Dans son Journal d'une apprentie chamane, Corine Sombrun racontait l'incroyable aventure qui l'avait conduite, sur les traces d'un chamane péruvien, au fin fond de la forêt amazonienne.
Elle a poursuivi sa quête spirituelle en Mongolie auprès des chamanes Tsaatanes, qui vont lui révéler qu'elle est elle-même chamane et doit suivre leur enseignement. Commence alors pour elle une initiation qui comporte outre l'apprentissage des différents rituels, la vie commune sous le tipi, la garde des rennes, le dressage des chevaux, la transhumance et la maîtrise du froid.
C'est autant une vision décapante du monde de la steppe que le récit singulier d'une expérience intérieure au ton absolument inédit.
De tous les actes inachevés, de tous les gestes que nous n'avons pas menés jusqu'au bout, de tout cet à peu près dont nous tissons nos jours et nos nuits, de toutes les rencontres avortées avec soi-même et les autres, naît un jour la crise. Une femme vit cette « nuit de l'âme » au coeur de l'hiver dans la solitude d'une maison retirée. Elle l'explore, la pénètre et la retient en des lignes brèves, justes, fatales qui touchent droit au coeur. Traversée du miroir, récit initiatique, Histoire d'âme évoque au plus profond et au plus simple le mystère, la difficulté et le bonheur d'être, avec des éclats de diamant noir.
Djalâl-od-Dîn Rûmî que le monde de l'Islam désigne, par respect, comme notre maître (Mawlânâ, Mevlana en turc) n'est pas seulement l'un des plus grands penseurs mystiques de tous les temps, un voyant qui (au Xllle siècle !) parlait de la fission de l'atome et de la pluralité des systèmes solaires, c'est aussi l'un des plus merveilleux poètes de la littérature universelle, fondateur de l'ordre des derviches tourneurs.
La mise de l'homme au diapason du cosmos, l'oratorio spirituel des derviches qui symbolise la ronde des planètes autour du soleil et, à un second niveau, la recherche du Soi, sont longuement célébrés dans les Rubâi'yât : comme les atomes, le soufi danse, et la musique ne fait que réveiller les mystères du coeur.
Après le silence vient aujourd'hui, pour la première fois, le temps du témoignage des différentes religions et confessions de France sur la pandémie Covid19. Un témoignage de l'ensemble des leaders religieux français et d'intellectuels ancrés dans chaque communauté, qui tous dialoguent depuis le début de la pandémie avec l'anthropologue Laëtitia Atlani-Duault.La pandémie nous a rappelé le tragique de notre condition, exposée qu'elle est, non seulement à la maladie et à la mort, mais aussi à la manière dont elle s'y manifeste en inégalités, en solitudes indicibles, ou en malchances individuelles. Cependant, ce livre collectif nous montre que les religions ou, plutôt, les communautés humaines qu'elles constituent, habitées par ce tragique, sont toujours susceptibles de prendre à leur compte l'évènement qui afflige etfait peur afin de réinventer les liens de fraternité.
Comment penser et dire aujourd'hui la spiritualité, cette expérience fondamentale de l'humanité? Par-delà la diversité des pratiques et des traditions, religieuses ou non, est-il possible de définir des «constantes» de la vie spirituelle dans lesquelles tout être humain, croyant ou non, pourrait se reconnaître et s'épanouir? C'est ce Philippe Filliot entreprend à travers ce lexique original de 50 mots courants - d'Abandon à Vivant en passant par Attention, Corps, Exercice, Joie, Laïcité, Présence, Souffle ou encore Transparence. Ce livre sera comme une «boîte à outils» pour les personnes déjà impliquées dans diverses pratiques, et qui désirent approfondir le vocabulaire de leur expérience intérieure. Quant aux autres, qui préfèrent se tenir à distance des écoles et des dogmes, il les réconciliera avec la dimension de mystère qui habite l'homme, en leur montrant qu'il est possible d'en parler en toute intelligence. Philippe Filliot, chargé de cours sur la spiritualité à l'université Paris-VIII, est également professeur et formateur de yoga. Il est membre de THEORIAS, réseau international de chercheurs sur la théorisation de la spiritualité, et du CIRET, Centre international de recherches et d'études transdisciplinaires.
Chaque âge de la vie exprime une nouvelle métamorphose et contient son propre pouvoir. Il possède sa beauté, ses ressources et sa magie. Il n'est surtout pas altération du précédent ! La décrépitude n'existe pas.
