas Truong
Bruno Latour
- Les liens qui libèrent
- Poche +
- 11 Septembre 2024
- 9791020923677
Avant de nous quitter, Bruno Latour avait souhaité revisiter ses cinquante années de recherches au cours d'un entretien avec le grand reporter Nicolas Truong. Ce fut pour le philosophe l'occasion de reprendre et poursuivre les éléments les plus importants de sa pensée sur notre nouvelle condition terrestre. Il déploie ses réflexions à partir de cette conviction : si l'homme tient à sa survie en tant qu'espèce, il lui faut apprendre à s'émanciper des grands paradigmes qui le guident depuis les Lumières. Une introduction indispensable à l'oeuvre d'un des plus importants penseurs de notre époque.
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Conversation avec Bruno Latour
Bruno Latour
- Autrement
- Zadig-Autrement
- 13 Novembre 2024
- 9782080461872
Philosophe de terrain, Bruno Latour a toujours placé l'écologie au coeur de ses réflexions. Il évoque ici son enfance en Bourgogne dans une famille de négociants en vin : la naissance pour lui du sentiment d'un lien avec la terre. Pionnier de la sociologie des sciences, il estimait vivre un moment exceptionnel d'invention et de créativité, mais jugeait urgent de revoir en profondeur notre façon d'aborder les défis de l'époque. Cette conversation sur des préoccupations toujours d'actualité nous montre l'importance du collectif et la possibilité des liens entre responsabilités intellectuelle, artistique et politique.
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James Lovelock n'a pas eu de chance avec l'hypothèse Gaïa. En nommant ainsi le système fragile et complexe par lequel les phénomènes vivants modi?ent la Terre, on a cru qu'il parlait d'un organisme unique, voire d'une Providence divine. Rien n'était plus éloigné de sa tentative. Gaïa n'est pas le Globe, la Terre-Mère, une déesse païenne. Elle n'est pas non plus la Nature, telle qu'on l'imagine depuis le XVIIe siècle, cette Nature qui sert de pendant à la subjectivité humaine.
À cause des effets imprévus de l'histoire humaine, ce que nous regroupions sous le nom de Nature quitte l'arrière-plan et monte sur scène. L'air, les océans, les glaciers, le climat, les sols, tout ce que nous avons rendu instable interagit avec nous. Nous sommes entrés dans la géohistoire. C'est l'époque de l'Anthropocène. Avec le risque d'une guerre de tous contre tous. L'ancienne Nature disparaît et laisse place à un être dont il est dif?cile de prévoir les manifestations. Loin d'être stable et rassurant, il est constitué de boucles de rétroactions en perpétuel bouleversement.
En explorant les mille ?gures de Gaïa, on peut déplier tout ce que la notion de Nature avait confondu : une éthique, une politique, une étrange conception des sciences et, surtout, une économie, voire une théologie. -
Où atterrir ? comment s'orienter en politique
Bruno Latour
- La Decouverte
- Cahiers Libres
- 12 Octobre 2017
- 9782707197009
Peut-on continuer à faire de la politique comme si de rien n'était, comme si tout n'était pas en train de s'effondrer autour de nous ? Dans ce court texte politique, Bruno Latour propose de nouveaux repères, matérialistes, enfin vraiment matérialistes, à tous ceux qui veulent échapper aux ruines de nos anciens modes de pensée.
Cet essai voudrait relier trois phénomènes que les commentateurs ont déjà repérés mais dont ils ne voient pas toujours le lien -; et par conséquent dont ils ne voient pas l'immense énergie politique qu'on pourrait tirer de leur rapprochement.
D'abord la dérégulation qui va donner au mot de globalisation un sens de plus en plus péjoratif ; ensuite, l'explosion de plus en plus vertigineuse des inégalités ; enfin, l'entreprise systématique pour nier l'existence de la mutation climatique.
L'hypothèse est qu'on ne comprend rien aux positions politiques depuis cinquante ans, si l'on ne donne pas une place centrale à la question du climat et à sa dénégation. Tout se passe en effet comme si une partie importante des classes dirigeantes était arrivée à la conclusion qu'il n'y aurait plus assez de place sur terre pour elles et pour le reste de ses habitants. C'est ce qui expliquerait l'explosion des inégalités, l'étendue des dérégulations, la critique de la mondialisation, et, surtout, le désir panique de revenir aux anciennes protections de l'État national.
