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CERF
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Voici, inédits, commentés, les carnets secrets de la fille de Pierre Laval. Ils révèlent la société clandestine, au milieu des années 60, des puissants des riches et des célèbres nostalgiques de Vichy. Et comment, en France, cette mémoire noire a façonné les jeux de pouvoir.
Elles se nomment Arletty, Coco Chanel, Louise de Vilmorin. Ils s'appellent Paul Morand, Jean Jardin, Marcel Jouhandeau, Roger Peyrefitte, André Fraigneau. On y croise les Brissac, La Rochefoucauld, Ornano, Brantes. Et René Bousquet y rencontre Henri Sauguet, Pierre Bergé.
Cette société riche, puissante, célèbre se presse dans le superbe appartement parisien ou l'un des trois châteaux de Josée Laval de Chambrun, la fille de Pierre Laval. Mais ce théâtre de mondanités cache un cercle de nostalgie, celle de la Collaboration.
Ce livre majeur révèle comment, dans les années 1960, s'est perpétuée activement la mémoire de Vichy afin que le passé noir de la France ne passe pas, afin qu'il dure et qu'il se banalise pour devenir un levier de pouvoir.
Une contribution décisive du grand historien Yves Pourcher. -
Et si l'insurrection de mai 1871 avait finalement servi le Capital, en permettant de faire de Paris une ville moderne ? C'est cette thèse que l'historienne Hélène
Lewandowski cherche à démontrer.
Les incendies de la Commune ont-ils été aussi destructeurs que le prétend la version officielle ? Les communards sont-ils les seuls responsables de ce bilan ? Et si ce vandalisme avait offert à la bourgeoisie l'opportunité de métamorphoser Paris en capitale de la modernité ? C'est la thèse d'Hélène Lewandowski, qui raconte ici une autre histoire de la dernière révolution du XIXe siècle.
En mai 1871, la Commune prend fin. Le palais des Tuileries et l'Hôtel de Ville sont réduits en cendres. Pris d'assaut par les touristes, les monuments calcinés sont à l'origine d'une économie florissante : vente de guides, plans illustrés, albums-souvenirs, organisation de voyages par les Cook's Tour de Londres, qui offrent aux touristes d'admirer les ruines...
Un siècle et demi après, voici un livre qui révèle comment cette insurrection, loin de détruire la ville modelée par le baron Haussmann, a servi la bourgeoisie en favorisant une transformation qu'elle attendait pour stimuler une industrie qu'elle possédait. Un parcours à travers les ruines qui dévoile les secrets de la reconstruction de Paris. -
Libre et résistante, Marie-Madeleine Fourcade, l'inclassable
Sylvette Dionisi
- Cerf
- 30 Mai 2024
- 9782204160230
Seule femme en charge du renseignement militaire dans la Résistance, Marie-Madeleine Fourcade aura été toute sa vie une combattante de la liberté, courageuse, tenace et élégante. Cette biographie raconte pour la première fois ce personnage hors norme, d'une surprenante actualité.
Un Ovni traversant le siècle, telle est Marie-Madeleine Fourcade (1909-1989). Cette jeune bourgeoise trentenaire devient en 1941 la seule Française à diriger un organe de renseignement militaire. Le SR Alliance va comprendre 3000 membres dont de nombreuses femmes. Cible de l'occupant nazi, ce réseau majeur de la Résistance est incessamment rebâti par sa cheffe. Elle-même montre l'exemple : arrêtée par la police de Vichy, puis par la Gestapo, elle réussit chaque fois à s'évader. La guerre terminée, Marie-Madeleine met un point d'honneur à enterrer les morts et à célébrer les survivants parmi ses compagnons de lutte. Après 1945, elle s'impose dans les domaines politique et humanitaire afin de garder haute la flamme de la France libre.
Discrète, secrète, Marie-Madeleine Fourcade n'aura jamais livré sa part privée. Pour la première fois, cette biographie révèle l'incroyable modernité d'une inclassable, qui a mené tous ses combats sans jamais se départir de sa féminité et de sa pulsion de vie. Et qui fait d'elle un modèle d'engagée. -
Le cercle des chacals : Le Paris outragé d'Ernst Jünger et des nazis "francophiles"
Pierre Abou
- Cerf
- 16 Mai 2024
- 9782204158701
Juin 1940. Les Allemands prennent possession de Paris, réquisitionnent les hôtels, investissent les terrasses. Qui sont ces occupants qui répriment, raflent, déportent ? Et qui se flattent de littérature, de peinture, d'opéra ? Pourquoi échapperont-ils au jugement de l'histoire ? La vérité sur un grand trucage intellectuel.
