Les manipulations de la parole sont devenues courantes dans les sociétés modernes. La démocratie, qui a placé la parole au centre de la vie publique, paraît menacée par la prolifération des techniques qui visent à nous contraindre, sans que nous nous en rendions compte, à adopter tel comportement ou telle opinion. La sensation diffuse de vivre dans un « univers menteur » n'est-elle pas à l'origine de formes nouvelles d'individualisme et de repli sur soi ? Toutes les méthodes de communication et de débat sont-elles bonnes dans un espace public qui se prétend démocratique ?
Dans ce livre passionnant, Philippe Breton s'efforce de répondre à ces questions en décrivant les différentes techniques de manipulation qui saturent notre environnement, à partir de nombreux exemples pris dans les domaines de la politique, de la publicité, de la psychothérapie et de la communication. Proposant une analyse des faiblesses des sociétés modernes, il ouvre aussi quelques pistes pour redonner à la parole le rôle d'outil vivant de la démocratie. Il introduit notamment le concept original de liberté de réception, sans laquelle la liberté d'expression reste surtout la liberté des puissants.
La Parole manipulée a été couronné en 1998 par le Prix de philosophie morale de l'Académie des sciences morales et politiques.
Nouvelle édition, mise à jour et complétée avec l'aide de l'École supérieure de journalisme de Lille, de cet ouvrage devenu une référence des écoles de journalisme et de nombreux professionnels et éditeurs dans l'espace francophone, en Afrique en particulier, mais aussi au Québec et en Europe de l'Est..
Les médias et les journalistes sont montrés du doigt dans la société. La profession n'a plus la confiance d'une grande partie du public, elle est donc en partie décrédibilisée, mais aussi confrontée à la révolution numérique.
Pourtant, le journalisme conserve son prestige et attire toujours les candidats par milliers. Des jeunes qui se présentent aux concours d'entrée des écoles ; des moins jeunes qui tentent leur chance directement en misant sur les compétences particulières qu'ils ont acquises et cherchent des formations complémentaires en journalisme.
Ce manuel aborde tous les savoir-faire du journalisme pour l'écrit et le numérique. Cet aspect a été entièrement revu et développé dans cette édition mise à jour et augmentée. L'ouvrage se distingue par son exhaustivité, son parti pris didactique et la grande variété des exemples et illustrations. Il détaille toutes les techniques et donne les repères utiles pour exercer une profession en plein bouleversement. Il prône un journalisme complet et approfondi, rigoureux dans sa méthode comme dans le comportement éthique que le public est en droit d'attendre.
Il est devenu, peu après la sortie de sa première édition en 2002, la référence des écoles de journalisme, en France comme dans l'espace francophone.
La critique des médias est à la mode : tribunes libres, pamphlets, émissions parodiques dénoncent - à juste titre - les journalistes aux ordres, les manipulations de l'information, l'emprise de la « pensée unique »... Et pourtant, rien ne change : nombre de lecteurs et de téléspectateurs partagent ces indignations, sans modifier pour autant leurs habitudes de « consommation » des médias. Et ces derniers, loin d'être ébranlés par ces critiques, semblent même en être confortés.
C'est ce paradoxe surprenant qu'explore cet essai original, fruit de la collaboration entre une journaliste et un philosophe. À partir de nombreux exemples puisés dans l'actualité récente - du fonctionnement des « Guignols de l'info » au traitement du conflit algérien ou de la guerre au Kosovo -, Florence Aubenas et Miguel Benasayag livrent une analyse décapante des mécanismes de fabrication de l'information et de leurs effets. En montrant la façon dont l'idéologie de la communication façonne le travail quotidien des journalistes, ils mettent à jour les illusions qu'elle véhicule : l'obsession de la recherche des « faits vrais », l'idéal de transparence, loin de mieux rendre compte du réel, contribuent à le rendre inintelligible. Et la « révélation » des scandales, loin d'entraîner des révoltes citoyennes, contribue à fabriquer une société de l'impuissance.