Pour contrer une telle politique, il va falloir atterrir quelque part. D'où l'importance de savoir comment s'orienter. Et donc dessiner quelque chose comme une carte des positions imposées par ce nouveau paysage au sein duquel se redéfinissent non seulement les affects de la vie publique mais aussi ses enjeux. -
La religion à l'épreuve de l'écologie : Exégèse et ontologie
Bruno Latour
- Empecheurs De Penser En Rond
- 15 Février 2024
- 9782359252699
De novembre 2020 à janvier 2021, Bruno Latour s'est prêté au jeu de relire un texte qu'il avait depuis longtemps oublié : sa thèse de doctorat. Reproduite en intégralité en seconde partie de cet ouvrage, elle a constitué le point de départ des entretiens qui la précèdent (menés par plusieurs sociologues et théologiens). L'enjeu de ces entretiens était d'aborder une question aussi importante que controversée : quel rôle a joué la " parole religieuse " dans la trajectoire intellectuelle de Bruno Latour ? Les méthodes exégétiques qu'il découvre en travaillant le texte biblique, sans cesse transposées et rejouées tout au long de ses recherches ultérieures (sur la science, le droit, les technologies, etc.), apparaissent ici comme un motif essentiel de son oeuvre - et ce, indépendamment de toute perspective confessionnelle. La religion est, pour Bruno Latour, un " mode d'existence " parmi d'autres, ni plus ni moins important. Ces dernières années, l'émergence d'un Nouveau Régime Climatique et l'irruption inquiétante de Gaïa ont été l'occasion, pour lui, de rouvrir cette question.
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Où suis-je ? leçons du confinement à l'usage des terrestres
Bruno Latour
- Empecheurs De Penser En Rond
- 21 Janvier 2021
- 9782359252002
Depuis la terrible expérience du confinement, les États comme les individus cherchent tous comment se déconfiner, en espérant revenir aussi vite que possible au " monde d'avant " grâce à une " reprise " aussi rapide que possible. Mais il y a une autre façon de tirer les leçons de cette épreuve, en tout cas pour le bénéfice de ceux que l'on pourrait appeler les terrestres. Ceux-là se doutent qu'ils ne se déconfineront pas, d'autant que la crise sanitaire s'encastre dans une autre crise bien plus grave, celle imposée par le Nouveau Régime Climatique. Si nous en étions capables, l'apprentissage du confinement serait une chance à saisir : celle de comprendre enfin où nous habitons, dans quelle terre nous allons pouvoir enfin nous envelopper - à défaut de nous développer à l'ancienne !
Où suis-je ? fait assez logiquement suite au livre précédent, Où atterrir ?
Comment s'orienter en politique. Après avoir atterri, parfois violemment, il faut bien que les terrestres explorent le sol où ils vont désormais habiter et retrouvent le goût de la liberté et de l'émancipation mais autrement situées. Tel est l'objet de cet essai sous forme de courts chapitres dont chacun explore une figure possible de cette métaphysique du déconfinement à laquelle nous oblige l'étrange époque où nous vivons. -
Nous n'avons jamais été modernes ; essai d'anthropologie symétrique
Bruno Latour
- La Decouverte
- Poches Decouverte
- 23 Mars 2006
- 9782707148490
Pollution des rivières, embryons congelés, virus du sida, trou d'ozone, robots à capteurs... : ces objets étranges qui envahissent notre monde relèvent-ils de la nature ou de la culture ? Comment les comprendre ? Jusqu'ici, les choses étaient simples : aux scientifiques la gestion de la nature, aux politiques celle de la société. Mais ce traditionnel partage des tâches devient de plus en plus impuissant à rendre compte de la prolifération des hybrides . D'où le sentiment d'effroi qu'ils procurent, et que ne parviennent pas à apaiser les philosophes contemporains, qu'ils soient antimodernes, postmodernes ou éthiciens. Et si nous avions fait fausse route ? En fait, notre société moderne n'a jamais fonctionné conformément au grand partage qui fonde son système de représentation du monde : celui qui oppose radicalement la nature d'un côté, la culture de l'autre. Dans la pratique, en effet, les modernes n'ont cessé de créer des objets hybrides, qui relèvent de l'une comme de l'autre, et qu'ils se refusent à penser. Nous n'avons donc jamais été vraiment modernes, et c'est ce paradigme fondateur qu'il nous faut remettre en cause aujourd'hui pour comprendre notre monde.
