Un rabbin est confronté chaque jour au mystère de la mort. Pour accompagner les mourants et réconforter les endeuillés, il tente de transmuer l'inéluctable, d'y trouver du sens : « Je me tiens aux côtés de femmes et d'hommes qui, aux moments charnières de leurs vies, ont besoin de récits », écrit Delphine Horvilleur. Ce livre de consolation tresse étroitement trois fils - le conte, l'exégèse et la confession : la narration d'une existence interrompue, la manière de donner une signification à cette mort à travers les textes de la tradition, et l'évocation d'une blessure intime ou la remémoration d'un souvenir enfoui. Les textes sacrés ouvrent un passage entre les vivants et les défunts, et « le rôle d'un conteur est de se tenir à la porte pour s'assurer qu'elle reste ouverte », nous invitant ainsi à faire la paix avec nos disparus et avec notre propre histoire.
Ça commence parfois par une inquiétude ou un malaise. On se sent en décalage. On a le sentiment de ne pas « être à sa place ». Mais qu'est-ce qu'être à sa place, dans sa famille, son couple, son travail ? Quels sont les espaces, réels ou symboliques, qui nous accueillent ou nous rejettent ? Faut-il tenter de conquérir les places qui nous sont interdites, à cause de notre genre, notre handicap, notre âge, notre origine ethnique ou sociale ? Peut-être faut-il transformer ces lieux de l'intérieur et s'y créer une place à soi ?C. M.Cet ouvrage interroge ce qui est à la fois la formulation d'un désir personnel et un nouvel impératif social. Et si, comme nous le suggère Claire Marin, le propre d'une place était de sans cesse se déplacer, ou de déplacer celui qui croit pouvoir s'y installer ?La philosophe circonscrit brillamment un concept multiple et éternel. Télérama.Un essai remarquable, un voyage intime, philosophique et littéraire. Libération.Une réflexion pénétrante. Le Monde.
Des champs de bataille d'Alexandre le Grand à la Villa des Papyrus après l'éruption du Vésuve, des palais de la sulfureuse Cléopâtre au supplice de la philosophe Hypatie, des camps de concentration à la bibliothèque de Sarajevo en pleine guerre des Balkans, mais aussi dans les somptueuses collections de manuscrits enluminés d'Oxford et dans le trésor des mots où les poètes de toutes les nations se trouvent réunis, Irene Vallejo nous fait découvrir la route parsemée d'inventions révolutionnaires et de tragédies dont les livres sont toujours ressortis plus forts et plus pérennes. L'Infini dans un roseau est une ode à leur immense pouvoir et à tous ceux qui, depuis des générations, en sont conscients et permettent la transmission du savoir et des récits.Un périple picaresque, aussi haut en couleur que sûr en références. Érudit et lyrique, passionné et précis. Roger-Pol Droit, Le Monde des livres.Avec un talent fou, la philologue conte les tribulations des livres au fil des siècles. Palpitant. Juliette Cerf, Télérama.Prix national de l'essai 2020 (Espagne).Traduit de l'espagnol par Anne Plantagenet.
Membre convaincu du parti nazi dès 1923, aveuglément soutenu par son épouse Charlotte, Otto von Wächter a rapidement intégré l'élite hitlérienne, devenant notamment, au début de la Seconde Guerre mondiale, gouverneur de Cracovie en Pologne, puis gouverneur du district de Galicie, dans l'ouest de l'Ukraine actuelle - deux territoires qui furent le théâtre de l'extermination des Juifs. En 1945, après la défaite du Reich, il parvient à fuir, se cache dans les Alpes autrichiennes avant de rejoindre Rome et le Vatican, qui abrite l'une des principales filières d'exfiltration des nazis vers l'Amérique du Sud. C'est là qu'il trouve la mort, en 1949, dans des circonstances. Comment a-t-il pu se soustraire à la justice, de quelles complicités a-t-il bénéficié ? A-t-il été réduit au silence ?
Dans ce livre très personnel, la journaliste féministe, lesbienne et militante Alice Coffin cherche à savoir pourquoi, soixante-dix ans après la publication du Deuxième Sexe, et ce malgré toutes les révolutions qui l'ont précédé et suivi, le constat énoncé par Simone de Beauvoir, « le neutre, c'est l'homme », est toujours d'actualité. Elle y évoque son activisme au sein du groupe La Barbe, qui vise à « dénoncer le monopole du pouvoir, du prestige et de l'argent par quelques milliers d'hommes blancs ». Elle y questionne un système médiatique qui peine à se repenser ; interroge la difficulté des personnalités publiques à « sortir du placard » ; revient sur l'importance d'étendre la PMA pour toutes, et sur la déflagration #MeToo.Un ouvrage combattif et joyeux, mais sans concession, qui aide à mieux comprendre ce que veut dire être lesbienne aujourd'hui.Un essai percutant. Elle.Alice Coffin nous plonge dans les coulisses des médias et de la politique. Les Inrocks.