L'auteur de La Mort viennoise et de La Guerre des filles nous dit pourquoi en explorant chacune de ces grandes périodes de l'existence : la gestation, les premiers mois, la petite enfance, l'adolescence, la jeunesse, l'âge adulte et la vieillesse - pour nous en faire découvrir la richesse et les secrets.
Christiane Singer nous donne avec Les Ages de la vie un beau livre, troublant, émouvant, qui, par son ferment sensuel, sa joie intérieure et l'amour de la vie qu'il exalte, fait naître et se prolonger jusqu'à la dernière ligne un bonheur de lecture d'une rare qualité.
L'Evangile selon Thomas fut découvert en 1945 aux environs de Nag Hammadi.
C'est une collection de 114 logia ou paroles nues attribuées à Jésus le Vivant.
Cet Evangile fut diversement reçu parla critique, si bien qu'à peine sorti de terre, il fut de nouveau recouvert par le sable mouvant des gloses et des polémiques...
Mais la parole respirait sous la cendre...
II importait d'y retrouver l'étincelle cachée afin d'y réveiller - comme au jour de Pentecôte - le feu de son âme.
Cette nouvelle traduction, suivie de son commentaire, n'a pas d'autre but. Elle est dédiée à tous ceux pour qui Evangile signifie Amour et Connaissance, invitation à la Liberté.
Tous les oiseaux, connus et inconnus, se réunirent un jour pour constater qu'il leur manquait un roi. Exhortés par la huppe - messagère d'amour dans le Coran -, ils décidèrent de partir à la recherche de l'oiseau-roi Simorg, symbole de Dieu dans la tradition mystique persane. Après un voyage plein de dangers, et après avoir parcouru les vallées du désir, de la connaissance, de l'amour, de l'unité, de l'extase..., les trente survivants connurent l'ultime révélation : le Simorg était leur propre essence, jusqu'alors enfouie au plus profond d'eux-mêmes.
Ce célèbre récit initiatique, entrecoupé de contes et d'anecdotes, demeure à jamais l'un des joyaux de la spiritualité musulmane. De son auteur, ' Attar, poète et mystique persan, auteur du Livre divin (Spiritualités vivantes, le grand Rûmî disait : II fut l'âme du soufisme, je ne fais que suivre sa trace.
« M'étant séparé de mon moi illusoire, j'ai cherché désespérément un sentier et un sens pour la vie. » Cette phrase définit parfaitement le projet biographique d'Alexandro Jodorowsky : restituer l'incroyable aventure et quête que fut sa vie. Né au Chili en 1929, c'est en effet un homme et un artiste aux mille facettes. Chantre de l'expansion de conscience, poète, romancier, comédien, fondateur du « théâtre panique » avec Arrabal, réalisateur notamment de films cultes tels que El Topo et La Montagne sacrée, scénariste de célèbres bandes dessinées comme L'Incal, Jodorowsky a aussi élaboré deux techniques thérapeutiques : la psychomagie, qui renvoie les faits quotidiens à des modèles mythiques, et la psychogénéalogie, qui agit sur les héritages psychologiques familiaux.
Il brosse ici la fresque d'une existence qui exalte, au-delà de toute mesure, les potentialités de l'être dans le but de repousser les limites de l'imaginaire et de la raison, et d'éveiller le capital de transformation et de vie qui se trouve en chacun de nous.
Lao Tseu, qui aurait vécu six siècles avant notre ère, est avec Confucius, dont il fut le contemporain, le personnage le plus illustre de l'antiquité chinoise. Quant au Tao Te King qui lui est attribué, sur des bases d'ailleurs moins historiques que légendaires, c'est sans aucun doute l'ouvrage le plus souvent traduit de toute la littérature extrême-orientale.
Ces quelque cinq mille carachères chinois ont donné lieu à d'innombrables traductions et interprétations. La présente version se situe résolument dans la perspective d'une adaptation de l'antique sagesse à notre monde et à notre langage contemporains. Plus que jamais, en effet, notre conscience occidentale a besoin d'entendre ces paroles fascinantes, porteuses du secret spirituel de l'Orient.