1940, l'Allemagne nazie occupe Paris. Huit décennies plus tard, la fable perdure. La Wehrmacht ne s'occupait pas des basses besognes. Tous les officiers n'étaient pas nazis.
Certains étaient des opposants passifs. Quelques-uns des amoureux et des protecteurs de la capitale. Autant d'idées reçues qui ont la vie dure. Autant de contre-vérités qui sont ici infirmées.
Pierre Abou fait parler des archives inédites et dévoile la face cachée d'un mythe pseudo-intellectuel. C'est la lourde machine du Gross-Paris qui est ici décryptée. Les responsabilités dans le crime d'esthètes présumés tels Werner Best, Hans Speidel ou Ernst Jünger qui sont ici révélées.
Un récit captivant. Un ouvrage iconoclaste. La vérité sur la barbarie. -
Philippe Ariès n'a pas livré tous ses secrets. Voici rassemblés, pour la première fois, les textes fondamentaux et jusqu'alors inédits d'un « historien du dimanche » qui a marqué le siècle de son empreinte.
Alors que l'Europe n'en finit pas de s'interroger sur son identité, le voilà qui pose la question de l'existence d'une civilisation occidentale en remontant à ses sources.
Alors que notre école est en crise, le voilà qui mesure le poids de cette institution dans la transformation de la famille et qui met en évidence le rôle nouveau de la mère et de l'enfant.
Alors que les débats bioéthiques font rage, le voilà expliquant à quel point l'homme occidental a été dépossédé de sa mort, de plus en plus médicalisée et de moins en moins ritualisée.
On reconnaît un penseur à l'actualité toujours prégnante de ses écrits. Par leur diversité et par leur richesse, les articles ici présentés permettent de mesurer la modernité des travaux du célèbre historien. Dont les méditations irriguent notre présent et dont les leçons continuent d'éclairer notre avenir.
Une introduction essentielle pour découvrir toute la profondeur d'une oeuvre magistrale.
Préface et édition réalisées par Guillaume Gros -
Où est le Suaire du Christ ? À Turin ? À Cahors ? À Oviedo en Espagne ? Ailleurs encore ? Le Suaire peut-il être à tous ces endroits à la fois ? Cette magnifique plongée historique et critique au coeur du Moyen Âge et aux quatre coins de l'Europe retrace la saga de ces multiples Suaires. Une enquête minutieuse et passionnante.
Le Suaire de Turin est sans doute la relique du Christ la plus célèbre. Et la plus controversée. Mais ce pan de tissu dans lequel aurait été enseveli Jésus est-il plus authentique que celui de Cahors, celui d'Oviedo, ou que ceux, détruits à la Révolution, de Compiègne, de Besançon ?
La saga des Suaires voit s'affronter une foule de prétendants. Depuis un millénaire, une centaine de linges différents ont été présentés comme tels. Au Moyen Âge, les uns et les autres étaient réputés faire des miracles. Ils bénéficiaient de lettres d'indulgences de la papauté. Ils avaient le pouvoir d'agréger autour d'eux le peuple, les pèlerins affluant pour les vénérer.
Avec les Lumières et l'apparition des sciences positives, le Vatican s'est s'interrogé : fallait-il les remiser au musée ou relancer leur dévotion à l'église ? Mais lequel, alors, serait le vrai ?
Au fil d'une enquête menée tambour battant du Moyen Âge à nos jours et à travers l'Europe, Nicolas Sarzeaud nous offre le premier panorama de cette dévotion. Un livre passionnant qui se lit comme un thriller théologico-historique. -
Comment espérer la paix pour Jérusalem ? L'espoir semble vain. Voici un parcours spirituel plein d'une folle espérance, fait de rencontres et de dialogues avec les habitants de la Ville sainte.
Jérusalem, la Ville sainte, habite nos prières, nos écrans de télévision, nos espérances et nos inquiétudes. Mais comprend-on vraiment la richesse de la ville et sa complexité ? C'est en habitant de Jérusalem, et non en pèlerin de passage, qu'Olivier Catel livre ses impressions.