Les femmes ont une histoire de luttes pour leurs droits, conquis, arrachés, défendus. Sur les pas de Louise Michel, de Gisèle Halimi, mais aussi de tant d'autres invisibilisées, comme Pauline Léon, Malika El Fassi ou encore les colleuses de Stop féminicides, Mathilde Larrère, historienne, retrace les combats féministes de la Révolution française jusqu'au mouvement #MeToo. À l'histoire, le livre mêle des récits, des documents, des chansons et des slogans, reflétant l'ardeur et la détermination de celles qui n'acceptent pas l'inégalité des sexes, les discriminations, montrant combien elles se tiennent la main au-delà des siècles.
Charlotte Pudlowski a 26 ans quand sa mère lui apprend qu'elle-même, enfant, a subi un inceste. Pourquoi un si long silence ? Pourquoi sa mère, dont elle est si proche, ne lui avait-elle rien dit ? Et comment peut-on si mal connaître une violence qui concerne près de 10 % de la population ? Ce tabou familial est aussi le plus grand tabou social. Alors la journaliste mène l'enquête, questionne des experts, rencontre des victimes, et explore les mécanismes du trauma incestueux à travers un podcast bouleversant. Diffusé à l'automne 2020, il totalise près d'un million d'écoutes et déclenche un vif débat. Avec ce livre, elle approfondit son récit, saisissant les strates implacables du silence et montrant comment les mots peuvent être une arme. La parole est-elle enfin libérée ?Un ouvrage puissant, qui mêle analyses et témoignages, pour explorer encore les racines de cette violence. Le Journal du dimanche.Un livre essentiel. Elle.
De l'Amérique latine, nous connaissons quelques noms célèbres : Bolivar, Perón, Zapata, Castro, Chavez. N'aurait-on pas plaisir à voir ces personnalités replacées dans leur contexte ? Tant de films, de romans, de séries nous l'ont racontée que nous croyons tout savoir de l'histoire des États-Unis. Est-on sûr d'en comprendre précisément les ressorts ? À l'inverse, nos connaissances de l'histoire de l'Océanie se résume à peu : des vahinés et des cocotiers. Quel dommage ! L'épopée du Pacifique et de ses milliers d'îles est d'une richesse inouïe. Avec le talent de conteur qui a fait le succès de ces précédents livres, François Reynaert nous emmène dans ce que les Européens, en les découvrant, ont vu comme des Nouveaux Mondes : les Amériques et l'Océanie. Il nous invite à un voyage qui va des grands empires précolombiens à l'Amérique de Trump, des ancêtres des Polynésiens au Pacifique du XXIe siècle.
« Vous avez les plus belles jambes du monde, vous serez ma femme ou ma maîtresse. Moi, épouser un Juif, jamais ! Vous prenez votre petit déjeuner à la table de ce nazi ! Comme c'est gentil de me reconnaître, Jacques Lacan. Madame ! J'ai compris l'étymologie de con-cierge. J'aime quand tu as le corps gai... ».
Des phrases qui font passer de l'anecdote à l'idée, qui sont comme des noms propres qui titrent les souvenirs. Elles fabriquent une autobiographie philosophique, racontée à mon fils Victor et écrite avec lui. En les disant, je comprends pourquoi et comment elles m'ont fait vivre-et-penser. Si dures soient-elles parfois, elles donnent accès à la tonalité du bonheur.
B. C.
L'exploit d'Oskar Schindler est connu, celui de Felix Kersten l'est beaucoup moins. Pourtant, un mémorandum du Congrès juif mondial établissait dès 1947 que cet homme avait sauvé en Allemagne « 100 000 personnes de diverses nationalités, dont environ 60 000 juifs ». Dans son roman Les Mains du miracle, Joseph Kessel retraçait déjà l'action du thérapeute d'Himmler, sans que le lecteur puisse toujours distinguer la part de Kessel de celle de Kersten. Pour reconstituer cette dernière au travers des archives, des mémoires, des journaux, des notes et des dépositions des principaux protagonistes, il fallait un historien spécialiste de la Seconde Guerre mondiale qui soit également polyglotte. Le résultat est un récit de terreur, de lâcheté, de générosité, de fanatisme et d'héroïsme qui tiendra jusqu'au bout le lecteur en haleine.