De la pédophilie à l'inceste, du harcèlement moral ou sexuel en entreprise, en famille ou en groupe jusqu'aux relations mortifères que provoquent les « pervers narcissiques » : partout la perversion est un danger réel susceptible de culpabiliser, d'humilier, et même de détruire la personne. Certes, la psychologie apporte des outils de défense, mais la spiritualité peut, elle aussi, nous aider à « sortir par le haut » de situations inextricables. C'est ce que montre Lytta Basset en se fondant sur une exégèse originale de récits évangéliques pour répondre à dix facettes de la perversion (manipulation, harcèlement, humiliation...). Jésus, qui « ne juge personne », a des paroles et des attitudes propres à déjouer les pièges, à désamorcer la violence, qui sont autant de sources d'inspiration quelles que soient nos croyances. Et qui nous révèlent à l'inverse que nous sommes tous, un jour ou l'autre, tentés d'asseoir notre pouvoir sur l'autre de façon perverse. Lytta Basset, philosophe et théologienne, a publié de nombreux essais chez Albin Michel, dont les derniers (Aimer sans dévorer, Oser la bienveillance...) explorent un genre littéraire nouveau, au croisement de la psychologie, de la spiritualité et de l'éthique.
Avec Hadewijch d'Anvers et Catherine de Sienne, Hildegarde de Bingen est une des trois grandes mystiques qui ont marqué la spiritualité du Moyen Âge. Elle est restée d'une étonnante modernité, notamment par sa vision « écologique » avant la lettre - ses recettes de médecine par les plantes sont redevenues à la mode.
Sa vision, cette femme aux multiples talents l'a exprimée à travers des créations picturales qui illustrent ses livres. Une dizaine de ces peintures accompagnent l'original du Livre des oeuvres divines, son grand classique. Ces images remarquables nous montrent un Homme christique en totale harmonie avec le Cosmos. Marie-Anne Vannier, spécialiste des mystiques rhénans, en décrypte la symbolique des formes et des couleurs, et montre comment ces oeuvres s'enracinent très précisément dans une mystique de l'harmonie
Toute l'oeuvre d'Anthony de Mello est consacrée à la libération intérieure. Quand la conscience s'éveille se pré-sente comme un recueil d'histoires courtes, de fables ou de paraboles qui, influencées par les spiritualités bouddhiste ou taoïste, tracent les voies d'une sagesse originale et efficace.
S'appuyant sur son expérience d'animateur de retraites spirituelles, Anthony de Mello s'adresse ici directement à son lecteur, dans un style vif et familier. Il aborde les thèmes essentiels qui pourraient l'éclairer sur l'éveil à soi, condition d'harmonie intérieure et de bonheur. Il le poursuit jusque dans ses derniers retranchements psychologiques avec une perspicacité teintée d'ironie et de tendresse.
Ce livre sera un compagnon de route précieux pour qui veut cheminer vers la connaissance de soi.
Après être devenu quelques siècles après sa mort et durant deux millénaires le saint patron des lettrés, Confucius (551-479 av. JC) est désormais universellement reconnu comme l'une des plus éminentes figures de la Chine au point de lui servir d'icône culturelle. Sa vie est mal connue, mais il nous reste un témoignage de première importance de son activité de pédagogue, nous fournissant du même coup un portrait à la fois moral, intellectuel et même affectif de l'homme. Il s'agit des Entretiens, compilation des notes prises du vivant du maître par chacun des disciples séparément et réunies après sa mort.
La traduction de Jean Levi a cette originalité de vouloir rendre le style du maître, ce à quoi beaucoup de traducteurs ont renoncé, vu la difficulté : la phrase de Confucius se signale en effet d'une part par la concision, et en second lieu par la proportion de mots vides de tout contenu (exclamations, interjections, « chevilles » qui seraient inutiles en chinois, etc) qui marquent l'émotion, l'étonnement, l'interpellation.
Cette traduction vivante nous donne à entendre le sage comme s'il nous parlait aujourd'hui.
« La rencontre fortuite d'un détail du Retour du fils prodigue, de Rembrandt, a déclenché chez moi une quête spirituelle qui devait m'amener à redécouvrir ma vocation et me donner des forces neuves pour la vivre. Au coeur de cette aventure, un tableau du XVIIe siècle, une parabole remontant au I er siècle et son illustre auteur, et enfin un homme du XXe siècle à la recherche du sens de sa vie. » Henri J. M. Nouwen.S'identifiant d'abord au fils prodigue en quête d'une figure paternelle, Henri Nouwen se reconnaît ensuite dans la figure du fils aîné, jaloux du pardon inconditionnel accordé au cadet inconséquent; avant de se retrouver dans la figure du père qui accueille sans juger.