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Pasteur : une science, un style, un siècle
Bruno Latour
- Empecheurs De Penser En Rond
- 3 Novembre 2022
- 9782359252323
Le virus responsable de la Covid-19 n'est pas un professeur adepte de nouvelles méthodes pédagogiques. C'est un maître dur à l'ancienne qui répète inlassablement la même leçon. Et de reprendre encore une fois la démonstration de sa puissance : Vous me prenez pour un intrus dans votre monde, mais c'est vous qui êtes des intrus dans le mien. Chaque mutation de ce virus imprime dans notre cerveau rétif à quel point nous faisons société avec les microbes.
Un monde de microbes ? Cette leçon a été donnée aux sociétés humaines pour la première fois au XIXe siècle. Il était donc inévitable de revenir à l'histoire de la microbiologie en essayant de comprendre pourquoi nous ne sortirons pas de ces intrigues où s'emmêlent si étroitement la science, le droit, la politique et la structure des sociétés de ce temps.
Si je me suis tellement intéressé à Louis Pasteur, c'est parce qu'il offrait un cas unique au milieu de cette histoire de liens entre sociétés et microbes. Unanimement admiré pour ses découvertes, il est aussi le savant qui s'était mêlé, comme on va le voir, de toutes les questions de son temps. Pour la nouvelle histoire et sociologie des sciences, c'était le test idéal : une science à l'importance indiscutable qui avait transformé la société de façon radicale. Voilà qui allait permettre de nous sortir de ces visions figées qui continuent à vouloir séparer la science et la politique, les découvertes savantes et les collectifs humains alors qu'ils sont, à l'évidence, si étroitement mêlés. -
Politiques de la nature ; comment faire entrer les sciences en démocratie
Bruno Latour
- La Decouverte
- Poche Sciences Humaines
- 12 Février 2004
- 9782707142191
Comment combler le fossé apparemment infranchissable séparant les sciences (chargées de comprendre la nature) et la politique (chargée de régler la vie sociale), séparation dont les conséquences deviennent de plus en plus catastrophiques ?
La nature a toujours constitué l'une des deux moitiés de la vie publique - celle qui nous unit -, l'autre moitié formant ce qu'on appelle la politique, c'est-à-dire le jeu des intérêts et des passions - qui nous divise. L'écologie politique a prétendu apporter une réponse mais, à cause des controverses scientifiques qu'elle suscite, à cause de l'incertitude sur les valeurs qu'elle provoque, elle oblige à abandonner la nature comme mode d'organisation publique.
Selon Bruno Latour, la solution repose sur une profonde redéfinition à la fois de l'activité scientifique (à réintégrer dans le jeu normal de la société) et de l'activité politique (comprise comme l'élaboration progressive d'un monde commun). Ce sont les conditions et les contraintes de telles redéfinitions qu'il explore ici.
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Changer de société, refaire de la sociologie
Bruno Latour
- La Decouverte
- Poche Sciences Humaines
- 4 Octobre 2007
- 9782707153272
" Il faut changer de société ", dit-on souvent et on a bien raison, car celle où nous vivons est souvent irrespirable. Mais, pour y parvenir, il faut peut-être d'abord s'efforcer de changer la notion même de société. Et d'abord distinguer deux définitions du social. La première, devenue dominante dans la sociologie, présente le social comme l'ombre projetée par la société sur d'autres activités, par exemple l'économie, le droit, la science, etc. La seconde préfère considérer le social comme l'association nouvelle entre des êtres surprenants qui viennent briser la certitude confortable d'appartenir au même monde commun. Dans ce deuxième sens, le social se modifie constamment. Pour le suivre, il faut d'autres méthodes d'enquête, d'autres exigences, d'autres terrains.