C'est à un voyage hors du commun que nous convient Rithy Panh et Christophe Bataille : un voyage vers l'enfance et vers les rizières où furent tués, par l'idéologie, la faim et la violence, 1,8 million de Cambodgiens. Le cinéaste cherche le tombeau de son père, la fosse où furent englouties sa mère et ses soeurs, mais aussi le banian où il s'abrita, désespéré, avec ses boeufs. Rithy Panh et Christophe Bataille roulent à travers le pays, parlent avec les bonzes, questionnent les villageoises âgées, déterrent des ossements et des tissus ensanglantés.
Rithy Panh poursuit son chemin, nouant un rapport unique avec les vivants, victimes, bourreaux, complices. D'une conversation avec Noam Chomsky aux visites aux femmes-devins, les auteurs nous offrent un grand livre. Car l'oubli guette, et la négation.
Les essences naturelles sont toujours la part magique d'un parfum. Depuis trente ans, Dominique Roques parcourt les continents pour trouver les extraits de fleurs, feuilles, fruits ou bois, senteurs d'exception que les « nez » assemblent dans leurs formules. Au fil de ses voyages, il nous entraîne à la rencontre d'hommes et de femmes aux savoir-faire immémoriaux. Cueilleurs de fleurs en Bulgarie ou en Inde, bouilleurs de gomme en Andalousie, gemmeurs au Salvador ou au Laos, cultivateurs de patchouli ou de lavande, planteurs de santal, distillateurs de vétiver ou de bergamote... Tous participent d'une histoire de trois mille ans qui offre aux parfumeurs la rose et le jasmin, le oud et l'encens, le benjoin et la vanille.
Avec humanité, passion et poésie, Dominique Roques nous raconte cet héritage fascinant et fragile.
Je suis la preuve qu'un avortement peut provoquer l'indifférence ou une déflagration.
Je suis la preuve qu'un même corps peut vivre deux fois ce même événement en mobilisant de façon totalement différente la tête qui le surplombe ou les émotions qui l'animent.
Je suis la preuve qu'il peut occuper vingt ans ou les seules semaines nécessaires à son accomplissement.
Qu'il peut être l'unique issue ou simplement permettre d'attendre un meilleur moment.
Alors, j'ai été lasse des discours péremptoires et fermés sur les raisons pour lesquelles les femmes devraient y avoir recours et sur ce qu'elles devraient ou non ressentir à son occasion. J'ai été lasse et j'ai eu envie d'écouter certaines d'entre elles raconter ce qu'elles avaient vécu en refusant d'admettre que d'autres parlent pour elles.
Ma préoccupation n'était pas le droit à l'avortement mais le droit à la parole de celles qui l'ont expérimenté.
S. V.
Avec son magistral Stalingrad, rapidement devenu un best-seller mondial, Antony Beevor avait réussi à donner toute son ampleur tragique à l'une des plus terribles batailles de l'histoire de l'humanité.
Le récit de la chute de Berlin, qui consacre, en 1945, l'effondrement du Troisième Reich et du rêve hitlérien de domination mondiale, était, comme il le souligne dans sa préface, la suite logique de cet ouvrage, en même temps que l'évocation d'un drame humain à peu près sans précédent.
C'est, en effet, avec une terrible soif de vengeance, après les exactions commises par les Allemands en Russie, que l'Armée rouge atteint les frontières du Reich puis s'approche inexorablement de Berlin, devenu pour elle « l'antre de la bête fasciste ». Et cette vengeance sera effroyable : villes et villages anéantis, civils écrasés par les chenilles des chars, viols et meurtres en série, pillage systématique. Des centaines de milliers de femmes et d'enfants vont périr, souvent de faim ou de froid, et plus de sept millions de personnes s'enfuiront vers l'ouest pour tenter d'échapper à la mort et à la terreur.
Mais, en même temps qu'il est assailli par un ennemi à l'incroyable férocité - encore que quelques traits d'humanité viennent parfois éclairer une fresque digne de Goya -, le peuple allemand est souvent sacrifié par des gouvernants que l'orgueil et le fanatisme conduisent à l'aberration la plus meurtrière.
S'appuyant sur des archives souvent inédites, Antony Beevor nous livre non seulement un document historique capital, mais aussi un grand récit tragique et poignant, où l'on voit se déchaîner, portées à leur paroxysme, toutes les passions humaines, où l'orgueil rejoint la folie, la ruse côtoie la bêtise, l'héroïsme cohabite avec la peur, l'abnégation avec la cruauté.