Pour sortir de ces impasses, pour sortir aussi du confort illusoire du radicalisme « anti-médias », les auteurs explorent les voies de ce que pourrait être un autre journalisme, un autre rapport des citoyens à l'information.
« Péril islamiste » ou « menace terroriste », « dérives communautaristes » ou « menaces sur la République » : le « problème de l'islam » est aujourd'hui au coeur des débats publics en France. Mais quel est donc le « problème » ? Pourquoi les « musulmans » sont-ils constamment sur la sellette ? Et, surtout, comment les médias ont-ils progressivement construit une véritable islamophobie ?
Pour comprendre cette évolution, Thomas Deltombe s'est plongé dans les archives de la télévision française : il a passé au crible les journaux télévisés du 20 heures et les principales émissions consacrées à l'islam sur les grandes chaînes nationales depuis. trente ans. De la révolution iranienne de 1979 aux suites du 11 septembre 2001 et aux derniers débats sur le « foulard », le récit qu'il rapporte ici de ce voyage au coeur de la machine à façonner l'imaginaire est aussi sidérant que passionnant.
Décortiquant dérapages et manipulations, Thomas Deltombe montre comment le petit écran a progressivement fabriqué un « islam imaginaire », sous l'effet conjoint de la course à l'audience et d'une idéologie pernicieuse de stigmatisation de l'« Autre » musulman.
La presse quotidienne régionale représente la catégorie de presse la plus lue en France en 2020. Objet très peu étudié, elle occupe pourtant une place essentielle dans l'organisation de la sociabilité locale depuis son apparition. Aujourd'hui, la transformation numérique, la communication généralisée, l'évolution de notre manière d'habiter et de concevoir l'espace, les changements de la vie politique locale, la situation socioéconomique et ses dynamiques de concentration, la concurrence des GAFA obligent les principaux titres de la PQR à renouveler leurs modèles éditoriaux.
Cet ouvrage propose un panorama complet et problématisé de la situation de la PQR. Il développe l'ensemble des enjeux sociaux, politiques et économiques impliqués par ces bouleversements en apportant aux enseignants, aux étudiants, aux professionnels de l'information et de la communication territoriale, et plus largement à tous ceux qui s'intéressent au fonctionnement de l'information et de la vie locale, des clés de compréhension et d'analyse.
Premier loisir des Français, la télévision nous accapare, nous captive, nous distrait, nous passionne. Elle défi nit son époque. Et avec son époque, elle évolue, se multiplie, innove, s'enrichit et se transforme pour relever le défi de la modernité numérique.
Qu'est-ce qui caractérise la télévision, son intimité, ses ressorts, ses règles de fonctionnement, ses acteurs et leur stratégie ? Comment l'équation économique s'avère-t-elle déterminante dans la programmation ? Dans quelle mesure le système de régulation est-il à la fois protecteur pour le tissu productif et les téléspectateurs, et contraignant pour les chaînes ? Comment la télévision gère-t-elle la transition numérique ? Comment s'invente-t-elle un futur avec Internet ? Autant de questions auxquelles cet ouvrage s'efforce d'apporter des éléments de réponse.
Ascension des quotidiens spécialisés, déclin des quotidiens d'opinion, mort des grands « populaires » nationaux, stagnation des quotidiens de « qualité », contrastes de la presse quotidienne régionale, concurrence des magazines, menace ou complémentarité des gratuits, hégémonie de l'audiovisuel... cet ouvrage, écrit par l'un des meilleurs spécialistes des études sur la presse, offre au lecteur la possibilité de connaître l'essentiel sur les quotidiens français.
Ils sont partout : dans les journaux, à la radio, à la télévision, sur les réseaux sociaux. Du matin au soir et du soir au matin, sur tous les tons et par tous les temps, ils débitent tous (à peu près) les mêmes poncifs en s'(auto)félicitant de lever les non-dits. Se flattant sur les plateaux de tenir un discours « incorrect », ils accusent gravement leurs adversaires d'étouffer le « débat » par leur omniprésence...