C'est à retracer le social comme association que s'attache depuis trente ans ce qu'on a appelé la sociologie de " l'acteur-réseau " et que Bruno Latour présente dans ce livre. Sa proposition est simple : entre la société et la sociologie, il faut choisir. De la même manière que la notion de " nature " rend la politique impossible, il faut maintenant se faire à l'idée que la notion de société, à son tour, est devenue l'ennemie de toute pensée du politique. Ce n'est pas une raison pour se décourager mais l'occasion de refaire de la sociologie.
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Enquête sur les modes d'existence ; une anthropologie des modernes
Bruno Latour
- La Decouverte
- 20 Septembre 2012
- 9782707173478
Au moment où notre univers est menacé de destruction, ce livre-monde voudrait dépasser les oppositions philosophiques binaires et le découpage de la réalité en " domaines " devenus inopérants et proposer un plurivers plutôt qu'un univers à partir de quinze " modes d'existence " aptes à rendre compte de la réalité.
Le spectre de la modernisation hante la planète. On compare les sociétés en s'interrogeant sur les avancées ou sur les reculs de ce front apparemment irréversible de modernisation. Or, chose étrange, on manque toujours d'une description anthropologique de ceux qui se désignent comme étant à l'origine de ce mouvement. Dans un précédent livre, Bruno Latour avait fait l'hypothèse que " nous n'avons jamais été modernes " : le développement des sciences et des techniques nous aurait entraînés dans une histoire d'attachements chaque jour plus intimes entre humains et non-humains. Une histoire tout à fait contraire de celle des Modernes s'émancipant toujours davantage de la nature.
Pour repérer les valeurs multiples et contradictoires auxquelles tiennent ceux qui se disent Modernes, il faut accepter qu'il y ait plusieurs régimes de vérité, plusieurs types de raison, plusieurs modes d'existence dont l'enquêteur doit dresser avec soin les conditions de félicité et d'infélicité. On peut alors revisiter le coeur de notre vie collective : les sciences, les techniques, mais aussi le droit, la religion, la politique et, bien sûr, l'économie, la plus étrange et la plus ethnocentrique des productions. Et se poser autrement ces questions : Que nous est-il donc arrivé ? De quoi pouvons-nous hériter ? Qu'avons-nous en propre ? L'enjeu n'est pas mince au moment où les crises écologiques obligent toutes les sociétés à repenser ce qu'elles ont en commun.
Pour avancer dans ces questions, l'auteur a mis au point un dispositif original qui s'appuie sur une enquête collective auquel le livre sert d'introduction, de rapport provisoire. Grâce à un environnement numérique monté tout exprès, les lecteurs pourront participer au recueil des expériences multiples repérées par l'enquête, avant de devenir coproducteurs des versions finales. C'est par cet exercice d'" humanités numériques " que l'auteur prétend renouveler, avec ses lecteurs, l'anthropologie philosophique des Modernes. -
La fabrique du droit ; une ethnographie du Conseil d'Etat
Bruno Latour
- La Decouverte
- Poche Sciences Humaines
- 4 Novembre 2004
- 9782707144720
Le recours aux liens juridiques prend dans nos sociétés une importance grandissante. Il existe pourtant peu d'études empiriques sur la fabrique quotidienne du droit. Alors que la très grande technicité de la matière juridique réserve le droit aux juristes de profession, la sociologie l'explique trop rapidement par les rapports de forces qu'il ne ferait que dissimuler. La méthode ethnographique se trouve donc particulièrement bien ajustée à l'analyse du droit.
C'est toute l'originalité de cette étude du Conseil d'État que propose Bruno Latour. Il porte une grande attention aux actes d'écriture, à la fabrication et à la manipulation des dossiers, aux interactions entre les membres, aux particularités du corps des conseillers d'État, et surtout à la diversité des ressorts qui permettent de bien juger. Par une grande qualité de style, l'auteur sait rendre compte de la technicité des jugements et renouer les nombreux liens entre le droit et cette société qui le nourrit et à laquelle il sert, en même temps, de garant.
Après l'étude des laboratoires scientifiques, du discours religieux, de la parole politique, Bruno Latour continue, avec le droit, son programme d'anthropologie systématique des formes contemporaines de véridiction. -
Nous vivons entourés des produits de la technique, nos têtes sont pleines des résultats de la science. Pourtant, nous savons fort peu de choses sur la production des machines et sur la construction des découvertes. D'où viennent-elles ? Mystère... Il y a bien, pour nous l'expliquer, des scientifiques et des épistémologues, mais nous aimerions aller voir par nous-mêmes dans la littérature, dans les laboratoires, dans les bureaux d'études, dans les salles de conseils d'administration, chez les hommes politiques, comment se prépare ce monde dans lequel nous allons vivre.