Rien ne prédestinait Henri de Navarre à devenir Henri IV, roi de France. Le trône de France était bien pourvu en héritiers et l'adhésion de Henri à la Réforme le disqualifiait. Il lui fallut pour y parvenir trente ans et une hécatombe. Son itinéraire est jonché de morts, par la guerre ou la maladie. Il en émerge les mains pures, sans une égratignure. Une chance ? Pour les chrétiens d'alors, tout ce qui advient est dû à la Providence, dont ils sont les agents obligés. Henri, d'une intelligence hors pair, se crut voué par elle à une mission : rétablir la concorde dans un pays déchiré par les guerres de religion.
Un récit fidèle à l'histoire, mais aussi palpitant qu'un roman, retrace au fil du temps son parcours tumultueux. Toute une époque revit, dans sa singularité. Simone Bertière déploie à nouveau son talent de conteuse, rendant clair ce qui est compliqué, redonnant vie aux personnages, restituant le climat des temps anciens. Bref, faisant du lecteur un complice pour un plaisir partagé.
Le 7 janvier 2015, Camille Emmanuelle accompagne son mari, Luz, alors dessinateur à Charlie Hebdo, pour un premier entretien psychologique à l'hôpital. Elle ne réalise pas l'impact que va avoir sur elle le fait d'être la compagne d'une victime d'attentat.
Cinq ans plus tard, sa vie, son couple, son rapport aux autres, ses valeurs ont été bouleversés, et elle s'interroge. Être un « ricochet », qu'est-ce que cela signifie exactement ?
Elle se lance dans une enquête intense, à la fois personnelle et journalistique. Elle raconte un chemin chaotique et va à la rencontre d'autres proches de victimes mais aussi de psys, d'avocats, de sociologues pour tenter de comprendre cette notion de « ricochet ». Avec lucidité, émotion, humour même, elle décrypte une expérience de vie très particulière, et pourtant loin d'être unique. Éclairant et passionnant.Entre essai et récit personnel, coup de gueule et déclaration d'amour, Ricochets dit quelque chose de très fort, de très émouvant, sur la vie après. Les Inrockuptibles.
Protestations, manifestations, émeutes, grèves, défiance... Depuis des années, la colère monte, les peuples ne cessent de rejeter l'autorité. Les raisons en sont connues : aggravations des inégalités, dégradations des conditions de travail, recul des services publics... Mais la violence avec laquelle elle se manifeste est inédite car exprimée par un sujet nouveau : l'individu tyran. Un être ultra-connecté, replié sur sa subjectivité et ses intérêts, capable en un clic de mettre le monde à ses pieds et dès lors persuadé d'en être l'unique centre. Et si les crises économiques renforcent l'impression d'être dépossédé, la technologie augmente celle d'être tout-puissant. Une combinaison explosive, qui signe l'effondrement de notre monde commun.
La chute du mur de Berlin a plongé les gauches européennes en plein désarroi. Sur le champ de bataille des idées, le progrès, la liberté et l'universel ont fait place à une nouvelle triade directement importée des États-Unis : le genre, l'identité et la race. Les progressistes se battaient jadis au nom du prolétariat, du tiers-monde et des damnés de la terre. Trois discours - néoféministe, antiraciste et décolonial - désignent désormais l'homme blanc comme l'ennemi : son anatomie fait de lui un prédateur par nature, sa couleur de peau un raciste, sa puissance un exploiteur de tous les « dominés ». L'enjeu de cet essai est de montrer comment la lutte des races est en train de remplacer la lutte des classes, de balayer les problèmes sociaux et la méritocratie et de détruire l'idée d'humanité commune.Aussi percutant que dérangeant. Lire.Un livre événement. Le Figaro magazine.
Partir à l'école la boule au ventre, la tête baissée, endurer les remarques et les moqueries sur son physique, sur sa tenue. Se taire. Entendre que l'on est bizarre. Trouver refuge dans sa chambre, y subir le harcèlement sur les réseaux sociaux. Pleurer, ne pas fermer l'oeil de la nuit et retourner en cours. Frôler les murs. Voilà le quotidien de Tessa pendant toute sa scolarité. Et puis un jour, elle a été incapable de franchir les portes de son lycée. Personne n'a compris. Ni les professeurs, ni l'administration, ni ses parents. Jusqu'à ce que le corps médical pose enfin des mots sur sa souffrance. Dans ce livre poignant et engagé, Tessae fait exploser le tabou de la santé mentale chez les jeunes, pour briser le silence, la honte et l'isolement. Un formidable récit de résilience grâce à l'écriture et à la musique.