Au fil des pages, c'est toute la diversité de la ville, de ses monuments, de ses habitants qui apparaît. On ressent les émotions des peuples juif et arabe, on prête l'oreille à leurs souvenirs, on écoute leurs réflexions. Leur inquiétude, aussi, pour l'avenir. Car comment unifier des hommes divisés par leur religion, leur langue, leurs traditions ?
Olivier Catel rappelle l'urgence de la réconciliation. Malgré les difficultés, Jérusalem est avant tout un appel à l'espérance et à la paix : une paix pour les peuples qui y vivent, une paix pour le coeur de chaque personne à la recherche de l'unité. -
La vraie vie des dieux grecs : Quels secrets cachent encore les Olympiens ?
Romain Brethes
- Cerf
- 1 Février 2024
- 9782204151245
Composé de dix chapitres consacrés à cinq dieux et cinq déesses du panthéon olympien : Zeus, Héra, Apollon, Artémis, Athéna, Poséidon, Déméter, Hadès, Dionysos, Aphrodite, ce livre est le fruit du long compagnonnage avec les genres les plus divers de la littérature grecque où les dieux ne cessent d'intervenir et d'interagir avec les humains.
Tout en dévoilant à un large lectorat la signification de mythes qui continuent de fasciner autant que d'interroger, Romain Brethes entend redonner leur étrangeté à ces figures à la fois lointaines et familières, bienveillantes et terrifiantes, aux passions souvent trop proches des nôtres.
Les dieux s'aiment, se déchirent, se trompent, se combattent, et ce sont souvent les humains qui font les frais de leurs emportements. Mais il serait trompeur de voir seulement dans la vie des dieux grecs une suite continue de tragédies sanguinaires. Ces dieux et déesses ne sont pas intouchables. Ils s'exposent volontiers aux plaisanteries, à la satire ou à l'irrévérence. Leur existence prend forme dans des récits dont la plasticité autorise mille variations. Les Anciens ne se sont pas limités à une seule version de la naissance de Dionysos ou de l'affrontement d'Athéna et de Poséidon pour la suprématie sur Athènes.
Ce livre offre des éclairages inattendus, étonnants ou curieux à des mythes dont la vitalité ininterrompue témoigne du rapport singulier qui nous unit à eux.
Un livre de sagesse ancienne pour aujourd'hui. -
Qu'on renomme des rues ou qu'on déboulonne des statues, qu'on débatte des documentaires télévisés ou des programmes scolaires, la déconstruction s'en prend à l'histoire, jusqu'à la transformer en champ de bataille. Est-ce pourtant si nouveau ? Et si l'histoire n'était pas qu'une science mais, aussi, le réceptacle de nos émotions ?
Car l'émotion est partout et depuis longtemps. Car la déconstruction de tous les savoirs n'est pas un cas de figure inédit, ni même d'ailleurs une invention de la modernité. Elle est l'ultime épisode d'une guerre rejouée depuis des siècles, celle qui oppose la raison et l'émotion. L'État, sous la monarchie, l'Empire ou la République, repose sur des symboles magiques, des fictions d'ordre sentimental. Et l'histoire n'y échappe pas, y compris dans sa pratique la plus rigoureuse.
Il fallait Arthur Chevallier pour raconter cette épopée intellectuelle. De la Grèce classique à l'avènement de Volodymyr Zelensky, en passant par la création de la première chaire d'histoire au XVIe siècle à Mayence et la mise à disposition des archives décidée par la Révolution : à la rationalisation d'une discipline répond la formation du récit national dans un dialogue fécond.
Depuis deux millénaires, la raison comme l'émotion font l'histoire et l'écrivent également. Elles se sont toujours combattues avec rage et détermination pour savoir qui, des deux, allait commander à l'organisation du monde. Notre aujourd'hui politique ou intellectuel n'échappe pas à la règle.
Ce livre est le récit de cet affrontement multiséculaire. -
Talleyrand et l'invention de la diplomatie française
Charles Zorgbibe
- Cerf
- Lexio
- 11 Avril 2024
- 9782204152983
Talleyrand : la personnalité controversée par excellence, parce que l'une des rares à avoir conservé une existence véritable dans l'ombre de Napoléon. « Le plus impénétrable et le plus indéchiffrable des hommes », dit de lui Mme de Staël, à laquelle il doit les débuts de sa carrière de ministre sous le Directoire.
Talleyrand et Metternich : deux jumeaux en diplomatie. Les deux modèles du diplomate accompli. Les deux experts - ou les deux acteurs - qui donnent à la diplomatie sa patine classique. Lorsqu'ils se retrouvent au Congrès de Vienne, Talleyrand et Metternich se connaissent depuis huit années, pendant lesquelles ils ont pu dialoguer et se rapprocher. Sans se départir d'une grande prudence.