Publié en 2009, Les Éditocrates, ou comment parler de (presque) tout en racontant (vraiment) n'importe quoi faisait le portrait savoureux de dix de ces prophètes des temps modernes. Près de dix ans plus tard, il était urgent de compléter la galerie.
Car le cauchemar continue.
Avec la prolifération des canaux de diffusion (chaînes de télé, Facebook, Twitter, etc.), la corporation éditocratique s'est partiellement renouvelée : elle s'est (légèrement) rajeunie et (un peu) féminisée. Mais surtout : elle s'est dangereusement radicalisée.
L'éditocratie a toujours des avis sur (presque) tout. Mais, plus obsessionnelle que jamais, elle s'acharne sur celles et ceux qui ne lui ressemblent pas, et qui incarnent par conséquent le mal absolu : « le chômeur », « le syndicaliste », « le migrant », « le musulman »...
S'appuyant sur des démonstrations d'où le réel a été complètement banni, les éditocrates, toujours insensibles aux contestations citoyennes de leur magistère, continuent donc de fabriquer du consentement. Mais c'est avec une brutalité et un cynisme largement inédits qu'ils oeuvrent aujourd'hui au formatage des esprits.
Jusqu'à quand ?
Pour produire toujours plus et donc pour vendre toujours plus, il faut créer les envies des consommateurs. C'est là le rôle des messages publicitaires dont nous sommes bombardés. Le groupe MARCUSE analyse les fondement du système publicitaire. Il dépasse une simple critique moralisante des "excès" de la publicité, afin de comprendre les mécanismes d'un système aussi dévastateur pour les Hommes que pour la nature.
Cet ouvrage a pour objectif d'étudier le changement de paradigme du secteur de la presse écrite : la place, le rôle et la nature économique de l'information, les nouveaux acteurs (infomédiaires, sites en ligne...), les modèles d'affaires émergents et les stratégies mises en oeuvre face aux nouvelles technologies et aux nouveaux modes de consommation (tablettes numériques, téléphone mobile). Il se propose de dresser le tableau d'une métamorphose à laquelle les politiques de régulation ne peuvent échapper. Les bouleversements technologiques, économiques et sociaux de l'industrie de la presse conduisent à analyser la nouvelle organisation qui se dessine et les défis qui l'accompagnent.
Pour nombre de téléspectateurs, nos écrans sont envahis de séries américaines.
Les chaînes françaises ont-elles définitivement perdu le savoir-faire qui leur avait permis autrefois de produire de grands téléfilms, comme Les Rois maudits ? La " dictature de l'Audimat " a-t-elle définitivement ruiné toute possibilité d'une création télévisée de qualité ? Ces inquiétudes sont en fait largement infondées. C'est ce que démontre Bernard Lecherbonnier dans ce livre, au terme d'une enquête méticuleuse auprès des professionnels scénaristes, producteurs, diffuseurs...), qui constatent tous que la télévision d'aujourd'hui est certes en pleine mutation, mais ne désespèrent pas de l'avenir.
Loin de s'incliner face à la puissance américaine, ils réagissent en améliorant l'écriture audiovisuelle, en gérant mieux le casting, en produisant des séries de " format " international, en accordant une écoute attentive aux résultats d'audience. Un diagnostic que confirment les autres professionnels européens rencontrés par l'auteur, qui observent eux aussi l'émergence progressive, malgré les difficultés, d'une offre de téléfilms de qualité destinés aux publics du Vieux Continent Grâce à cette exploration culturelle et économique des milieux de la télévision, le lecteur découvrira les " secrets de fabrication " des nouvelles séries apparues depuis quelques années, comme Highlander, Julie Lescaut, Navarro, L'Instit et bien d'autres.
Une lecture roborative, qui démontre que le concurrent américain n'a pas encore gagné. En revanche, il a obligé les télévisions européennes, et d'abord française, à engager leur révolution culturelle. L'heure de la résistance à l'Europe américaine a sonné.
En 2005, un milliard de personnes, soit le sixième de la population mondiale, accéderont au Net.
