Un rabbin est confronté chaque jour au mystère de la mort. Pour accompagner les mourants et réconforter les endeuillés, il tente de transmuer l'inéluctable, d'y trouver du sens : « Je me tiens aux côtés de femmes et d'hommes qui, aux moments charnières de leurs vies, ont besoin de récits », écrit Delphine Horvilleur. Ce livre de consolation tresse étroitement trois fils - le conte, l'exégèse et la confession : la narration d'une existence interrompue, la manière de donner une signification à cette mort à travers les textes de la tradition, et l'évocation d'une blessure intime ou la remémoration d'un souvenir enfoui. Les textes sacrés ouvrent un passage entre les vivants et les défunts, et « le rôle d'un conteur est de se tenir à la porte pour s'assurer qu'elle reste ouverte », nous invitant ainsi à faire la paix avec nos disparus et avec notre propre histoire.
Ça commence parfois par une inquiétude ou un malaise. On se sent en décalage. On a le sentiment de ne pas « être à sa place ». Mais qu'est-ce qu'être à sa place, dans sa famille, son couple, son travail ? Quels sont les espaces, réels ou symboliques, qui nous accueillent ou nous rejettent ? Faut-il tenter de conquérir les places qui nous sont interdites, à cause de notre genre, notre handicap, notre âge, notre origine ethnique ou sociale ? Peut-être faut-il transformer ces lieux de l'intérieur et s'y créer une place à soi ?C. M.Cet ouvrage interroge ce qui est à la fois la formulation d'un désir personnel et un nouvel impératif social. Et si, comme nous le suggère Claire Marin, le propre d'une place était de sans cesse se déplacer, ou de déplacer celui qui croit pouvoir s'y installer ?La philosophe circonscrit brillamment un concept multiple et éternel. Télérama.Un essai remarquable, un voyage intime, philosophique et littéraire. Libération.Une réflexion pénétrante. Le Monde.
Dans ce livre très personnel, la journaliste féministe, lesbienne et militante Alice Coffin cherche à savoir pourquoi, soixante-dix ans après la publication du Deuxième Sexe, et ce malgré toutes les révolutions qui l'ont précédé et suivi, le constat énoncé par Simone de Beauvoir, « le neutre, c'est l'homme », est toujours d'actualité. Elle y évoque son activisme au sein du groupe La Barbe, qui vise à « dénoncer le monopole du pouvoir, du prestige et de l'argent par quelques milliers d'hommes blancs ». Elle y questionne un système médiatique qui peine à se repenser ; interroge la difficulté des personnalités publiques à « sortir du placard » ; revient sur l'importance d'étendre la PMA pour toutes, et sur la déflagration #MeToo.Un ouvrage combattif et joyeux, mais sans concession, qui aide à mieux comprendre ce que veut dire être lesbienne aujourd'hui.Un essai percutant. Elle.Alice Coffin nous plonge dans les coulisses des médias et de la politique. Les Inrocks.
Nous sommes des millions à avoir oublié notre petite enfance... pourquoi ?
Nos premières années se sont effacées de notre mémoire et devenus adultes nous avançons en nous questionnant, troublés par un mal-être inexplicable. Comment entendre les messages et les signes que notre âme ne cesse de nous envoyer ?
Stéphane Allix expose son cheminement vers la découverte d'une terrible vérité. Une révélation qui est aussi le premier pas vers la guérison.
Les femmes ont une histoire de luttes pour leurs droits, conquis, arrachés, défendus. Sur les pas de Louise Michel, de Gisèle Halimi, mais aussi de tant d'autres invisibilisées, comme Pauline Léon, Malika El Fassi ou encore les colleuses de Stop féminicides, Mathilde Larrère, historienne, retrace les combats féministes de la Révolution française jusqu'au mouvement #MeToo. À l'histoire, le livre mêle des récits, des documents, des chansons et des slogans, reflétant l'ardeur et la détermination de celles qui n'acceptent pas l'inégalité des sexes, les discriminations, montrant combien elles se tiennent la main au-delà des siècles.
Robert Badinter occupe une place aussi singulière qu'importante au sein de la société française. Un homme juste. Celui qui a aboli la peine de mort et qui, à ce titre, figure déjà dans les livres d'histoire.