Le 30 septembre 1814, c'est le coup d'éclat de Talleyrand, son coup de poing sur la table des négociateurs au Rennweg, devant Metternich et les représentants des quatre Grands, surpris et effarés. À Vienne, Talleyrand a voulu s'ériger en «tribun de la plèbe internationale», en porte-parole des petites puissances, non admises dans le cercle des « Grands ». N'a-t-il pas ainsi inventé la « diplomatie à la française » ? -
De l'autel à la peinture : L'oeil médiéval de Pierro della Francesca et de Vittore Carpaccio
Eric Palazzo
- Cerf
- 14 Novembre 2024
- 9782204155069
On oppose trop souvent Moyen Âge et Renaissance. Mais sont-ils à ce point séparés et opposés ? Quatre oeuvres de deux artistes renaissants, Piero della Francesca et Vittore Carpaccio, nous prouvent que non. Une immersion inédite dans l'art des XVe et XVIe siècles.
Les peintres de la Renaissance se sont-ils vraiment totalement affranchis de l'héritage religieux du Moyen Âge ? À cette question, Éric Palazzo répond en affirmant que la théologie et la liturgie sont toujours ancrées dans la pensée et l'imaginaire culturel de l'époque. Impossible donc de postuler une stricte séparation entre la période médiévale et la Renaissance.
Pour le prouver, il procède à l'exploration approfondie de quatre peintures de ces deux artistes : La Vision de saint Augustin pour Carpaccio et La Flagellation du Christ, La Résurrection et La Vierge à l'enfant dite Senigallia pour Piero della Francesca. Il montre ainsi que le portrait spirituel y est élaboré à partir de ce que l'on peut appeler l'oeil médiéval des deux peintres.
Pour une approche renouvelée de Piero della Francesca, de Vittore Carpaccio, et de la Renaissance. -
Les destins des enfants prodiges : XVIe-XVIIIe siècle
Yves-Marie Bercé
- Cerf
- 19 Septembre 2024
- 9782204134965
Quelle fut l'enfance de Pic de La Mirandole ou de Pascal, de Haendel ou de Mozart ? Qu'ils aient brillé par leurs talents philosophiques ou musicaux, leur maîtrise des mathématiques ou des techniques, les enfants prodiges ont ébloui l'Europe savante et défrayé la chronique mondaine. C'est leur histoire qu'Yves- arie Bercé nous raconte ici.
Le débat sur l'inné et l'acquis est éternel. Il traverse les siècles, D'où vient le génie ? De la Nature et du Ciel ? Quelle est dans sa germination la part de l'hérédité et la part de l'environnement ? Cette interrogation hante l'Europe triomphante. Elle divise les moralistes de l'Âge classique et les encyclopédistes des Temps modernes. Tout comme les théologiens de l'Église et les philosophes de l'Académie.
Dressant un formidable tableau d'époque, Yves-Marie Bercé montre comment la précocité des talents émerveille les uns et inquiète les autres. Faut-il louer ou redouter qu'un éveil prématuré n'annonce un destin qui sera inévitablement sublime ou funeste ? Ou faut-il fustiger la naïveté des opinions, la fausseté des représentations, la vanité des parentèles ?
À l'heure où cette interrogation revient, démultipliée par les neurosciences, voici une fresque capitale où les exemples d'hier éclairent les tentations d'aujourd'hui. -
Des hommes, des femmes et des autres : Le sexe et le sacré chez les peuples des Amériques
Carmen Bernand
- Cerf
- 30 Mai 2024
- 9782204147521
Après 1492, les conquistadors soumettent les empires maya et inca. Commence ce qui demeure encore aujourd'hui la « légende noire » de cette colonisation continentale. Convertis en masse au catholicisme, les Amérindiens ne sont pas moins blâmés pour leurs comportements relevant de la « sauvagerie » et du « péché », notamment pour ce qui est de leur sexualité.
