Bérénice : Tragédie 1670

À propos

Quoiqu'il aime Bérénice, Titus renonce à l'épouser parce que Rome interdit cette union de l'empereur et d'une reine étrangère. Mais lorsqu'il la confie à Antiochus, roi de Comagène, également amoureux d'elle, Bérénice refuse violemment de partir avec lui et, éperdue, implore Titus qui l'aime plus que jamais. Le sujet de la pièce, créée à l'Hôtel de Bourgogne en 1670, n'est ainsi que la souffrance d'une séparation amoureuse puisque l'action consiste pour Titus à se faire comprendre, et pour Bérénice à refuser de comprendre. Comme nous le dit la préface de Racine, « la tristesse majestueuse » fait ainsi « tout le plaisir de la tragédie ». Et le tragique de Bérénice, en effet, c'est que son dénouement condamne les trois héros un moment tentés par la mort à une solitude plus douloureuse que la mort même : tragique tout élégiaque d'une passion pure et d'une mélancolie dominée.
Edition de Georges Forestier


Rayons : Littérature > Théâtre


  • Auteur(s)

    Jean Racine

  • Éditeur

    Le Livre De Poche

  • Distributeur

    Hachette

  • Date de parution

    27/01/1988

  • EAN

    9782253044994

  • Disponibilité

    Disponible

  • Nombre de pages

    160 Pages

  • Longueur

    16.5 cm

  • Largeur

    11 cm

  • Épaisseur

    1.1 cm

  • Poids

    104 g

  • Support principal

    Poche

Jean Racine

1639-1699
Jean Racine naît un an après Louis XIV, en 1639 alors que Corneille a trente-trois ans et Molière, dix-sept. En 1643, il se retrouve orphelin et sa soeur, entrée à Port-Royal, est devenue abbesse. Il est recueilli par son grand-père maternel et bénéficie gracieusement des Petites-Ecoles de l'abbaye. En 1653, il entre au Collège de Beauvais et de retour dans le foyer janséniste, il y recevra des cours de grec. Malgré les reproches de sa soeur, il fréquente les gens de lettres: La Fontaine, puis Boileau et Molière. A partir de 1667, il donne ses meilleures pièces et reçoit une pension royale. Dix ans plus tard, il devient, avec Boileau, historiographe du roi, au grand scandale de certains, Mme de Sévigné en tête. Ses pièces Esther et Athalie, jouées à Saint-Cyr, obtiennent un grand succès mondain. En 1694, Racine se rapproche de Port-Royal et entreprend des négociations en faveur de l'abbaye.
Il meurt, rue des Marais, le 7 janvier 1699 et selon son désir, est inhumé à Port-Royal des Champs. Le cimetière sera détruit, comme l'abbaye, en 1709, par ordre du roi. Le 2 décembre 1711, les restes du poète sont à nouveau inhumés à Saint-Etienne-du-Mont.
On peut se plaire à étudier la poésie racinienne, la musique des vers et la beauté des images. On peut relever et expliquer les emprunts à la mythologie, à l'histoire et aux maîtres antiques. Mais est-il de meilleure approche, pour un public jeune, que l'étude des sentiments tels que Racine nous les montre, ni héroïques, ni royaux mais humains simplement. Avec lui, s'installe en littérature l'empire des femmes: il les a peintes au moment où elles deviennent souveraines dans une société lassée des guerres. Il a peint la Femme, plus sensible que raisonnée, courageuse ou violente quand la passion s'empare d'elle.

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