L'extraordinaire développement de ce nouveau média, les bouleversements dont il est porteur ne permettent plus de penser Internet comme une simple utopie, ou comme une vulgaire affaire de marchands. Il s'agit désormais d'un univers riche et complexe, où se confrontent des firmes multinationales, des communautés d'internautes en tous genres, des génies du logiciel et des pirates, des dictatures et des États démocratiques, des " régulateurs " et des anarchistes...
Les rivalités entre acteurs du cyberespace sont d'abord politiques, et leurs stratégies de conquête des territoires virtuels peuvent être qualifiées de " géopolitiques ". C'est cette étonnante et mal connue " géopolitique du cyberespace " qu'explore dans ce livre Solveig Godeluck. Grâce à une enquête au long cours, elle éclaire la nature et le rôle réel des différents acteurs. Et elle révèle les enjeux majeurs liés au contrôle des infrastructures de réseau, à la propriété intellectuelle, à la protection des données personnelles, à la censure ou à la lutte antiterroriste.
Elle explique pourquoi le gouvernement du Net ne doit pas être laissé aux mains d'une élite technicienne : lorsque la libre parole, d'abord fécondée par les réseaux, commence à régresser en ligne, c'est que la démocratie est mise à rude épreuve dans le monde réel. L'auteur, après avoir montré les dangers qui guettent nos sociétés, indique quelques pistes pour sauver le meilleur de ce qu'Internet nous apporte.
Pour le livre également, la révolution numérique est en marche. Les libraires français en sont bien conscients et n'entendent pas en rester des acteurs passifs. D'où le présent rapport, fruit d'un travail de plusieurs mois d'une commission réunie par l'ALIRE (Association des librairies informatisées et utilisatrices de réseaux électroni-ques) et le SLF (Syndicat de la librairie française). Point par point, ses auteurs répon-dent aux grandes questions posées par le développement de l'édition électronique et identifient les défis qu'elle lance aux professions du livre.
Comment permettre aux libraires de jouer un rôle concret dans le nouvel environnement du numérique ? Y a-t-il un risque de voir disparaître certains prescripteurs traditionnels ? Quel sera l'impact de la numérisation sur l'enrichissement des fonds et sur l'élargissement de l'offre éditoriale ? Comment les auteurs eux-mêmes envisagent-ils l'arrivée du numérique ? Autant de questions posées à tous les acteurs de la chaîne du livre - auteurs, éditeurs, diffuseurs, distributeurs et libraires -, qui ont tout à gagner à accompagner, en douceur, la mutation de leurs métiers en concertation avec les organisations professionnelles et interprofessionnelles qualifiées.
Site dédié : www.accueillirlenumerique.com
Que reste-t-il de Mai 68 ? Libération. Le quotidien fondé en 1973 par les maoïstes et Jean-Paul Sartre est sans doute la plus étonnante aventure de presse de l'après-guerre en France. Et son histoire se confond avec celle des trente dernières années. Ses succès sont innombrables, ses échecs aussi. Il était nécessaire, pour la première fois, de raconter cette histoire extraordinaire, faite par des journalistes venus au départ de l'extrême gauche, vite oubliée, et qui se sont insérés dans cette fin de siècle avec tant d'ardeur, qu'ils en sont devenus les hérauts. Libération a été fait par des centaines d'hommes et de femmes dont la plupart sont restés inconnus de leurs lecteurs. Certains de leurs parcours sont, à bien des égards, exceptionnels. Grâce à une enquête en profondeur, nourrie d'une connaissance directe de l'histoire du quotidien, mais aussi de centaines d'entretiens avec ceux qui y ont participé, Jean Guisnel apporte de surprenantes révélations sur les pages secrètes de cette histoire. Et surtout, il nous fait découvrir dans ce livre les passions, les talents, les découragements et les enthousiasmes de ces journalistes et de ces fabricants. À travers eux, il propose une vision passionnante des mutations de la société française en cette fin de siècle : l'équipe de Libération a lancé des modes, en a suivi d'autres, a initié nombre de débats de société, qui font désormais partie d'une légende qui méritait d'être contée. Libération, c'est une aventure moderne." Jean Guisnel a participé à l'expérience, dès sa préhistoire, en 1972. [...] Il a réalisé trois ans d'enquête pour "chercher à comprendre comment, et pourquoi, tous ceux qui partageaient cette même quête inlassable de la compréhension de leur époque y avaient à la fois usé leur force, pris un plaisir immense et fait fonctionner au quotidien cette machine à idées". " LE MONDE DES LIVRES " D'uneécriture froide, Guisnel rafraîchit les mémoires. " MARIANNE " Ancien journaliste à Libération, Jean Guisnel retrace la vie et les délires de ce quotidien, né en 1971 du désir d'une poignée de maoïstes et de quelques volontaires assoiffés d'information. " EPOK
" la chaîne de ben laden ! " le 7 octobre 2001, moins d'un mois après les attentats de new york
et washington et quelques heures après le début
des bombardements sur l'afghanistan, le logo d'une chaîne arabe surgit pour la première fois
sur les écrans de millions de foyers américains et
européens : la chaîne qatarie al-jazira diffuse un
message d'oussama ben laden.