Avocat, professeur d'université, ministre de la Justice, président du Conseil constitutionnel, sénateur, essayiste, Robert Badinter s'est toujours refusé à écrire ses mémoires, lui qui aime tant cultiver le secret. Qui sait que son destin s'est joué un jour de février 1943 quand, à Lyon, la Gestapo a arrêté son père ? Qui connaît la véritable nature de sa longue amitié avec François Mitterrand ? D'où vient cette volonté tenace de combattre l'injustice ? Comment devient-on la dernière icône de la gauche française ?
Robert Badinter s'est confié aux auteurs, l'une historienne, l'autre journaliste, expliquant en particulier ses combats. Répondait-il à toutes leurs questions ? À sa façon. D'où ce portrait, cet essai biographique à la fois fouillé et critique d'un personnage hors du commun.
Née d'un père kabyle issu d'une famille de marabouts et d'une mère française d'origines juive et catholique, Kahina Bahloul a grandi en Algérie où elle a vécu au plus près la montée de l'intégrisme. Spécialiste de la mystique musulmane, elle décide de s'engager plus activement à la suite des attentats de 2015. Revendiquant, sur la base de sources classiques, la légitimité pour une femme d'être imame, de diriger les prières et d'enseigner, elle fonde en 2019 la mosquée Fatima, d'inspiration soufie, ouverte aux femmes voilées ou non, mais aussi aux non-musulmans. À l'image de la reine berbère résistante dont elle a hérité le prénom et le caractère, Kahina Bahloul, première femme imame en France, est aujourd'hui présente sur tous les fronts pour évoquer la possibilité d'un islam moderne et libéral.Un plaidoyer stimulant pour un islam affranchi du littéralisme qui le sclérose. La Croix.Le récit lumineux d'un chemin hors norme. Elle.Prix Mare Nostrum 2021.
« Les «siens». Les voilà justement. Chéris, choyés, passionnément aimés. Les voilà, toutes générations confondues, réunis dans ce livre composé à partir de centaines de photos glanées dans ses albums privés ou dans des boîtes à chaussures regorgeant de clichés. Les voilà, telle une tribu joyeuse et magnifique ; tour à tour alignés, enlacés, dispersés, studieux ou bien sportifs, câlins ou turbulents, rieurs ou nostalgiques, surpris dans le quotidien ou posant lors d'une fête de famille. Les voilà, les amours de sa vie. Son socle. Son souffle. Sa chair. Son bouclier et son moteur. Une part de son mystère. Affichant une filiation qui faillit être interrompue et à laquelle elle tenait plus que tout au monde. »
« Les personnes que je croise me regardent comme une vieille connaissance à laquelle elles associent deux images contradictoires : la présentatrice d'une émission célèbre qui demeure dans la mémoire collective ; la femme qui fit des milliers de "unes" de journaux à l'occasion d'un scandale planétaire impliquant son mari.
N'étant pas seulement l'une et ne me reconnaissant pas dans l'autre, je me suis résolue à écrire mes Mémoires, après y avoir été longtemps réticente.
Je me suis efforcée d'être juste. Pas exhaustive, mais sincère. Je parle de mes parents, de cette enfance très protégée qui aurait pu mettre hors de ma portée les armes nécessaires pour lutter dans la vie ; j'évoque certains personnages hauts en couleur que j'ai eu la chance de croiser ; je brosse le portrait le plus fidèle possible du monde des médias tel que je l'ai connu ; je raconte les grands bonheurs de ma vie et les épreuves qui l'ont écorchée. »
Le réchauffement climatique n'est plus une hypothèse, c'est un fait vérifiable. Mais ses effets spectaculaires ne sont encore que la face la plus visible d'un bouleversement de bien plus grande ampleur qui concerne la vie elle-même.
Ces trente dernières années, un quart des oiseaux d'Europe ont disparu et pourtant nous n'avons pas marché sur leurs cadavres le long des routes et des chemins... Aujourd'hui, tout laisse à penser que nous sommes à l'aube d'une sixième extinction qui arrive à une vitesse foudroyante : on estime que jusqu'à un million d'espèces sont en train de décliner et qu'elles pourraient bientôt s'éteindre. L'homme et sa consommation sans cesse croissante d'espace et d'énergie en sont la première cause. Si rien n'est fait, cette nouvelle crise majeure de la biodiversité aura bien lieu, et l'humanité, qui dépend de l'équilibre des écosystèmes, pourrait elle aussi disparaître.