C'est la vérité de cet univers que Carmen Bernand dévoile et dépeint ici dans son irréductible singularité. Un univers qui, par certains aspects, se révèle moderne avant l'heure. Un univers où on ne fait pas de différence entre hétérosexualité et homosexualité. Un univers plutôt libre où les questions de genre semblent aller de soi. Pour autant, la procréation, fondement de la société, est vécue de manière ambivalente, à la fois séduisante et effrayante. Pour autant, prévalent les différences statutaires entre les gens du peuple, les « orphelins », et les prêtres ou les seigneurs, chefs de lignages s'enracinant dans les temps archaïques, remontant à des ancêtres divinisés. Pour autant, subsiste une conception hiérarchique de l'espèce humaine, de son organisation et de sa perpétuation.
Recourant à l'archéologie et à l'iconographie, déchiffrant les coutumes recueillies par les missionnaires, les voyageurs et les ethnologues, Carmen Bernand, en éminente spécialiste, redonne vie à ce monde disparu et en prolonge l'imaginaire.
Une immense enquête inédite, surprenante, passionnante, qui marque un tournant dans notre compréhension de l'altérité. -
Égéries et conseillers de l'ombre : Dans le secret des princes
Charles Zorgbibe
- Cerf
- 11 Avril 2024
- 9782204155946
Dans le théâtre politique, conseillers de l'ombre, égéries et mentors travaillent dans le secret et se tiennent derrière les puissants. Charles Zorgbibe leur consacre quatorze portraits qui les placent, enfin, en pleine lumière.
Qui sont-ils, ces conseillers de l'ombre qui tirent les ficelles et façonnent des destins ?
De l'extravagant Jean-Baptiste Cloots, baron prussien et porte-parole de la Révolution française, à Chamfort, la « tête la plus électrique » que Mirabeau ait jamais connue, en passant par Barras, le « vicomte jacobin », Louise de Prusse, l'héroïne romantique qui défia Napoléon ou Adélaïde d'Orléans, « l'esprit gardien » de Louis-Philippe et jusqu'à Madame de Staël, celle-là qui imposa Talleyrand, leurs noms sont familiers mais combien de ces existences demeurent teintées de mystère ?
Le silence du British Museum où écrivait Karl Marx n'est pas différent de celui qui planait sur les plans d'invasion de Cuba préparés par Teddy Roosevelt. Quand vient le temps de l'action, on rencontre aussi Louis-Nathaniel Rossel, parti rallier la Commune de Paris, ou T. E. Lawrence, agent britannique au Caire et stratège de la révolte arabe.
Et c'est encore Michel Jobert, Pierre Lazareff, Georges Mandel ou William Hechler, le chapelain anglican qui voulait reconstruire le temple de Jérusalem.
Qu'ils assurent l'éducation des princes comme les mentors ou qu'ils chuchotent à la façon des conseillers de l'ombre et des égéries, leur version féminine, Charles Zorgbibe présente cette galerie de portraits magistrale et nous invite dans les coulisses de l'histoire. -
Un regard peut rendre muet, anéantir les récoltes, faire apparaître sur le miroir un nuage de sang : au Moyen Âge, c'est dans les sources savantes que le mauvais oeil a laissé le plus de traces. Philosophes, médecins et théologiens se sont interrogés sur les causes du phénomène. Pour eux, le pouvoir du regard n'est ni une croyance, ni une merveille de la nature. C'est un problème à résoudre et un défi à relever.
Avicenne, dans son Traité sur l'âme, traduit en latin au XIIe siècle, ne postule-t-il pas que l'homme est capable d'agir au-delà des limites de son corps par la seule force de son âme, avec la médiation de son regard, ce qui fait du mauvais oeil une action psychique à distance ?
Cette interprétation a connu une impressionnante postérité. Elle a été lue, louée, critiquée, condamnée, modifiée. L'histoire de sa réception constitue le fil conducteur de cette formidable enquête.
Parcourant trois siècles de débats, Béatrice Delaurenti montre comment des intellectuels se sont saisis de cette croyance populaire pour la transformer en un problème scientifique. Leurs réflexions interrogent la place respective du corps et de l'esprit dans les interactions humaines. Elles posent des questions d'une étonnante modernité. -
Prière, pauvres, paix : L'abécédaire de Sant' Egidio
Jean-Dominique Durand
- Cerf
- 1 Février 2024
- 9782204160117
C'est à la fois en savant et en militant que l'intellectuel catholique français Jean-Dominique Durand dresse, de manière inédite, l'histoire de la Communauté de Sant'Egidio dont il a été et demeure un compagnon de route.