en donnant un
visage et une tribune à l'ennemi numéro un des états-unis, al-jazira défie l'ordre impérial et
devient la télévision la plus controversée du monde, accusée de véhiculer tous les " ismes " dans le monde arabe - islamisme, terrorisme, populisme, antisémitisme. dans ce livre, olfa lamloum montre que ce média, créé en 1996 et devenu aujourd'hui le principal forum politique de la scène arabe, ne peut se réduire à cette caricature.
s'appuyant sur une solide enquête et sur une analyse serrée de la ligne éditoriale d'al-jazira, elle explique comment la chaîne exprime les attentes démocratiques confisquées par les régimes autoritaires, mais aussi le ressentiment arabe vis-à-vis des états-unis. par quel mystère al-jazira peut-elle tenir tous ces rôles, alors qu'elle est financée par l'émir du qatar, l'un des alliés privilégiés de washington dans le golfe ? comment concilie-t-elle l'impertinence vis-à-vis de tous les pouvoirs et la déférence discrète par rapport à son commanditaire ? cet équilibre qui tient du miracle pourra-t-il perdurer face aux pressions croissantes dont la chaîne fait l'objet ? un essai remarquablement informé pour comprendre, à travers ce prisme privilégié qu'est al-jazira, les tensions qui traversent le monde arabe.
pourquoi la communication a-t-elle pris autant de place dans nos sociétés modernes ? est-ce seulement à cause de la prolifération des téléviseurs et autres " machines à communiquer " ? dans cet essai, philippe breton affirme qu'on ne peut se satisfaire de cette explication triviale et avance une thèse beaucoup plus radicale : la communication est devenue une nouvelle utopie, d'autant plus conquérante que les grandes idéologies - socialisme et libéralisme - sont en crise.
cette utopie est celle d'un homme " sans intérieur ", réduit à sa seule image, dans une société rendue " transparente " par la grâce de la communication. et, si elle s'affirme aujourd'hui avec autant de force, c'est qu'elle a été théorisée en des termes étonnamment actuels dès la fin de la seconde guerre mondiale par un mathématicien américain, norbert wiener, dont l'oeuvre essentielle reste trop méconnue.
l'analyse critique de ces travaux permet à l'auteur de démontrer comment, paradoxalement, la " société de consommation " peut ouvrir la voie à la violence et à l'exclusion.
Partout, on s'inquiète sur l'avenir des médias.
Dans la presse, les radios et les télévisions, les journalistes ont pris, sans être élus ni surtout responsables, un pouvoir considérable dans nos sociétés. Mais, comme tous les pouvoirs, ils sont l'objet de suspicion et de critiques de plus en plus sévères. Le temps viendra-t-il où, comme les citoyens désertent les urnes, les lecteurs et les spectateurs déserteront les médias d'information ? La question est particulièrement dramatique pour la presse quotidienne nationale.