B. D.
Le président du Muséum d'histoire naturelle livre un plaidoyer pour le vivant et un guide pratique, à hauteur d'homme, pour éviter le naufrage. Il pose ainsi, sans moralisme, les jalons d'une éthique pour la planète.
C'est l'histoire d'un homme qui vient d'avoir quatre-vingt-deux ans. Déjà ? Jadis, il était toujours pressé, il régnait sur le monde de la culture et il se sentait invincible. Aujourd'hui, à la retraite, c'est plus calme : les défaillances du corps, les anxiétés de l'âme, la peur de perdre ses vieux amis qui forment une bande de joyeux octogénaires... Une autre vie commence. Avec le plaisir de pouvoir enfin prendre son temps - et aussi de le perdre. À travers ce narrateur qui lui ressemble comme deux gouttes de vieux bourgogne, Bernard Pivot raconte le grand âge à sa façon. Curiosité, lucidité, humour, c'est bien lui. Et c'est bien sa manière de proposer une petite leçon de gouvernance individuelle où chacun trouvera quelques recettes pour vieillir heureux.
Charlotte Pudlowski a 26 ans quand sa mère lui apprend qu'elle-même, enfant, a subi un inceste. Pourquoi un si long silence ? Pourquoi sa mère, dont elle est si proche, ne lui avait-elle rien dit ? Et comment peut-on si mal connaître une violence qui concerne près de 10 % de la population ? Ce tabou familial est aussi le plus grand tabou social. Alors la journaliste mène l'enquête, questionne des experts, rencontre des victimes, et explore les mécanismes du trauma incestueux à travers un podcast bouleversant. Diffusé à l'automne 2020, il totalise près d'un million d'écoutes et déclenche un vif débat. Avec ce livre, elle approfondit son récit, saisissant les strates implacables du silence et montrant comment les mots peuvent être une arme. La parole est-elle enfin libérée ?Un ouvrage puissant, qui mêle analyses et témoignages, pour explorer encore les racines de cette violence. Le Journal du dimanche.Un livre essentiel. Elle.
J'ai toujours su que ce Journal amoureux existait... Maman m'en avait parlé. C'est Paul qui est à l'origine de ce projet car il voulait aider maman à prendre confiance en son talent, auquel elle ne croyait guère à l'époque. C'était d'autant plus généreux de sa part qu'il n'a jamais tenu un journal de sa vie et que c'était même contraire à sa nature. Maman lui rendait souvent hommage pour cette initiative - et elle n'avait l'hommage facile pour personne !
Blandine de Caunes Jeunes trentenaires, Benoîte Groult et Paul Guimard racontent à tour de rôle leur quotidien, laissant déjà entrevoir le talent des deux écrivains reconnus qu'ils deviendront. Leur journal constitue par ailleurs un formidable document sur les années 1950 et sur le féminisme naissant d'une femme engagée qui participera à tous les combats de son époque.
De l'Amérique latine, nous connaissons quelques noms célèbres : Bolivar, Perón, Zapata, Castro, Chavez. N'aurait-on pas plaisir à voir ces personnalités replacées dans leur contexte ? Tant de films, de romans, de séries nous l'ont racontée que nous croyons tout savoir de l'histoire des États-Unis. Est-on sûr d'en comprendre précisément les ressorts ? À l'inverse, nos connaissances de l'histoire de l'Océanie se résume à peu : des vahinés et des cocotiers. Quel dommage ! L'épopée du Pacifique et de ses milliers d'îles est d'une richesse inouïe. Avec le talent de conteur qui a fait le succès de ces précédents livres, François Reynaert nous emmène dans ce que les Européens, en les découvrant, ont vu comme des Nouveaux Mondes : les Amériques et l'Océanie. Il nous invite à un voyage qui va des grands empires précolombiens à l'Amérique de Trump, des ancêtres des Polynésiens au Pacifique du XXIe siècle.
Reporter de guerre pendant plus de quinze ans, Stéphane Allix a brusquement changé de voie après un événement bouleversant : la mort de son frère, au printemps 2001. Depuis, il n'a cessé d'explorer les mystères de la conscience et de la mort.