Comment une petite association caritative née à Rome en 1968 est-elle devenue un organe mondial engagé auprès des pauvres, mais aussi pour la paix ? Comment s'est-elle faite la championne du dialogue inter-religieux au point d'être considérée comme un relai de la diplomatie vaticane et, surtout, de l'action internationale des papes ? Comment expliquer cette force et ce rayonnement ?
C'est l'engagement catholique au tournant des XXe-XXIe siècle que décrit ici, avec objectivité et avec inspiration, Jean-Dominique Durand.
Un indispensable. -
Une personnalité sans cesse en action, libre et souvent solitaire, dotée d'une autorité intellectuelle et sociale aujourd'hui méconnue. Ses funérailles nationales le confirment : Maurice Barrès fut une figure majeure de son temps.
En France, au xxe siècle, littérature et politique se seront conjuguées. À tous risques et périls. Initiateur de cette voie, Maurice Barrès n'aura pas échappé à cette loi, laissant le souvenir de son vertige nationaliste, de son engagement antidreyfusard, de son inclination antisémite. Tout en restant reconnu, de tous côtés, comme un écrivain de génie. Un siècle après sa mort, voici la biographie décisive qui éclaire cette paradoxale destinée. Romancier, Maurice Barrès écrit sa vie comme un roman. Il veut dominer son temps, se faire voyageur, journaliste, député, polémiste, se montrer passionné pour être passionnant et rassembler en divisant. Incarnation de son époque, il en endosse les ultimes contradictions.
Le Lorrain viscéral part à Paris pour conquérir le monde. Le dandy germanopratin conspue le déracinement. Le jeune prince des Lettres tourne à l'idéologue. Le fondateur du culte du moi se veut le prophète du peuple. Le chantre de la terre et des morts se réinvente adepte enthousiaste des lointains. L'élu de Nancy s'abandonne à un antiparlementarisme virulent. Le spiritualiste mélancolique se révèle jusqu'au-boutiste durant la Grande Guerre. L'imprécateur judéophobe finit par célébrer ses compatriotes israélites tombés à Verdun. Et l'académicien vieillissant, couvert d'honneurs, se plaît à jouer au maître de sagesse.
Qui fut ce météore détesté par Émile Zola et Romain Rolland, adulé par Léon Blum et François Mitterrand ? En quoi son histoire raconte-t-elle notre histoire ? Il fallait l'indispensable portrait, sans préjugé mais sans concession, que dresse ici Estelle Anglade-Trubert pour nous le dire. -
Caroline Carré de Malberg (1829-1891) : Fondatrice des Filles de Saint François de Sales
Catherine Masson
- Cerf
- 22 Février 2024
- 9782204156080
Madame Carré de Malberg, née Caroline Colchen (1829-1891), épouse, mère, bourgeoise et catholique, vit au sein d'une Église qui subit les assauts de l'anticléricalisme, en même temps qu'y surgissent des initiatives nouvelles.
En 1872, elle fonde, avec l'abbé Henri Chaumont, les Filles de Saint-François de Sales, un mouvement d'auxiliaires laïques du clergé, tout à fait original, alors, qui a pour fin de permettre à des femmes d'approfondir leur vie spirituelle et de répondre à leur vocation par l'apostolat.
Caroline Carré a connu de très grandes épreuves, en particulier la mort de ses quatre enfants, mais aussi la maladie et une vie conjugale difficile. Une vie particulièrement marquée par la souffrance, non exempte d'un certain dolorisme, mais vécue dans l'abandon et féconde dans l'amour qu'elle a donné.
Cette femme engagée croyait que tous et toutes étaient appelés à la sainteté. Elle n'a pas recherché des choses extraordinaires mais elle a compris que c'est dans le quotidien de la vie, remis entre les mains de Dieu, et dans l'humilité que se joue l'extraordinaire de la rencontre de l'homme avec Dieu.
Caroline Carré a été reconnue vénérable en 1909. Le procès de béatification a été rouvert par le pape François en 2014. -
Meurtres à la Grange-aux-Belles : Quand les communistes flinguaient les anarchistes
Sylvain Boulouque
- Cerf
- 11 Janvier 2024
- 9782204154925
11 janvier 1924, rue de la Grange-aux-Belles, à Paris. Les communistes tiennent une réunion publique. Des coups de feu éclatent. Deux morts, plusieurs blessés graves. Qui a tiré ? Cent ans plus tard, Sylvain Boulouque reprend l'enquête sur ce sanglant anniversaire qui éclaire la chronique fratricide de la gauche révolutionnaire.