Le cheminement intérieur d'Henri Nouwen, l'histoire intime qui relie les trois personnages du tableau, la vie de Rembrandt et le message de l'Évangile s'entrelacent ici dans une célébration sereine et enthousiasmante de l'harmonie entre l'art et l'esprit.
Métanoïa Jean-Yves Leloup nous propose de faire « un pas de plus » au-delà des passions, émotions, pensées illusoires, fantasmes et angoisses qui nous rongent et nous agitent. Les ermites chrétiens des déserts d'Égypte aux IVe et Ve siècles, appelaient logismoï ces pathologies mentales contre lesquelles il faut savoir lutter pour les dépasser. L'auteur nous propose un manuel de progression et d'écosophie personnelle en huit points : aller de la tristesse à la joie ; de la dépression à l'éveil ; de la colère à la sérénité ; de la vanité à l'altruisme ; de l'attachement stérile à la générosité ; de l'égotisme à la conscience à soi ; de la consommation effrénée à la juste mesure, et enfin de la libido conditionnée (pomeïa) à l'amour inconditionnel (agapè). Pour tous ceux qui veulent évoluer dans leur existence autrement.
Dans le récit de sa vie qu'il m'a confié, et qui constitue la trame des Sept Plumes de l'Aigle, Luis Ansa n'avait qu'un prénom : Luis. Il l'avait voulu ainsi. Il renonce donc à ce relatif anonymat pour poursuivre, sans le secours du « traducteur » que je fus, l'exploration de ce lieu de l'être, que saint Augustin nomme « le palais de la mémoire ».
« Un chaman n'a pas d'histoire, il n'a que des mémoires », m'a-t-il dit un jour, devant l'un de nos sempiternels cafés. C'est cela que Luis Ansa nous donne ici : de nouveaux épisodes de sa vie éclairés par la lumière de cet émerveillement qui nous fait les yeux vifs et la parole émue quand on les rappelle à la conscience pour les offrir à un ami. Ils sont aussi, bien sûr, révélateurs de sens, ce qui ne signifie pas qu'ils soient toujours raisonnables : l'amour de la vie ne l'est pas. C'est de ce sens, et de cette sorte de bienfaisante déraison qui nous pousse sans cesse à vivre, que nous avons abondamment parlé au cours des entretiens qui complètent ce livre.
Un voeu, pour conclure ces quelques lignes. Que la parole de Luis Ansa soit aussi joyeusement nourricière pour le lecteur de cet ouvrage qu'elle le fut, et qu'elle l'est encore pour moi. Henri Gougaud
« Notre devoir le plus impérieux est peut-être de ne jamais lâcher le fil de la Merveille. Grâce à lui, je sortirai vivante du plus sombre des labyrinthes. » à partir de cette magnifique formule de Christiane Singer, qui fut son amie, Bertrand Vergely aborde un sujet non seulement essentiel, mais indispensable à l'équilibre de chaque être humain : la faculté de s'émerveiller, encore et toujours, envers et contre tout. Car celui qui s'émerveille n'est pas indifférent, mais ouvert au monde, à l'humanité, à l'existence.
Bertrand Vergely enracine sa grande culture et son savoir dans une véritable philosophie du vécu. Un ouvrage plein d'énergie, profond et libérateur.
« Je me suis décidée à écrire non pour enfoncer le glaive plus avant dans l'Église, mais pour proposer des voies afin de sortir de ce désastre. ».Véronique Margron est une voix catholique qui compte et une responsable reconnue de l'institution ecclésiale. Cette appartenance la rend peut-être plus radicale encore dans sa critique d'un système qui a permis tant d'abus sexuels dans l'Église, et qui en a organisé l'impunité. Véronique Margron a été amenée depuis des décennies à recevoir et écouter des victimes d'abus de toutes sortes, et cette expérience donne à son propos une densité humaine unique. De plus, s'engageant en théologienne, elle pousse la réflexion au-delà de la simple critique d'un dysfonctionnement, fût-il gravissime : il s'agit de déceler dans ce qui structure l'Église les racines du mal - et dans ses fondements spirituels les issues possibles d'un relèvement.
Si l'on peut dire avec John Cage qu'il n'existe pas de silence total, on peut affirmer que le silence ne cesse jamais d'impliquer son contraire et que seul le fond sonore de notre environnement nous permet de le reconnaître. Le silence, c'est du temps perforé par des bruits.