Dans cet ouvrage, il nous entraîne aux quatre coins du monde à la recherche de témoignages, rencontrant des médecins, des chercheurs, des médiums, des lamas tibétains ou des chamanes de la forêt amazonienne. Il dresse ici le tableau des connaissances actuelles sur la mort pour aborder de façon originale et novatrice cette question éternelle : y a-t-il une vie après la vie ?
« Vous avez les plus belles jambes du monde, vous serez ma femme ou ma maîtresse. Moi, épouser un Juif, jamais ! Vous prenez votre petit déjeuner à la table de ce nazi ! Comme c'est gentil de me reconnaître, Jacques Lacan. Madame ! J'ai compris l'étymologie de con-cierge. J'aime quand tu as le corps gai... ».
Des phrases qui font passer de l'anecdote à l'idée, qui sont comme des noms propres qui titrent les souvenirs. Elles fabriquent une autobiographie philosophique, racontée à mon fils Victor et écrite avec lui. En les disant, je comprends pourquoi et comment elles m'ont fait vivre-et-penser. Si dures soient-elles parfois, elles donnent accès à la tonalité du bonheur.
B. C.
Prenez une profonde inspiration, soufflez, désormais vous êtes Claudette Colvin, quinze ans, une adolescente noire de l'Alabama, qui, le 2 mars 1955, neuf mois avant Rosa Parks, refuse de céder son siège à une passagère blanche dans un bus.
Noire, la vie méconnue de Claudette Colvin est l'histoire de cette héroïne oubliée et le portrait d'une ville légendaire, Montgomery, où se croisent Martin Luther King, jeune pasteur, et Rosa Parks, pas encore mère du mouvement des droits civiques. C'est aussi le récit d'un combat qui dure encore contre la violence raciste et l'arbitraire.
L'Assignation, les Noirs n'existent pas est un plaidoyer universaliste contre toutes les formes de racisme et d'assignations. Réfléchissez à la dernière fois que quelqu'un vous a dit : « J'adore la musique blanche ! » Vous ne trouvez pas ? C'est normal, ça n'est jamais arrivé. En revanche, impossible de compter le nombre de fois où vous avez entendu : « J'adore la musique noire ! » Au fait qu'est-ce qu'un Noir ? D'ailleurs, est-ce que ça existe ?
En 1988, Claire rencontre François Mitterrand. Elle est étudiante en droit, il est président de la République. Cinquante ans de vie les séparent. Ils s'aiment à huis clos, jusqu'à la fin, en 1996. Voici révélé le dernier secret du grand président.
À la fois récit amoureux et histoire d'un règne, ce livre exceptionnel mêle portraits, dialogues, souvenirs, déjeuners à l'Élysée, soirées, lectures, promenades sur les quais de la Seine, carnets, temps volé au temps. Dans une langue magnifique et pure, au plus proche de ces deux êtres, comme un grand tableau au Louvre où se dessinent amour et mort, Solenn de Royer nous offre des pages intimes et politiques, qu'à votre tour vous n'oublierez jamais.
Pour échapper aux bombardements qui menacent Londres en 1940, Alathea Fitzalan Howard, dix-sept ans, est envoyée chez son grand-père au domaine de Cumberland Lodge, à quelques pas du château de Windsor. Adolescente solitaire, elle trouve l'affection dont elle rêvait grâce à son amitié privilégiée avec ses nouveaux voisins : le roi George VI et son épouse, et leurs filles, les princesses Elizabeth et Margaret. Toutes les trois, elles aiment les fêtes, les soirées cinéma et les pique-niques. Mais la guerre n'est jamais loin. Leur quotidien est rythmé par les sirènes nocturnes, le souvenir des jeunes gens envoyés au front et l'hôpital de campagne où Alathea travaille comme bénévole. Le journal intime d'Alathea dévoile le portrait franc et plein de vie de la famille royale et de la princesse Elizabeth, jeune fille chaleureuse et discrète, déjà en route vers son destin.
