Cantiques spirituels et autres poèmes

À propos

Les Cantiques spirituels datent de 1694. On y a vu «le chant du cygne» d'un homme qui, au soir de sa vie, découvre les vanités du monde en prenant conscience de l'harassante duplicité de sa propre destinée. Comme le souligne Jean-Pierre Lemaire dans sa préface : «La sagesse biblique et l'expérience personnelle parlent ici d'une même voix, avec une transparente autorité. On devine dans cette évidence de la langue, dans cette respiration affranchie au sein d'un mètre généralement court, les illusions et les intérêts qui furent dépassés au cours d'une longue carrière. La charité y est opposée aux autres mérites, le bonheur des justes au vertige de l'ambition, le charme vainqueur du monde aux vaines occupations des gens du siècle, comme ce qui demeure à ce qui disparaît. Le poète cependant ne triomphe jamais. Les Cantiques finissent plutôt sur le mode mineur. Seule la grâce pourra mettre fin à la guerre cruelle des deux hommes que Racine trouve en lui : le fidèle et le rebelle. Le poète a su donner à sa plainte un tel accent de conviction que Louis XIV, quand il l'entendit chanter, aurait confié à Mme de Maintenon : "Madame, voilà deux hommes que je connais bien".»


Rayons : Littérature > Poésie


  • Auteur(s)

    Jean Racine

  • Éditeur

    Gallimard

  • Distributeur

    Sodis

  • Date de parution

    01/03/2000

  • Collection

    Poesie Gallimard

  • EAN

    9782070409723

  • Disponibilité

    Disponible

  • Nombre de pages

    96 Pages

  • Longueur

    18.5 cm

  • Largeur

    11 cm

  • Épaisseur

    0.5 cm

  • Poids

    83 g

  • Support principal

    Poche

Jean Racine

1639-1699
Jean Racine naît un an après Louis XIV, en 1639 alors que Corneille a trente-trois ans et Molière, dix-sept. En 1643, il se retrouve orphelin et sa soeur, entrée à Port-Royal, est devenue abbesse. Il est recueilli par son grand-père maternel et bénéficie gracieusement des Petites-Ecoles de l'abbaye. En 1653, il entre au Collège de Beauvais et de retour dans le foyer janséniste, il y recevra des cours de grec. Malgré les reproches de sa soeur, il fréquente les gens de lettres: La Fontaine, puis Boileau et Molière. A partir de 1667, il donne ses meilleures pièces et reçoit une pension royale. Dix ans plus tard, il devient, avec Boileau, historiographe du roi, au grand scandale de certains, Mme de Sévigné en tête. Ses pièces Esther et Athalie, jouées à Saint-Cyr, obtiennent un grand succès mondain. En 1694, Racine se rapproche de Port-Royal et entreprend des négociations en faveur de l'abbaye.
Il meurt, rue des Marais, le 7 janvier 1699 et selon son désir, est inhumé à Port-Royal des Champs. Le cimetière sera détruit, comme l'abbaye, en 1709, par ordre du roi. Le 2 décembre 1711, les restes du poète sont à nouveau inhumés à Saint-Etienne-du-Mont.
On peut se plaire à étudier la poésie racinienne, la musique des vers et la beauté des images. On peut relever et expliquer les emprunts à la mythologie, à l'histoire et aux maîtres antiques. Mais est-il de meilleure approche, pour un public jeune, que l'étude des sentiments tels que Racine nous les montre, ni héroïques, ni royaux mais humains simplement. Avec lui, s'installe en littérature l'empire des femmes: il les a peintes au moment où elles deviennent souveraines dans une société lassée des guerres. Il a peint la Femme, plus sensible que raisonnée, courageuse ou violente quand la passion s'empare d'elle.

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