Le silence est la couleur des événements : il peut être léger, épais, gris, joyeux, vieux, aérien, triste, désespéré, heureux... Il se teinte de toutes les infinies nuances de nos vies. Sans cesse, si on l'écoute, il nous parle et nous renseigne sur l'état des lieux et des êtres, sur la texture et la qualité des situations rencontrées. Lieu de la conscience profonde, il fonde notre regard et notre écoute.
Le silence intérieur : comment, dans le tumulte des pensées, fantasmes, images qui nous habite, peut-on arriver à retrouver le silence en soi ? Artistes, poètes, philosophes, mystiques savent depuis toujours que dans l'attention au silence de la pensée s'enracine toute créativité.
Dans un monde de plus en plus bruyant, la valeur du silence est à redécouvrir. Nous l'avons peut-être oublié, nous sommes des êtres porteurs de toute la sagesse immémoriale du silence.
Deux écrivaines, toutes deux athées, dialoguent sur le féminin et le sacré. Dans cet essai épistolaire, les deux intellectuelles s'interrogent : existe-il un sacré spécifiquement féminin ?
Le livre repose sur l'intuition profonde de l'éveil des femmes en ce 3e millénaire, et sur le lien étroit qu'elles entretiennent avec le sacré.
D'un pèlerinage à la Vierge noire aux environs de Dakar jusqu'aux cultes de l'Inde, Catherine Clément, disciple de Claude Lévi-Strauss, témoigne de l'intelligence du sacré à l'oeuvre dans ces pays. Julia Kristeva évoque Thérèse d'Avila et les grandes mystiques chrétiennes.
« Qu'est-ce que le sacré ? », demandait Goethe dans un poème. Julia Kristeva rappelle ici sa réponse : « Ce qui unit les âmes ». À l'opposé d'un sacré totalisateur, ces deux femmes esquissent les contours d'un sacré qui, au carrefour du corps et de la pensée, donne sens à la singularité, et révèle sa vitalité dans le partage.
« Voici des méditations écrites avec le désir de célébrer la vive beauté du monde, là, toujours à la portée de nos regards et de notre enthousiasme, et de la remettre en pleine lumière, tandis que notre connivence avec la mort concourt à l'éclipser et la trahir. Il est question de faire le seul pari qui vaille, celui de l'avenir et de la vie.
Celui de l'amour sans quoi rien ne s'accomplit. »
Depuis la maison au bord de la mer où elle a trouvé refuge, une femme entretient une correspondance avec les personnes qui lui sont chères. Ses lettres sont autant de méditations sur les mystères de la vie, avec sa part de lumière comme sa part de ténèbres. Écrites dans la solitude, elles s'adressent à ceux qui, par delà la distance, sont pour elle des compagnons de route : son époux disparu en montagne et dont le corps n'a jamais été retrouvé ; l'amie fidèle qui a été à ses côtés au coeur de l'épreuve et du deuil ; son frère qui lui a confié ses trois filles pour l'été ; et d'autres encore...; Six lettres où s'exprime une extrême attention à ce qui fait la beauté et la singularité de chacun, et d'où jaillit une confiance sereine en la vocation divine de tout être. Charlotte Jousseaume nous offre, à travers ce premier livre qui s'inscrit dans la lignée d'une Christiane Singer, le fruit d'une sensibilité contemplative enracinée dans la simplicité du quotidien. Sa foi se fonde avant tout sur un amour de la vie, de la nature et des hommes. Par la grâce de son écriture, elle communique sa faculté de s'émerveiller et illumine le lecteur.
« Tchouang Tseu rêva qu'il était papillon, voletant, heureux de son sort, ne sachant pas qu'il était Tchouang Tseu. Il se réveilla soudain et s'aperçut qu'il était Tchouang Tseu. Il ne savait plus s'il était Tchouang Tseu qui venait de rêver qu'il était papillon ou s'il était un papillon qui rêvait qu'il était Tchouang Tseu. » Cette fameuse formulation, qui pose la question de la frontière entre le rêve et la réalité, constitue le fil conducteur des oeuvres complètes de Tchouang Tseu, rassemblées dans ce volume.Épousant tantôt la forme du dialogue paradoxal, tantôt celle du conte allégorique, tantôt celle du poème mystique, ce chef-d'oeuvre datant du IVe siècle avant notre ère contient tout l'esprit du Tao. On y trouve Confucius rendant visite à Lao Tseu, un mille-pattes jaloux d'un serpent, et tant d'autres figures, réelles ou imaginaires, qui illustrent, non sans humour, les enseignements de la sagesse chinoise.