La crise dans laquelle est entré Le Monde au début des années 2000 est exemplaire de cette situation car, longtemps, ce journal qui se voulait de référence semblait à l'abri des dérives. Nourri d'une enquête au long cours, ce livre de Bernard Poulet porte sur le célèbre " quotidien du soir " un regard critique révélateur des problèmes du journalisme contemporain. Il met à jour les ressorts de l'incroyable ambition qui a animé Jean-Marie Colombani, Edwy Plenel et Alain Minc depuis 1994 : rien moins que changer la République...
Bernard Poulet révèle ainsi l'ancienne et étrange fascination-répulsion entre François Mitterrand et les leaders de la gauche de la rédaction, un facteur clé pour comprendre l'évolution ultérieure du quotidien après que ces derniers ont pris le pouvoir. Et il raconte comment ils ont conduit une véritable révolution journalistique, faite d'innovations, mais aussi, en privilégiant les " coups " et la mise en scène de l'information, de graves dérapages...
" Le patient décryptage de Bernard Poulet, conclusion de trois ans d'enquête, se démarque de celui de ses prédécesseurs en adoptant un ton moins polémique mais s'engage sans faillir dans ce que l'auteur appelle le "problème du Monde". " LA CROIX " L'autoroute d'une crise que Péan et Cohen ouvrirent à la hache, Poulet l'emprunte avec le sécateur du finisseur. Son acier est précis, son ton est froid, et l'un et l'autre d'autant plus efficaces.
" LIBÉRATION.
" c'est un mouvement sorti de nulle part qui vise à modifier l'esprit du public.
et ce mouvement soutient que la culture et la connaissance peuvent être appropriées et qu'en conséquence elles doivent être protégées de la même façon que nous protégeons n'importe quelle propriété. ces dernières années, cette vision erronée était inoffensive. avec l'émergence des nouvelles technologies, il est devenu indispensable de la combattre. car ces technologies, si elles permettent un bouillonnement créatif, peuvent être utilisées pour contrôler la culture et la connaissance d'une façon qu'aucune société libre n'a jamais tolérée " (préface de lawrence lessig).
dans cet essai très documenté, florent latrive met au jour les enjeux de la bataille en cours autour de la propriété intellectuelle. qu'il s'agisse de musiques ou d'images en ligne, de circulation des savoirs ou de brevets sur les médicaments, il plaide pour une ouverture raisonnée et contre le tout juridique. au lieu de criminaliser tous les "pirates" sans distinction, établissons un régime équilibré de l'immatériel.
oú créateurs et public ne seront plus soumis aux diktats des intermédiaires et producteurs.
Depuis 2008, le journaliste Samuel Gontier s'astreint pour le site Télérama.fr à écrire (presque) chaque jour dans son blog « Ma vie au poste » sur le tout-venant du petit écran : journaux, chaînes infos, éditions spéciales, retransmissions sportives, téléréalité, talk-shows, magazines dits « de société ». Une chronique souvent édifiante, jamais méchante, toujours hilarante.
Écrit dans la même veine, ce petit essai enlevé synthétise huit ans d'une rigoureuse enquête où, rivé au poste, Samuel Gontier a réuni un ensemble impressionnant de pièces à conviction. Et le verdict est sans appel : la télé « réellement existante », celle qui occupe la majorité du temps d'antenne et rassemble les plus larges audiences, est aux antipodes des valeurs de « rigueur dans le traitement de l'information » et de « respect de la dignité de la personne humaine » qu'est censé promouvoir le Conseil supérieur de l'audiovisuel.
Simpliste, démagogue et servile, souvent raciste et sexiste, cette télévision dessine un monde effrayant où le culte d'un passé fantasmé voisine avec un scientisme échevelé, où l'on promeut la charité en vilipendant les assistés. Où les faits divers, avec la ritournelle de l'« immense émotion suscitée par ce drame », servent de tremplin à des discours extrémistes. Où la tyrannie des émotions règne sans pitié, la plus primale, la peur, restant mobilisée comme jamais.
Mieux vaut en rire qu'en pleurer. Tel est aussi le message subliminal de ce livre : à l'heure d'Internet, la « machine à formater les esprits » reste toujours puissante, mais un nombre croissant de nos contemporains refuse d'y succomber.