« Je ne sais pas grand-chose de mes ancêtres, sinon qu'ils remontent au début de l'humanité, dès que l'homme voulut posséder du pouvoir sur ses semblables et que la mort lui fit peur. ».
Un acte terroriste ne se réduit pas au chaos qu'il provoque : il répond et s'articule, depuis la nuit des temps et sur tous les continents, autour de sept préceptes, sept piliers fondateurs. Dans ce livre, qui retrace l'histoire du terrorisme depuis sa naissance dans la Perse du XIe siècle jusqu'à aujourd'hui, Marc Trévidic décortique cette méthode d'action et de « pensée » en s'appuyant sur son expérience en tant que juge d'instruction au pôle antiterroriste.
C'était l'année de toutes les promesses. Avec Emmanuel le Magnifique, le changement était pour toujours. À coup de grands discours, dits d'une voix jésuite, Emmanuel en imposait.
Mais l'histoire a ses raisons et ses soubresauts. Dans cette nouvelle chronique, moqueuse, tragique, hilarante, Patrick Rambaud nous raconte une première partie de règne malmenée. La France est décidément ingouvernable ! De la Coupe du monde de balle-au-pied à des perquisitions empoisonnées ; du cow-boy de la Contrescarpe à la vacance de Monsieur Hulot ; du madré duc de Lyon qui prend la poudre d'escampette au gilet jaune anonyme qui envahit Paris : c'est l'effondrement. Les rues de la capitale ne désemplissent pas : ouvriers, infirmières, médecins, retraités, une colère à pied qui gronde et menace...
Chaque président espère sa chronique puis la redoute. C'est le prix douloureux de la gloire.
Cet essai est né d'un étonnement : pourquoi aujourd'hui, en France, les femmes ne sont-elles pas les égales des hommes ?
Dès l'enfance, l'autrice constate des propos sexistes, dépréciatifs et misogynes - qui passent pour ordinaires -, lors des repas de famille, puis elle est frappée, à l'adolescence, par la violence et les remarques déplacées dont elle peut être la cible dans la rue. Elle s'est alors lancée dans une revue des tabous qui pèsent sur les filles (les règles, la masturbation notamment) et a cherché à documenter ces questions en lisant des textes fondateurs et en s'intéressant aux militantes actuelles.
En douze chapitres d'une démonstration simple et imparable, et dans un récit incarné, Candice de Léo montre en quoi les inégalités entre les filles et les garçons sont tenaces. Déterminée et tranquille, elle propose aux femmes des pistes constructives pour y remédier, avec l'aide des hommes.
Une voix de la jeune génération, à découvrir d'urgence.
Dani Shapiro est née dans une famille juive new-yorkaise, entre une mère quelle fuit et un père quelle adore. Depuis toujours, elle se regarde dans le miroir, sans parvenir à chasser un sentiment d'étrangeté. Qui est cette petite fille blonde aux yeux bleus, qui ne ressemble à personne de sa famille ?
À 54 ans, devenue autrice à succès, elle découvre au hasard d'un test ADN que Paul Shapiro n'est pas son père biologique. À la lumière de cette révélation, l'enfance de Dani Shapiro s'éclaire peu à peu, dessinant un portrait de famille empli d'ombres.
Héritage est une oeuvre littéraire poignante sur la puissance universelle des secrets de famille, une lettre d'amour au père.
La route nationale 106 sillonne la Calabre, dans une étroite bande de terre entre mer et monts escarpés, à l'extrémité sud de la botte italienne. Bordée d'oliviers, de figuiers de Barbarie et de constructions abandonnées au sel et au vent, elle semble presque paisible. C'est pourtant là, dans les villages émaillant cette route, qu'est née la 'ndrangheta, la mafia calabraise implantée sur les cinq continents et devenue l'une des organisations criminelles les plus influentes au monde.
Guerre de clans au Canada, blanchiment d'argent à Hong-Kong, monopole du trafic de cocaïne en Europe, livraison record d'ecstasy dans le port de Melbourne : le célèbre journaliste d'investigation calabrais Antonio Talia remonte, dans ce reportage implacable, à l'origine d'une organisation aux rites ancestraux qui peut, simultanément, vénérer une Madone en larmes et négocier des opérations financières de plusieurs millions d'euros.