Impossible d'y pénétrer ? Pas si sûr. Car si la science faite est rébarbative et fermée, la science en action est ouverte et accessible. Depuis les années 1970, un immense domaine d'étude s'est ouvert qui a profondément renouvelé notre vision de l'activité scientifique. À partir d'anecdotes et d'exemples, ce livre dégage les règles de méthodes qui permettront à ceux qui le souhaitent de continuer à suivre le travail des scientifiques et des ingénieurs. Car la science est devenue un vaste chantier où se forgent à la fois la nature et la société : comprendre une société, c'est dorénavant comprendre ses sciences et ses techniques en action, et ce livre, devenu un classique, sera, dans cette quête de connaissance, le plus précieux des viatiques.
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Qui perd la terre, perd son âme : la grande clameur
Bruno Latour
- Balland
- Essais
- 10 Novembre 2022
- 9782940719303
Bruno Latour, philosophe, sociologue, anthropologue est professeur émérite de Sciences Po Paris . Traduit dans une trentaine de langues, il est certainement l'auteur francophone contemporain le plus lu dans le monde ; ses travaux sur la crise climatique en ont fait une figure mondiale de la question écologique, « Le penseur qui inspire la planète » comme titrait la couverture de « l'Obs » il y a quelques mois . Il nous reçoit chez lui près de l'Odéon, au coeur du Quartier latin. Un entretien tout empreint de sagesse et de cette espérance que diffuse la fréquentation des grandes questions. Une manière de cristalliser près de 50 ans de recherche, d'enseignement, de publication et d'engagement au service des savoirs. Un regard partagé au soir de la vie.
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Petites leçons de sociologie des sciences
Bruno Latour
- La Decouverte
- Poches Decouverte
- 11 Janvier 2007
- 9782707150127
Porte-clefs, ralentisseurs, ceintures de sécurité, chatières, grooms de porte, nous entrons tous les jours en relation avec des dispositifs que l'on ne peut sans dommage réduire réduire à leur simple fonction d'objets techniques. Molécules, formules chimiques, cartes, diagrammes, microbes et galaxies, nous nous trouvons quotidiennement confrontés à des ensembles que l'on ne peut réduire sans risque à de simples faits scientifiques. Décidément, la connaissance est une affaire trop sérieuse pour être laissée aux seuls savants.
Amateur de science (comme on dit « amateur d'art »), Bruno Latour nous invite à « goûter » avec lui les techniques et les sciences, à en apprécier les forces et les faiblesses, à en critiquer la forme et le facture. Dans ce recueil de chroniques, il nous promène du bureau de Gaston Lagaffe, nouvel Archimède, aux anges du paradis, an passant par Berlin, les sols d'Amazonie, le fonctionnement du rein, et les cornéliens dilemmes d'une ceinture de sécurité... Dans un style allègre, il nous fait partager sa jubilation devant des objets et des faits qui mêlent toujours plus intimement les choses et les gens.
Conçues pour un large public, ces leçons s'adressent à tous ceux qui ne peuvent se résigner à réserver le nom de culture aux seules oeuvres d'art, et qui cherchent à se former le goût pour les faits avérés comme pour les techniques efficaces.
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Cogitamus ; six lettres sur les humanités scientifiques
Bruno Latour
- La Decouverte
- Poche Sciences Humaines
- 28 Août 2014
- 9782707182005
À l'automne 2009, une étudiante allemande fait part à Bruno Latour de son désarroi devant les disputes qui font rage avant le sommet de Copenhague sur le climat. Il lui signale l'existence d'un enseignement qui porte sur les liens multiformes entre les sciences, la politique et la nature. Pour diverses raisons, l'étudiante ne peut pas suivre le cours, que le professeur lui résume en six lettres. Au ?l de l'actualité que l'étudiante suit de son côté en tenant son « journal de bord », elle découvre peu à peu comment se repérer dans ces imbroglios créés par le développement même des sciences et des techniques.