Il fallait l'historien Sylvain Boulouque pour rouvrir ce dossier vertigineux, pour réunir les récits des témoins, les tracts des militants, les archives des syndicats et les rapports du PCF envoyés en Russie soviétique. Pour recueillir les rapports de police, les mandements de justice, les articles de presse. Et pour orchestrer ces documents afin de nous plonger au jour le jour dans les eaux troubles des marges activistes, suivre en direct le déroulement des investigations, revivre l'effusion idéologique, la passion propagandiste et la confusion polémique de l'époque. Jusqu'au crime.
Leurres, mensonges et fausses pistes, l'État trébuche sur un chemin semé d'embûches. Pourtant, l'étau se resserre. Les preuves s'accumulent et jettent une lumière crue sur ce massacre qui défraye la chronique, dont la clé se tient à Moscou et qui vise en fait la captation par le pouvoir soviétique du mouvement ouvrier français, sa conformation au projet totalitaire.
Cette reconstitution menée tambour battant se lit comme un thriller politique. Comme toute oeuvre de mémoire, elle vaut aussi comme un appel à la lucidité sur les dérives actuelles. -
La mystique, la mission, la charité : comment une femme laïque et seule a-t-elle pu bouleverser le monde catholique français du xixe siècle par la flamme de sa foi ? En quoi sa destinée rebelle, vouée aux pauvres et aux marginaux, reste-t-elle de pleine actualité ? Pourquoi Rome s'apprête-t-elle à la béatifier ? Une page d'histoire, une raison d'espérer.
Comment une femme laïque a-t-elle pu bouleverser le monde catholique du xixe siècle et son cléricalisme ? En quoi son intuition de l'apostolat des laïcs a-t-elle façonné l'Église d'aujourd'hui ?
Remarquée et louée par le Curé d'Ars, animée par un zèle missionnaire sans pareil, Pauline Jaricot (1799-1862) a fondé à Lyon l'OEuvre de la Propagation de la foi qui vient en aide matériellement et spirituellement aux missions de par le monde, et le Rosaire vivant, ces groupes de laïcs qui prient le chapelet pour l'évangélisation des peuples, la conversion des pécheurs et la préservation de la foi dans l'Église.
Préoccupée par les conditions de vie des prolétaires, elle a créé l'OEuvre des ouvriers, pour laquelle elle donna tout et perdit tout, avant de finir sa vie dans la misère et l'indifférence.
C'est avec force et talent que Catherine Masson nous offre ici une biographie magnifique du génie précurseur que fut Pauline, afin de rendre justice à cette femme et de transmettre la flamme de son indéracinable espérance. -
Tolstoï philosophe ? Inspiré par la mystique chrétienne et les sagesses orientales, mais aussi par Schopenhauer, Maistre, Pascal, Rousseau et même par les théoriciens anarchistes, la création artistique du grand homme est indissociable d'un questionnement permanent sur la morale et l'enseignement qui doivent guider les hommes. Joachim Imad signe cette biographie intellectuelle riche pour mieux rendre justice à la profondeur philosophique d'un auteur majeur de l'histoire russe.
1910. Tolstoï n'est plus. Et le monde entier salue le grand auteur de la terre russe. Si Guerre et Paix et Anna Karénine sont déjà entrés au panthéon de la littérature, son oeuvre immense ne se limite pourtant pas à la force romanesque de ses épopées. Écrivain et prophète, Léon Tolstoï le fut tout autant. Qui était ce comte antirévolutionnaire révolté par l'injustice sociale ? Ce chasseur passionné transfiguré en défenseur de la cause animale ? Ce soldat du Caucase devenu l'apôtre de la non-violence ? Quelle était sa philosophie ? Était-il un moderne ou un réactionnaire ? Comment son obsession de la mort a-t-elle façonné une métaphysique propre ? Comment a-t-il pensé la nature, l'art, l'histoire ? Sa pensée méritait d'être enfin étudiée.
Joachim Le Floch-Imad rend justice à la philosophie d'un homme qui prônait le retour ascétique à la nature et à la foi des gens simples. Et, avec style et érudition, il explore l'extraordinaire richesse d'une doctrine qui continue d'étonner. Du nihilisme radical de sa jeunesse à sa révolution morale, du sommeil spirituel à la soif de religiosité, Tolstoï répond à son pessimisme premier par l'homme divinisé et aspire à ce que le Royaume de Dieu soit ici-bas réalisé. Prédicateur et anarchiste, il s'en prend à l'Église et au tsar. Et finit excommunié. Alors, il revêt des habits de moujik et fauche avec les paysans dans une simplicité retrouvée.