L'exploit d'Oskar Schindler est connu, celui de Felix Kersten l'est beaucoup moins. Pourtant, un mémorandum du Congrès juif mondial établissait dès 1947 que cet homme avait sauvé en Allemagne « 100 000 personnes de diverses nationalités, dont environ 60 000 juifs ». Dans son roman Les Mains du miracle, Joseph Kessel retraçait déjà l'action du thérapeute d'Himmler, sans que le lecteur puisse toujours distinguer la part de Kessel de celle de Kersten. Pour reconstituer cette dernière au travers des archives, des mémoires, des journaux, des notes et des dépositions des principaux protagonistes, il fallait un historien spécialiste de la Seconde Guerre mondiale qui soit également polyglotte. Le résultat est un récit de terreur, de lâcheté, de générosité, de fanatisme et d'héroïsme qui tiendra jusqu'au bout le lecteur en haleine.
Qui était Emily Dickinson ? Plus d'un siècle après sa mort, on ne sait encore presque rien d'elle. Son histoire se lit en creux : née en 1830 dans le Massachusetts, morte en 1886 dans la même maison, elle ne s'est jamais mariée, n'a pas eu d'enfants, a passé ses dernières années cloîtrée dans sa chambre. Elle y a écrit des centaines de poèmes - qu'elle a toujours refusé de publier. Elle est aujourd'hui considérée comme l'une des figures les plus importantes de la littérature mondiale.
À partir des lieux où elle vécut, Dominique Fortier a imaginé sa vie, une existence essentiellement intérieure, peuplée de fantômes familiers, de livres, et des poèmes quelle traçait comme autant de voyages invisibles. Elle la suit et tisse une réflexion d'une profonde justesse sur la liberté, le pouvoir de la création, les lieux que nous habitons et qui nous habitent en retour. Une traversée d'une grâce et d'une beauté éblouissantes.
C'est à un voyage hors du commun que nous convient Rithy Panh et Christophe Bataille : un voyage vers l'enfance et vers les rizières où furent tués, par l'idéologie, la faim et la violence, 1,8 million de Cambodgiens. Le cinéaste cherche le tombeau de son père, la fosse où furent englouties sa mère et ses soeurs, mais aussi le banian où il s'abrita, désespéré, avec ses boeufs. Rithy Panh et Christophe Bataille roulent à travers le pays, parlent avec les bonzes, questionnent les villageoises âgées, déterrent des ossements et des tissus ensanglantés.
Rithy Panh poursuit son chemin, nouant un rapport unique avec les vivants, victimes, bourreaux, complices. D'une conversation avec Noam Chomsky aux visites aux femmes-devins, les auteurs nous offrent un grand livre. Car l'oubli guette, et la négation.
Les essences naturelles sont toujours la part magique d'un parfum. Depuis trente ans, Dominique Roques parcourt les continents pour trouver les extraits de fleurs, feuilles, fruits ou bois, senteurs d'exception que les « nez » assemblent dans leurs formules. Au fil de ses voyages, il nous entraîne à la rencontre d'hommes et de femmes aux savoir-faire immémoriaux. Cueilleurs de fleurs en Bulgarie ou en Inde, bouilleurs de gomme en Andalousie, gemmeurs au Salvador ou au Laos, cultivateurs de patchouli ou de lavande, planteurs de santal, distillateurs de vétiver ou de bergamote... Tous participent d'une histoire de trois mille ans qui offre aux parfumeurs la rose et le jasmin, le oud et l'encens, le benjoin et la vanille.
Avec humanité, passion et poésie, Dominique Roques nous raconte cet héritage fascinant et fragile.
En 1982, Olivier Guez n'a pas dix ans lorsqu'il assiste à son premier match de football. Les formes pures du stade, les projecteurs aveuglants, le vert ardent de la pelouse et les milliers de petites touches bleues qui parsèment les gradins... C'est le vertige, l'immense frisson. Il ne s'est jamais vraiment remis de ce spectacle grandiose.
Le football a donné à l'écrivain le goût des autres et le goût du large. Au fil de ses voyages, il a constaté que ce sport était le miroir des nations, de leur histoire, de leurs conflits et de leurs imaginaires. Cette « passion absurde et dévorante », partagée par des milliards d'hommes et de femmes à travers le monde, il la décrit dans ce recueil de textes admirables de sincérité, illustrés de photographies de légende, qui vibrent pour toujours dans la mémoire de chacun.