D'Archimède àAvatar, c'est l'occasion pour le lecteur d'un époustou?ant galop dans le domaine des « humanités scienti?ques » : si la nature est entrée en politique, il faut bien que les sciences et les techniques fassent partie de ce qu'on appelait autrefois les « humanités ». Bruno Latour, dans ce véritable plaidoyer pour la « culture scienti?que », montre qu'il est impossible d'aborder les crises écologiques sans comprendre le caractère collectif et concret de l'acte de penser et de prouver. D'où le passage du cogito, cher à Descartes, à ce cogitamus, parce que « c'est grâce au fait que nous sommes nombreux, soutenus, institués, instrumentés que nous accédons au vrai ».
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Quelles entre-deux-guerres ? guerre et climat : le péril de la nostalgie toxique
Bruno Latour
- Aoc
- 13 Mai 2022
- 9782492542091
Eclipsé par la guerre en Ukraine, le dernier rapport du GIEC souligne l'irrémédiabilité des effets du changement climatique. Si Poutine porte aujourd'hui un coup de semonce inédit à l'idéal de paix issu de 1945, quels bouleversements de l'ordre mondial planétaire découleront du dérèglement climatique ? Au-delà de l'analogie entre ces deux tragédies concomitantes, il s'agit moins de les hiérarchiser que de tenter de les articuler. Saurons-nous tirer partie de cette urgence pour agir en faveur du climat ou succomberons-nous à un ultime et fatal boom des hydrocarbures ? Le sociologue Bruno Latour et la journaliste Naomi Klein éclairent de manière complémentaire la collision inédite de la guerre et du climat.
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Face à Gaïa ; huit conférences sur le nouveau régime climatique
Bruno Latour
- La découverte
- 8 Octobre 2015
- 9782359251081
À cause des effets imprévus de l'histoire humaine, ce que nous regroupions sous le nom de Nature quitte l'arrière-plan de notre décor séculaire et monte sur scène, au premier plan. L'air, les océans, les glaciers, le climat, les sols : tout ce que nous avons rendu instable, interagit avec nous. Gaïa est le nom du retour sur Terre de tout ce que nous avions envoyé off shore. Nous sommes ces Terriens, qui se définissent politiquement comme ceux qui se préparent à regarder Gaïa de face.
James Lovelock n'a pas eu de chance avec l'hypothèse Gaïa. En nommant par ce vieux mythe grec le système fragile et complexe par lequel les phénomènes vivants modifient la Terre, on a cru qu'il parlait d'un organisme unique, d'un thermostat géant, voire d'une Providence divine. Rien n'était plus éloigné de sa tentative. Gaïa n'est pas le Globe, n'est pas la Terre-Mère, n'est pas une déesse païenne, mais elle n'est pas non plus la Nature, telle qu'on l'imagine depuis le XVIIe siècle, cette Nature qui sert de pendant à la subjectivité humaine. La Nature constituait l'arrière-plan de nos actions.
Or, à cause des effets imprévus de l'histoire humaine, ce que nous regroupions sous le nom de Nature quitte l'arrière-plan et monte sur scène. L'air, les océans, les glaciers, le climat, les sols, tout ce que nous avons rendu instable, interagit avec nous. Nous sommes entrés dans la géohistoire. C'est l'époque de l'Anthropocène. Avec le risque d'une guerre de tous contre tous.
L'ancienne Nature disparaît et laisse la place à un être dont il est difficile de prévoir les manifestations. Cet être, loin d'être stable et rassurant, semble constitué d'un ensemble de boucles de rétroactions en perpétuel bouleversement. Gaïa est le nom qui lui convient le mieux.