Romancier, philosophe, moraliste, il laisse en héritage une oeuvre considérable qui, un siècle après sa mort, continue d'offrir des clés quant à notre place et à notre destinée dans ce monde.
Un ouvrage magistral. Une étude passionnante. -
La femme du seigneur, Madeleine Delbrel
Claude Langlois
- Cerf
- Histoire Cerf
- 1 Septembre 2022
- 9782204148047
Afin d'évoquer Madeleine Delbrêl (1904-1964), la dame d'Ivry-la-rouge, icône du catholicisme, cette biographie opte pour une approche questionnante suscitée par une vie multiple, grâce à une documentation souvent inédite.
Pourquoi la jeune convertie (à moins de vingt ans) se donne-t-elle en exemple, plus de trente ans après, en 1957, pour clore son livre référence, Ville marxiste terre de mission ? Comment cherche-t-elle jusqu'à sa mort à transmettre son expérience de convertie, tentée par le marxisme ? Pourquoi, encore, une nouvelle génération, toute dévouée à sa cause, a-elle voulu promouvoir sa béatification et la publication de ses oeuvres complètes ? À ces questions l'historien répond en quêtant ses identités multiples : poétesse, mystique, responsable d'une petite communauté.
Celle qui, par boutade, se disait la Femme du Seigneur, s'est interrogée sa vie durant sur le rapport, toujours difficile dans son Église, entre « la femme, le prêtre et Dieu ».
Elle qui dirigeait les consciences avec discernement, qui implanta en 1961 une équipe à Abidjan au service d'une jeune Église, peut aussi éclairer le présent du catholicisme. -
La première des premières dames de France à avoir exercé un rôle politique fut l'épouse de Napoléon III. La grande biographie d'une femme qui plutôt que d'être potiche voulut le pouvoir.
Et si l'impératrice Eugénie n'était pas seulement l'épouse de Napoléon III mais aussi sa conseillère ? Et si cette première dame, dont on a vanté le raffinement, était d'abord une redoutable stratège politique ? Et si la dernière de nos souveraines était, en fait, une de nos plus illustres femmes d'État ?
C'est ce portrait inattendu que dessine ici le jeune historien Maxime Michelet. De son mariage avec le nouvel empereur des Français, événement de premier plan, à l'organisation de sa fonction où son charme, sa bonté et son intelligence en firent une des plus fascinantes têtes couronnées d'Europe, en passant par ses années de régence, où elle dévoila un caractère de fer et une droiture sans égale, ce livre restitue la vie de la dernière impératrice au plus près de la construction politique du Second Empire.
Une fresque historique entre luxe et charité, politique et mondanités, guerres, triomphes et défaites. -
Casseurs, Black-Blocs, Antifafs, Skinheads rouges : c'est en spécialiste reconnu des marges activistes que Christophe Bourseiller nous fait plonger dans l'univers militant et violent de l'ultra-gauche. À l'heure où la démocratie se fragilise, une indispensable enquête sur ceux qui la menacent.
Ils ont pour nom de guerre les " Black Blocs ", les antifas, les autonomes, les zadistes. Ils se définissaient hier comme situationnistes, conseillistes, luxemburgistes, marxistes libertaires, anarcho-communistes.
Ce sont eux les " infiltrés ", les " provocateurs ", les " casseurs " qui, au sein des manifestations, affrontent les policiers, vandalisent les commerces, dégradent les monuments. Eux qui occupent et radicalisent les fronts politiques, humanitaires ou écologiques, qui ferraillent au nom des Gilets jaunes, des sans-papiers, des néoruraux, des altermondialistes. Eux qui s'emparent de chaque foyer de contestation pour en faire un axe d'insurrection.
Ils forment l'ultra-gauche, cette mouvance qui se veut à la gauche de l'extrême gauche.
On la croyait finie. Elle est aujourd'hui plus active que jamais.
Christophe Bourseiller nous fait découvrir l'histoire de cette nébuleuse dissidente et la géographie de cet univers militant. Il raconte la chronique secrète de cette avant-garde critique de l'idéologie mais aussi de la culture, de la pensée, des arts. Il dessine le culte de la violence révolutionnaire qui l'anime.
Une plongée sans égale dans les marges.
Un travail d'investigation éblouissant, éclairant, indispensable.