En explorant les mille figures de Gaïa, on peut déplier tout ce que la notion de Nature avait confondu : une éthique, une politique, une étrange conception des sciences et, surtout, une économie et même une théologie. -
Nous ne vivons pas sur la même planète - un conte de noël ; Imaginer les gestes barrieres contre le retour à la production d'avant-crise
Bruno Latour
- Aoc
- 1 Décembre 2020
- 9782956720126
« La première leçon du coronavirus est aussi la plus stupéfiante : la preuve est faite, en effet, qu'il est possible, en quelques semaines, de suspendre partout dans le monde et au même moment, un système économique dont on nous disait jusqu'ici qu'il était impossible à ralentir ou à rediriger. » Bruno Latour En décembre 2019, Bruno Latour envoie, tel un cadeau, un conte de Noël au quotidien numérique AOC, qui le publie immédiatement. Trois mois plus tard, alors que la pandémie de Covid-19 vient de nous installer dans le confinement, il envoie un second cadeau : un article qui sera certainement l'un des plus lus à travers la planète durant ces mois reclus, traduit en une vingtaine de langues. Ce sont ces deux textes qu'AOC a voulu réunir (en un volume tête-bêche) pour en faire l'un de ses « Imprimés ».
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Pasteur : guerre et paix des microbes ; irréductions
Bruno Latour
- La découverte
- Poche Sciences Humaines
- 6 Octobre 2011
- 9782707170118
La découverte par Louis Pasteur des microbes dans les années 1870 fait partie des pages célèbres de l'histoire des sciences, et même de l'histoire de France. Loin des clichés et des mythes, Bruno Latour en propose dans ce livre une lecture originale. En étudiant le travail de Pasteur et des pastoriens entre 1870 et 1914, il montre comment la bactériologie et la société française se sont transformées ensemble. C'est ainsi l'invention proprement politique d'une science, d'un savant et d'une époque qui se trouve mise en évidence. Pasteur apparaît, dans les détails de son travail sur les microbes, comme un remarquable sociologue et un fin politique, puisqu'il parvient à ajouter les microbes au corps social.
Entre épistémologie, histoire et sociologie des sciences, ce livre, devenu un classique de l'histoire sociale des sciences, invite à revenir sur la division entre rapports de forces et rapports de raison, entre politique et savoir. C'est l'objet de la seconde partie du livre, qui se présente comme un petit précis de philosophie dans lequel l'auteur se propose de pratiquer, au lieu des réductions qu'impose la division entre science, nature et société, des irréductions. Il s'agit de rendre les sciences et les techniques moins opaques et peut-être moins périlleuses.
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L'espoir de pandore ; pour une version réaliste de l'activité scientifique
Bruno Latour
- La Decouverte
- Poches Decouverte
- 24 Mai 2007
- 9782707152367
Les conceptions que les chercheurs, les journalistes, les décideurs et le grand public se font des sciences datent au mieux d'une cinquantaine d'années, au pire de deux siècles. Alors que les crises écologiques ont mis les activités scientifiques et les innovations techniques au coeur des débats contemporains, nous continuons à les penser comme on le faisait au temps de la lutte contre l'obscurantisme ou de la modernisation triomphante. Ce décalage empêche de réagir devant les imbroglios de politiques, de droit, de science et de technique dans lesquels nous nous trouvons chaque jour plus profondément emmêlés. On accuse souvent la nouvelle anthropologie des sciences et des techniques d'être « relativiste » et de mettre en péril avec l'objectivité, aussi bien la paix civile que la morale. En menant le lecteur de la forêt amazonienne à l'histoire des techniques en passant par les laboratoires de Pasteur et de Joliot, sans oublier l'agora de Socrate, Bruno Latour montre pourquoi il est devenu indispensable d'offrir enfin une vision réaliste des sciences. En fin de compte, c'est toute la Constitution moderne qu'il faut peu à peu refaire. Ce livre est le compagnon de Politiques de la nature qui en prolonge l'entreprise du côté de la philosophie politique. La science est une chose trop importante pour être laissée aux seuls savants.
Bruno Latour, philosophe et sociologue des sciences, est professeur à Sciences-Po Paris. Il a écrit de nombreux ouvrages et articles sur l'anthropologie du monde moderne. La plupart de ses ouvrages en français ont été publiés à La Découverte, dont Changer de société. Refaire de la sociologie (2006) et Petites Leçons de sociologie des sciences (2007).
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Sur le culte moderne des dieux faitiches ; iconoclash
Bruno Latour
- Empecheurs De Penser En Rond
- 15 Octobre 2009
- 9782359250046
Ce livre marque une étape clef dans le projet de Bruno Latour : faire l'anthropologie des modernes. Il est composé de deux textes dont l'objectif est de remettre en cause des notions qui nous tiennent habituellement à coeur : celle de « croyance » et celle de « critique ». Avec humour, Bruno Latour bricole deux notions : celle de faitiche et celle d'iconoclash. Elles lui permettent d'abolir la distance que nous avions crue solidement établie entre nous (les modernes) et les autres. La notion de faitiche permet de douter de la croyance en la croyance, celle d'iconoclash permet de suspendre le geste iconoclaste pour en interroger l'histoire. Il remet ainsi en cause toute une partie de l'édifice sur lequel sont construites les science humaines. Mais, chemin faisant, il crée les outils pour nous aider à nous comprendre nous-mêmes, à faire notre propre anthropologie.
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" Aramis est un métro automatique, que l'on a failli construire au Sud de Paris.
J'en ai fait le héros d'un dossier de science-fiction. Toutes les aventures de ce héros non-humain sont véridiques. Mais elles n'apparaissent jamais vraisemblables, parce que nous ne sommes pas habitués à enquêter en détail sur les amours et les haines des techniques de pointe. Pour la première fois, je crois, l'histoire d'une enquête de sociologie et l'histoire amoureuse d'une machine se déploient de concert.
Pour la première fois aussi les ingénieurs parlent directement, et leur voix comme leurs documents ne ressemblent guère au mythe terrifiant de la technique sans âme. Aux humanistes, j'ai voulu offrir l'analyse détaillée d'une technique assez magnifique, assez spirituelle, pour les convaincre que les machines qui les entourent sont des objets culturels dignes de leur attention et de leur respect. Aux techniciens, j'ai voulu montrer qu'ils ne pouvaient pas concevoir un objet technique sans prendre en compte la foule des humains, leurs passions, leurs politiques, leurs pauvres calculs et qu'en devenant de bons sociologues et de bons humanistes, ils en deviendraient de meilleurs ingénieurs et des décideurs plus avisés.
Un objet purement technique n'est qu'une utopie. Aux chercheurs en sciences humaines, enfin, j'ai voulu montrer que la sociologie n'est pas cette science des seuls humains, mais qu'elle peut accueillir à bras ouverts les foules de non-humains comme elle le fit au siècle passé pour les masses de pauvres gens. Notre collectif est tissé de sujets parlants, peut-être, mais auxquels s'attachent en tout point les pauvres choses, nos frères inférieurs.
En s'ouvrant à eux, le lien social deviendrait sans doute moins mystérieux. Oui, je voudrais que l'on pleure de vraies larmes en lisant la triste histoire d'Aramis et que nous apprenions de cette histoire à aimer les techniques. ".
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Jubiler. ou les tourments de la parole religieuse
Bruno Latour
- Empecheurs De Penser En Rond
- 5 Septembre 2013
- 9782359250749
" Si en matière de science naturelle ou sociale, le chercheur a le devoir d'ajouter sa pierre au vaste édifice du savoir, de découvrir, d'innover, de produire de l'information nouvelle, en matière de religion, son devoir est de fidélité : il ne doit pas inventer, mais renouveler ; il ne doit pas découvrir, mais recouvrer ; il ne doit pas innover, mais reprendre à nouveaux frais la sempiternelle ritournelle. " Il existe de nombreuses études sur le sentiment religieux, sur la pratique religieuse, et une vaste érudition sur l'histoire et la théologie des religions développée en Occident. Il existe également toute une littérature de piété ayant pour but de développer ou de réveiller la foi des fidèles. Bruno Latour aborde dans ce livre la tradition chrétienne par un biais à la fois beaucoup plus direct et beaucoup plus contourné : il s'intéresse aux difficultés que rencontrent ceux qui souhaitent non pas parler de religion, mais parler religieusement. Tout est dans cet adverbe si difficile à saisir car il n'a rien à voir avec la croyance. En étudiant avec soin les conditions d'énonciation de cette parole, il dégage peu à peu les règles d'usage qui la rendent possible ou impossible.
Il le fait de la seule façon qui soit adaptée à ce genre de parole, c'est-à-dire de l'intérieur et en faisant subir au narrateur, par un mode d'écriture original, les tourments de l'expression religieuse. D'où ce livre mordant et brûlant qui fusionne deux genres habituellement distincts : l'analyse et la jubilation.